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Abou Cissé, l’oncle de Ouattara a décidé de rompre le silence pour dire ses vérités, comme il sait le faire. Une interview vérité.
Que pensez-vous des évènements de Duékoué?
Je pense que c’est l’une des plus graves tragédies qu’un pays qui se dit démocratique enregistre. Les mots me manquent. Sans aller là-bas, les mots me manquent pour dire que cette tragédie qui s’est produite est plutôt inacceptable.
Pour vous, qu’est-ce qui peut expliquer cela?
Je pense que c’est la méconnaissance du peuple Ivoirien. Si Alassane connaissait la Côte d’ivoire, ce drame ne pouvait pas se produire. Du Président Houphouët jusqu’à Gbagbo aucun chef d’Etat de ce pays, n’a pu faire ça. Je pense qu’au-delà de l’appréciation individuelle, il faut maintenant aller vers une appréciation internationale de ce drame. Parce que je suis sûr que ces genres de crimes ne vont pas s’arrêter-là, s’il n’y a pas une réponse adéquate. Il faut s’attendre à d’autres crimes. Et si les pays occidentaux qui condamnaient aussi rapidement au moment où Gbagbo était là ne se lèvent pas aussitôt pour réagir, nous allons nous trouver en face d’un génocide qui ne dit pas son nom. Et là, on dira que c’est l’Occident qui a occasionné çà. Parce que ce qui se passe aujourd’hui en Côte d’Ivoire est un génocide du peuple Wê qui est en train de se produire.
Le pouvoir dit pourtant qu’il y avait des miliciens sur le site?
Un criminel donne toujours ses raisons. Je pense qu’un milicien ne peut pas se permettre d’aller se mettre parmi une population, qui plus est, vit sur un site gardé par des soldats de l’Onuci. Qu’est-ce qu’il va défendre là-bas ? Je pense qu’il faut savoir raison gardée. Je pense qu’Alassane Ouattara ne connaît pas les vrais problèmes de la Côte d’Ivoire. Il ne maîtrise pas justement les fondements de la culture ivoirienne. La culture ivoirienne est une symbiose entre les différentes ethnies de plusieurs régions. Je ne pense pas que ces miliciens qu’on voit partout, puissent accepter pendant qu’ils sont dans le viseur du régime, se mettre parmi des populations en pleine ville, pour préparer des complots contre le pouvoir.
Selon vous, qu’est-ce qui a bien pu se passer, parce que le site est gardé par les soldats de l’Onuci?
Il y a eu une connivence qui est claire. Je pense qu’autant l’onuci ne connaît pas la Côte d’Ivoire, autant le président Alassane ne connaît pas la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, je disais tantôt qu’il faut que la Communauté internationale se saisisse du dossier, l’épluche davantage pour que d’autres crimes que le pouvoir s’apprête à préparer ne se commettent pas dans cette région.
Le pouvoir accuse pourtant l’opposition d’attiser le feu à l’ouest.
Vous savez, il n’y a pas de fumée sans feu. Avec cette tragédie qui se produit à l’ouest, le pouvoir ne pouvait qu’accuser l’opposition. Et l’opposition aussi ne peut qu’accuser le pouvoir. Mais en fait, entre celui qui tient le fusil, celui qui a la main sur le bout du fusil, et celui qui a la main sur la gâchette, qui peut-on accuser de criminel? Aujourd’hui, c’est le pouvoir qui a la main sur la gâchette. C’est le pouvoir qui tire, qui tue. Nous avons eu des informations émanant de là-bas. Des Malinkés et plusieurs autres ressortissants du nord qui ont vécu la scène nous ont expliqué ce qui s’est réellement passé. Ils nous ont expliqué comment tout s’est passé. Nous avons eu des informations.
Et quelles sont ces informations?
Des informations disant qu’ils ont tué. Et après ils ont jeté des corps dans des puits. Ils ont fait tout ce que vous pensez d’inimaginable. Ce qui prouve que c’est le pouvoir. C’est pour rien qu’il accuse l’opposition. Ce n’est pas elle qui a tué. Que le pouvoir n’attise pas la haine entre les différentes ethnies. Parce qu’aujourd’hui, ce qu’on voit n’est rien d’autre que les conséquences de la haine que le pouvoir attise. Et au lieu de contribuer à créer les conditions de la paix, le pouvoir est en train de créer les conditions d’une guerre civile qui ne dit pas son nom.
Avez-vous les preuves que le pouvoir s’apprête à commettre d’autres crimes dans la région de l’ouest?
