le mercredi 29 août 2012
La ligne de défense de Kigali n’a convaincu personne au Conseil de sécurité. La réplique de 130 pages présentée par la ministre rwandaise Mishikiwabo n’a pas pu distraire la lucidité des membres du Conseil qui ont réservé une fin de non recevoir à cette argumentation cousue d’un tissu de contre-vérités.
Les violations documentées par les experts onusiens sont donc indémontables. Les sanctions diplomatiques et les poursuites pénales sont attendues dans les tout prochains jours.
La débauche d’énergie déployée par Kigali pour nier l’évidence de son implication dans la déstabilisation de la République démocratique du Congo, en agissant à travers le M23, n’a pas payé. N’étant pas dupes, les membres du Conseil de sécurité sont restés circonspects vis-à-vis de l’argumentaire développé par Kigali.
Le rapport des experts onusiens sur la violation de l’embargo sur les armes décrété contre les groupes armés dans l’Est de la RDC ne laisse aucune issue de dérobade pour Kigali. Pris la main dans le sac, le soutien de Kigali au M23 est suffisamment documenté par des preuves variées, des témoignages des déserteurs …
Une unanimité jamais réussie auparavant s’est dégagée pour démonter la stratégie du régime de Kagame contre la RDC. Journalistes, défenseurs des droits de l’Homme, experts des Nations unies tout comme les Casques bleus et les populations s’évertuent, tous, à apporter des preuves irréfutables du soutien avéré des autorités rwandaises aux rebelles du M23.
Plus rien ne laisse transparaitre l’ombre d’un doute sur l’implication totale du régime de Kigali dans la préparation et le renforcement de la rébellion du M23 en territoire congolais.
Les éléments de défense, qui consistent à soutenir mordicus que la cause de l’instabilité en RDC serait interne à la RDC, sont d’une autre époque. La recette ne paie plus dans la mesure où la forfaiture suit un modus operandi mémorisé par plus d’un membre de la communauté internationale.
Colette Braeckman, journaliste belge très au fait de l’évolution de la situation dans la sous-région des Grands Lacs africains partage le même avis sur la contre-attaque du Rwanda au Conseil de sécurité : «Répondant point par point aux accusations de l’ONU, le Rwanda a produit un rapport de 130 pages mais sur place nul n’a été convaincu».
Selon notre consœur, «le seul argument convaincant produit par le Rwanda est que cette guerre lui est nuisible : elle ternit la réputation du président Kagame, célébré pour ses succès économiques et sa lutte contre la corruption, elle retarde des investissements prévus dans les régions voisines du Congo (la forêt de Nyungwe entre autres), elle bloque l’intégration régionale, elle ravive les rancœurs au Congo, elle détruit un équilibre régional relatif, injuste, mais qui avait stabilisé la région depuis 2009, elle suscite des sanctions internationales et risque de replonger la région dans une nouvelle guerre et de rendre du tonus aux groupes de combattants hutu qui étaient en passe d’être défaits par des opérations militaires conjointes rwando-congolaises».
Les sanctions
La conséquence logique, qui se dégage de cette reprise de conscience de la réalité de la situation, est que des sanctions diplomatiques doivent tomber. Plusieurs hypothèses en présence sont envisageables. D’abord, de la part du Conseil de sécurité qui peut prendre une résolution condamnant explicitement le Rwanda de violation de l’embargo sur les armes en direction des groupes armés opérant en RDC.
Dans ce cas, la rupture de toute forme de coopération militaire avec Kigali doit être envisagée.
Les premiers pas posés par les USA, la Suède et les Pays-Bas, à travers des suspensions symboliques de leur assistance au Rwanda, doivent monter en intensité pour prendre une ampleur plus étendue.
L’arrêt instantané de la coopération de différents bailleurs de fonds avec Kigali serait un signal fort pouvant mettre un terme définitif à cette instabilité permanente. Le régime rwandais, qui vit des perfusions de la communauté internationale, ne supportera pas longtemps la poursuite d’une guerre «nuisible».
Une autre hypothèse, non négligeable, serait des poursuites pénales contre le réseau d’élites qui peaufinent des scénarii sur le territoire rwandais contre la RDC. La justice internationale a démontré qu’elle n’est plus disposée à verser les crimes imprescriptibles dans la corbeille des «charges et pertes diverses».
Depuis un temps, les criminels internationaux sont traqués, permettant aux victimes de trouver réparation tôt ou tard.
Quelqu’un répondra du sang de près de 9 million de Congolais tombés pour assouvir la cupidité de certains dirigeants aux commandes des affaires au Rwanda. L’ampleur de cette comptabilité macabre crée l’émoi face à l’indifférence qui a toujours caractérisé des puissances du monde.
Le dernier mot à Kinshasa
Pour actionner cette procédure, la tâche de la procureure près la Cour pénale internationale est facilitée par le travail des experts onusiens et des ONG. Il ne reste plus qu’à Kinshasa de la mettre en branle, en saisissant officiellement la justice pénale internationale afin que les crimes commis sur les Congolais ne restent pas impunis.
Une plainte en bonne et due forme doit être déposée contre tous ceux qui sont impliqués dans cette triste entreprise ayant causé la mort des millions de Congolais et des millions de déplacés internes et de réfugiés, en plus de la déstabilisation du pays entier.