Vous savez, quand on dit preuves, souvent la loi dit qu’il faut avoir des éléments tangibles, palpables. Or, vous savez que les langues se délient souvent pour dire certaines choses. Quand on dit que le pouvoir dit «comme çà», et l’autre dit «ceci», nous, on fait la synthèse de ce que nous avons comme informations. C’est-à-dire, ce que nous avons reçu. Voilà ce qui s’est passé. En faisant nos recoupements, nous pensons que d’autres camps, d’autres attroupements qui se font là-bas vont avoir encore des visites de ce genre. Et ceux qui là-bas à l’ouest ne sont pas prêts à partir, dans la mesure où il semble qu’ils ont intérêt en attisant la haine tribale dans cette zone. Je vais vous dire une chose. Ces hommes qui ont fait la guerre pour Alassane attendent leurs salaires. Ils attendent les 5 millions qu’il leur a promis à chacun d’entre eux. Et tant que ce n’est pas fait, ils sont prêts à commettre ces crimes, au nom du pouvoir qu’on le veuille ou non. Et puis, là aussi, çà les arrange d’éliminer certaines personnes qu’ils trouvent gênantes. Pour le faire on envoie des Dozos et autres Frci et on dit «Ah, ce sont les miliciens qui étaient là-bas».
Et pourtant le régime et l’Onuci jettent la pierre
Le pouvoir a accusé l’Onuci, et l’Onuci à son tour accuse le pouvoir. Mais ce qui est certain, c’est qu’on tue des gens. Les responsables, ce sont l’Onuci et le pouvoir. Parce que si on ne tuait pas des gens, et ils s’accusaient pour des problèmes administratifs, là il n’y avait pas de problèmes. Mais On tue les gens, il est facile de s’accuser facilement. Ce qui est sûr et certain, il y a une connivence, il y a un laisser-aller de la part du pouvoir et de l’Onuci. Je crois qu’aujourd’hui, le pouvoir est en train d’engager des jeunes gens encore pour les envoyer là-bas. Selon eux, c’est pour mettre de l’ordre là-bas. Mais nous disons, que cette situation n’est pas faite pour s’éterniser.
Le pouvoir annonce des enquêtes pour situer les responsabilités.
Vous savez, on ne peut pas être juge et partie. Il est très facile de mener une enquête. Mais je pense que face à une telle tragédie, c’est une enquête internationale qu’il faut. Il faut une enquête internationale pour expliquer ce qui s’est réellement passé. Il faut qu’en même qu’on nous restitue notre sens du respect de la vie humaine. On tue 300 personnes et on dit qu’on mène des enquêtes. Mais on devait depuis longtemps, mener des enquêtes pour savoir si ces gens se sentaient en sécurité. On ne fait pas le médecin après la mort.
On met des intellectuels, des universitaires en prison, pendant ce temps, les vrais génocidaires se promènent et on leur déroule le tapis rouge…
Je vais vous dire une chose. C’est facile en politique, d’accuser quelqu’un. Mais en fait, entre un jugement politique et un jugement réel, il faut croire que le jugement politique n’a souvent pas de sens. Tous ceux qui sont en prison aujourd’hui ne le méritent pas. Si tant est que la justice est rétablie et elle est crédible en Côte d’Ivoire, je pense que ceux qui doivent être jugés, sont ceux-là qui se pavanent dehors aujourd’hui et qui continuent de narguer le bon sens. Et ce sont eux qui continuent de tuer les gens, alors que la guerre est finie. Combien de gens meurent tous les jours. Combien de gens sont tués pas les Frci. Alors que les gens qu’on accuse de génocide n’ont même pas tué une mouche. Des universitaires tels que Aké n’Gbo, Aboudramane Sangaré qui est reconnu comme un éminent juriste, il y a aussi le grand banquier Dakoury… ce sont des gens qui ne méritent pas d’être là. On ne fait pas la politique pour aller en prison. On la fait pour servir la nation.
On les accuse de génocide, d’atteinte à la sûreté nationale, de crimes économiques….
Vous savez, ceux qui ont détourné des biens de l’Etat sont connus aujourd’hui dans cette Côte d’Ivoire. Je ne pense qu’un homme comme Aké n’Gbo qui a été Premier ministre pas plus longtemps peut commettre autant de crimes. Comme on le voit aujourd’hui. Le régime actuel a fait seulement un an quelques jours. Chaque citoyen ivoirien compte aujourd’hui le nombre de morts. En un an de gestion de pouvoir de Alassane, la Côte d’Ivoire connaît plus de crimes qu’en dix ans de gestion de Laurent Gbagbo. Gbagbo n’a pas tué des innocents, encore moins une ethnie. Il n’a pas aussi envoyé des miliciens pour tuer un peuple, une population innocente. Il n’a pas fait de camp de réfugiés quelque part. En son temps, on n’a jamais vu de camp de réfugiés qu’il a provoqué. Je pense qu’il faut faire la part des choses. A la vérité, nous nous trouvons dans une situation où tout le monde est prisonnier. A tout moment, on peut tuer n’importe qui, à n’importe quel moment. On peut dire que vous avez des fusils, vous êtes prêts à faire des coups d’Etat et vous jetez en prison pour rien. Quand je prends le cas de Ousmane Sy Savané le Dg du groupe Cyclone, il est en prison pour rien. Qu’est-ce qu’un fils de marabout va faire avec un fusil. Est-ce qu’il a de l’argent pour s’acheter un pistolet. Eux aujourd’hui, ils ont de l’argent. Je pense qu’à la vérité, nous nous trouvons dans un Etat sans droit, personne n’est en sécurité aujourd’hui. Tout le monde doit craindre aujourd’hui qu’à tout moment, on peut tuer et il n’y a rien. Votre tueur ne sera jamais inquiété.
Mais le pouvoir dit pourtant que la démocratie et l’Etat de droit sont en marche.
La démocratie telle que le pouvoir la voit plutôt, en tuant tout ce qui passe devant lui. Mais qui dit que la démocratie, c’est faire tuer ceux qui s’opposent à lui. Je pense qu’il y a de multiples leçons à tirer de ses multiples voyages à l’étranger. C’est qu’il n’y a pas de démocratie en Côte d’Ivoire. nous vivons une dictature. Il veut montrer au monde qu’il y a la paix en Côte d’Ivoire et que les citoyens ivoiriens le soutiennent. Ce qui est faux. Ce que nous vivons ici, ce n’est pas de la paix. C’est l’installation de la haine. Le pouvoir provoque la division des Ivoiriens. Il peut à tout moment, avoir une révolte généralisée qui va embraser le pays. Il faut qu’il (Alassane) arrête de dire que les Ivoiriens dans leur ensemble soutiennent ses dérapages. Car ce n’est pas possible.
Mais qu’est-ce qui vous fait dire cela?
Vous savez, autant Alassane Ouattara a ses rentrées en Occident, autant nous avons aussi des entrées là-bas. Nous ne sommes pas des analphabètes. Nous ne recevons les mêmes informations que lui. Il est entouré des gens qui lui mentent. Ils lui disent qu’il est populaire, qu’il a la situation en main. Nous avons aussi des informations que nous recevons des quatre coins de la Côte d’ivoire, de l’Europe, des Usa et de la France. Ce qui s’est passé à l’Elysée n’est pas bon pour la Côte d’Ivoire. Un Président de ce pays n’a pas besoin de passer par la petite porte pour aller voir un chef d’Etat français. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin de çà. Tous les chefs d’Etat ivoiriens arrivent toujours à l’Elysée par la grande porte. Ce n’est pas ce qui s’est passé quand Sarkozy était là. Nous avons assisté plutôt à une honte pour la Côte d’Ivoire. Parce que nous sommes inquiets de l’avenir de la Côte d’Ivoire, parce qu’ici, nous jurions plutôt avec les emprisonnements des militants de l’opposition. Et c’est ce qu’on lui a dit. On lui a demandé de libérer les prisonniers politiques. Le prix de la paix, c’est la libération de tous les prisonniers politiques. Accepter les contradictions. La démocratie, ce n’est pas d’emprisonner les gens. Ce n’est pas la culture de la haine. Je vois Venance Konan qui avait l’écriture très facile pour vilipender la République de Gbagbo, son pays, et qui aujourd’hui, face aux tueries à l’ouest, n’a plus l’inspiration pour dire «çà au moins, c’est mauvais». Les crimes de l’ouest doivent être punis.
Partout Ouattara où est passé à l’Etranger, il a été hué. Quel commentaire faites-vous?