Le Potentiel
La ligne de défense de Kigali n’a convaincu personne au Conseil de sécurité. La réplique de 130 pages présentée par la ministre rwandaise Mishikiwabo n’a pas pu distraire la lucidité des membres du Conseil qui ont réservé une fin de non recevoir à cette argumentation cousue d’un tissu de contre-vérités.
Les violations documentées par les experts onusiens sont donc indémontables. Les sanctions diplomatiques et les poursuites pénales sont attendues dans les tout prochains jours.
La débauche d’énergie déployée par Kigali pour nier l’évidence de son implication dans la déstabilisation de la République démocratique du Congo, en agissant à travers le M23, n’a pas payé. N’étant pas dupes, les membres du Conseil de sécurité sont restés circonspects vis-à-vis de l’argumentaire développé par Kigali.
Le rapport des experts onusiens sur la violation de l’embargo sur les armes décrété contre les groupes armés dans l’Est de la RDC ne laisse aucune issue de dérobade pour Kigali. Pris la main dans le sac, le soutien de Kigali au M23 est suffisamment documenté par des preuves variées, des témoignages des déserteurs …
Une unanimité jamais réussie auparavant s’est dégagée pour démonter la stratégie du régime de Kagame contre la RDC. Journalistes, défenseurs des droits de l’Homme, experts des Nations unies tout comme les Casques bleus et les populations s’évertuent, tous, à apporter des preuves irréfutables du soutien avéré des autorités rwandaises aux rebelles du M23.
Plus rien ne laisse transparaitre l’ombre d’un doute sur l’implication totale du régime de Kigali dans la préparation et le renforcement de la rébellion du M23 en territoire congolais.
Les éléments de défense, qui consistent à soutenir mordicus que la cause de l’instabilité en RDC serait interne à la RDC, sont d’une autre époque. La recette ne paie plus dans la mesure où la forfaiture suit un modus operandi mémorisé par plus d’un membre de la communauté internationale.
Colette Braeckman, journaliste belge très au fait de l’évolution de la situation dans la sous-région des Grands Lacs africains partage le même avis sur la contre-attaque du Rwanda au Conseil de sécurité : «Répondant point par point aux accusations de l’ONU, le Rwanda a produit un rapport de 130 pages mais sur place nul n’a été convaincu».
Selon notre consœur, «le seul argument convaincant produit par le Rwanda est que cette guerre lui est nuisible : elle ternit la réputation du président Kagame, célébré pour ses succès économiques et sa lutte contre la corruption, elle retarde des investissements prévus dans les régions voisines du Congo (la forêt de Nyungwe entre autres), elle bloque l’intégration régionale, elle ravive les rancœurs au Congo, elle détruit un équilibre régional relatif, injuste, mais qui avait stabilisé la région depuis 2009, elle suscite des sanctions internationales et risque de replonger la région dans une nouvelle guerre et de rendre du tonus aux groupes de combattants hutu qui étaient en passe d’être défaits par des opérations militaires conjointes rwando-congolaises».
Les sanctions
La conséquence logique, qui se dégage de cette reprise de conscience de la réalité de la situation, est que des sanctions diplomatiques doivent tomber. Plusieurs hypothèses en présence sont envisageables. D’abord, de la part du Conseil de sécurité qui peut prendre une résolution condamnant explicitement le Rwanda de violation de l’embargo sur les armes en direction des groupes armés opérant en RDC.
Dans ce cas, la rupture de toute forme de coopération militaire avec Kigali doit être envisagée.
Les premiers pas posés par les USA, la Suède et les Pays-Bas, à travers des suspensions symboliques de leur assistance au Rwanda, doivent monter en intensité pour prendre une ampleur plus étendue.
L’arrêt instantané de la coopération de différents bailleurs de fonds avec Kigali serait un signal fort pouvant mettre un terme définitif à cette instabilité permanente. Le régime rwandais, qui vit des perfusions de la communauté internationale, ne supportera pas longtemps la poursuite d’une guerre «nuisible».
Une autre hypothèse, non négligeable, serait des poursuites pénales contre le réseau d’élites qui peaufinent des scénarii sur le territoire rwandais contre la RDC. La justice internationale a démontré qu’elle n’est plus disposée à verser les crimes imprescriptibles dans la corbeille des «charges et pertes diverses».
Depuis un temps, les criminels internationaux sont traqués, permettant aux victimes de trouver réparation tôt ou tard.
Quelqu’un répondra du sang de près de 9 million de Congolais tombés pour assouvir la cupidité de certains dirigeants aux commandes des affaires au Rwanda. L’ampleur de cette comptabilité macabre crée l’émoi face à l’indifférence qui a toujours caractérisé des puissances du monde.
Le dernier mot à Kinshasa
Pour actionner cette procédure, la tâche de la procureure près la Cour pénale internationale est facilitée par le travail des experts onusiens et des ONG. Il ne reste plus qu’à Kinshasa de la mettre en branle, en saisissant officiellement la justice pénale internationale afin que les crimes commis sur les Congolais ne restent pas impunis.
Une plainte en bonne et due forme doit être déposée contre tous ceux qui sont impliqués dans cette triste entreprise ayant causé la mort des millions de Congolais et des millions de déplacés internes et de réfugiés, en plus de la déstabilisation du pays entier.
Le Potentiel
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