Ceci dénote de ce que je dis depuis que j’interviens dans la presse. Parce qu’avant de se lever, il faut regarder la chaise sur laquelle on s’est levé. On ne se lève pas d’une chaise comme çà. Je pense que le fait que les Ivoiriens et l’Afrique entière se lèvent, montre que la Côte d’ivoire est en train de tomber dans une dictature sans nom. Il semble qu’aujourd’hui et les Français disent que la Côte d’ivoire qui est le centre des affaires est en train de tomber dans une sorte d’aliénation au colonialisme. La Côte d’Ivoire est en train d’accepter aujourd’hui la colonisation comme forme de développement. Alors que nous nous sommes battus pendant 50 ans, voire 60 ans et plus pour que les colonisateurs nous laissent libres pour nous développer. Les Européens constatent que ce n’est plus la Côte d’Ivoire qu’ils ont connue. Bon nombre de concitoyens africains sont passés par ce pays avant d’aller en Occident. Mais aujourd’hui, il semble que ce n’est plus la même Côte d’Ivoire. Et le président qui est là est en train de s’aliéner, non pas à la cause de Hollande, mais à une cause qui n’existe plus.
Vous parlez de recolonisation, mais le pouvoir parle plutôt de réalisme?
Mais si le réalisme n’est pas perçu comme la vérité démocratique, il est bien clair qu’il a sa réalité. Sa réalité c’est de tuer des gens, emprisonner des journalistes, emprisonner des jeunes comme les Savané, des hommes politiques. Là c’est sa réalité. Depuis plus d’un an, nous vivons une réalité. Si eux, ils considèrent cette réalité comme la démocratie, nous, nous vivons une dictature. La dictature est une réalité. La démocratie est par contre une réalité vraie, acceptée de tout le monde. Aujourd’hui, les trois quarts des Ivoiriens refusent cette réalité. C’est ça qui est la réalité. Les trois quarts ne veulent pas de cette situation que nous vivons.
Des cadres du Rdr soutiennent que Ouattara ne peut pas tenir une opposition face à Affi, Simone…
Mais c’est tout à fait logique. Parce qu’il a été imposé. Je pense que Hollande a dû lui dire cela. Les dossiers secrets sont là-bas. Et une opposition forte avec la force du Fpi, ce pouvoir-là ne peut pas tenir le coup. Le Fpi, n’est pas seulement Gbagbo, c’est l’organisation qu’il a mise sur pied sur toute l’étendue du territoire national, alors que le Rdr n’est pas organisé. C’est un parti de copains, d’amis. Je suis du Rdr, j’ai été à la base de la création de ce parti. Je connais ceux qui entourent Alassane. Je sais ce qu’ils lui disent. Personne ne doit le contredire, ne doit dire attention tu fais des erreurs. Et quiconque se lève pour lui dire ça n’est pas bon au Rdr. Il n’est jamais méchant. C’est ce qu’il veut entendre. Alors que ces gens-là sont en train de le mettre dans un trou. D’autres pensent déjà pensent comment il va tomber. Ils pensent à sa succession. C’est ce qui se passe dans les couloirs du palais. Alassane est en train de tomber pour faire place à d’autres personnes. Il y a les Amadou Soumahoro, Hamed Bakayoko…. Au niveau du Rdr, ils ne voient plus Alassane comme le Président de la Côte d’Ivoire, parce qu’ils sont en train de le mettre dans un trou. Et il ne peut pas échapper à cela.
Comment vous voyez aujourd’hui l’augmentation des frais d’inscription à l’université?
C’est parce qu’il ne connaît pas la réalité. Il ne sait pas que le peuple ivoirien est aujourd’hui pauvre. Allez-y voir à l’université, on est en train de faire des peintures partout comme si le Bon Dieu allait venir. Mais en fait, il n’y a pas de politique de développement pour permettre au citoyen ivoirien un gain en plus. Comment comprendre qu’un Président qui sait que la Côte d’Ivoire est dans une crise grave peut se permettre d’augmenter le prix d’inscriptions à l’université. On prend la mesure à 100.000 Fcfa, aujourd’hui. Ce libéralisme-là ne correspond pas à la Côte d’Ivoire. Pour lui, l’université doit donc appartenir à une certaine élite. Aucun pays africain, n’a un tel prix pour l’inscription à l’université. Quel enseignement nous allons avoir. Allons-nous avoir des élites après avoir payé les 100.000Fcfa, ou qu’est-ce que nous allons avoir. Je vais vous dire quelque chose. Le pouvoir est en train de construire les éléments qui vont amener à sa chute. L’augmentation des frais d’inscriptions à l’université, la guerre contre les syndicats, la guerre contre les journalistes, tout cet ensemble de choses constituent aujourd’hui la bombe qui va éclater d’un moment à l’autre. Ce n’est pas le Fpi qui sera impliqué dans cette affaire. C’est l’ensemble des Ivoiriens qui va se sentir concerné pour se soulever contre ce régime. Parce qu’à un tel moment, un pouvoir qui nous a mis dans la souffrance puisse nous dire de payer 100.000 Fcfa pour aller à l’université. Je pense que c’est pour arranger les universités privées que chacun des ministres a construit. C’est pour chercher des gens pour aller dans ces universités-là. Maintenant, s’ils ne veulent pas qu’il y ait des universités publiques, qu’on nous dise carrément.
Comment vous appréhendez le 13 août?
Je suis serein. Parce que c’est cet homme qui est dans la vérité. Le mensonge qu’ils ont servi est en train de se déballer. Parce que j’y crois. La vérité éclatera. Çà, s’éclate comment. Je vais partout, j’entends partout, je vais dans tous les quartiers, j’entends par exemple au Black-market, le 13 août ce sont ces gens qui vont dire «Alassane tu nous as menti». Et le faire revenir sur terre. Le 13 août, ça va être une population qui va dire «Gbagbo tu avais raison». Parce que Gbagbo avait raison quelque part, même si on peut lui reprocher quelque chose. Il était avec le peuple. Il sentait le peuple. Comment comprendre qu’au moins 200 personnes sont tuées, qu’un Président de la République, responsable de tous les Ivoiriens, n’écourte pas son séjour en Europe pour venir compatir, attendrir les cœurs. Quelles que soient nos différences, nous restons tous les mêmes. Ça choqué même les Européens, çà choqué même Obama qui par un coup de fusil fait par un individu, qui a coûté la vie à neuf personnes, a écourté sa campagne électorale, pour aller saluer la mémoire des victimes. C’est le lieu de dire qu’il faut qu’Alassane, intègre la Côte d’Ivoire, qu’il comprenne la Côte d’Ivoire. Il faut qu’il se dise que même un Américain, ne peut pas faire ce qu’il est en train de faire. On ne peut pas développer un pays en mettant un an à arrêter les gens, à les mettre en prison. Combien de temps cela va prendre. On ne peut passer tout le temps à faire cela. Le développement, c’est de libérer les gens. C’est de construire un Etat avec la libre expression. Mais si nous passons notre temps à arrêter les gens, à les empêcher de parler, à arrêter les propriétaires de journaux, à badigeonner des maisons pour dire qu’on travaille, rien ne pourra marcher. Je pense que les pays qu’il a visités ne se sont pas développés comme cela. Je pense que s’il voyage, il doit comprendre qu’il doit changer tout en Côte d’Ivoire. Son équipe ministérielle le conduit dans l’enfer. Et gare à lui qu’il fasse attention à ce qui va se passer. Le Fpi est aujourd’hui petit par rapport à la haine, à la souffrance que subissent les Ivoiriens. Il y a aujourd’hui, un parti qu’on appelle le parti de la société civile, la vraie, qui pense. Ce n’est pas en allant en Israël, en Angleterre, pour demander à avoir des armes qu’il va faire peur au citoyen que nous sommes aujourd’hui. Il y a un état d’insécurité totale, un état incroyable qui met les Ivoiriens en colère contre les religieux qui n’existent que de nom. C’est pour cette raison que le 13 août, nous citoyens lambda que nous sommes, que Gbagbo soit acquitté ou pas, la Côte d’ivoire doit se sentir libre. Parce que l’image que Gbagbo a lancée au monde entier fait de la Côte d’Ivoire est un champ de bataille pour la démocratie. A travers lui, les grands doivent savoir qu’il faut installer des hommes pour la démocratie. Et ce n’est pas Alassane. Nous sommes pressés que Gbagbo soit libéré et de cette libération, va dépendre la paix en Côte d’Ivoire. Et je pense que les Banny qui sont là en train de tournoyer doivent comprendre qu’ils n’ont rien à faire. La paix qu’est en train de faire Alassane est une paix de famille. Il a mis toute sa famille à côté de lui pour diriger la Côte d’Ivoire. Le Premier ministre, c’est son frère cadet, Ahoussou Jeannot c’est une abeille qu’on peut tuer à tout moment, les autres comme le ministre des infrastructures économiques, est au garage. Il ne fait que nettoyer. Ce n’est pas un gouvernement de travail que nous avons. C’est un gouvernement de petits copains pour satisfaire le Président. Lui dire tous les matins «tu es beau, tu es le plus intelligent, tu es grand. Tu peux nous envoyer de l’argent». Ça, ce n’est pas un gouvernement qui peut nous faire développer la Côte d’Ivoire.
Interview réalisée par : Yacouba Gbané & Guéhi Brence
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mercredi 8 août 2012
MASSACRE DE DUEKOUE, UNIVERSITÉ, PROCÈS DE GBAGBO, FRANCE: L’ONCLE DE DRAMANE SE DÉCHAÎNE!
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