mercredi 8 août 2012

On tire à Akouédo...

Mercredi, 08 Août 2012

« On tire à Akouédo pendant que les autres vont sur Mars. » C’est ce qu’un internaute a écrit sur sa page Facebook lundi, pendant que des assaillants non encore identifiés tiraient sur la caserne d’Akouédo.


Il aurait été trop beau qu’après que nous avons obtenu une importante réduction de notre dette, que la Banque africaine de développement (Bad) a annoncé son retour, que la construction du troisième pont d’Abidjan a démarré, que les infrastructures sont en cours de réparation, que les travaux de l’autoroute Abidjan-Grand-Bassam et d’adduction d’eau d’une partie très importante de la ville d’Abidjan et de ses environs ont commencé, il aurait été sans doute trop beau que les choses se passent normalement, sans qu’une dose de nègrerie entre en ligne de compte.

Oui, pourquoi laisserions- nous Alassane Ouattara travailler tranquillement au développement de la Côte d’Ivoire et réussir son pari d’en faire un pays émergent dans une dizaine d’années ?

Pourquoi voulez-vous que nous le laissions faire, alors qu’en dix ans, nous n’avons pas pu construire une seule école, un seul centre de santé, une seule route ?

Pourquoi le laisser réparer ce que nous avons si bien détruit ? Pourquoi auriez-vous voulu que nous le laissions déclarer, dans son discours d’Indépendance, que l’université que nous avons si consciencieusement saccagée allait rouvrir bientôt et qu’elle serait plus belle qu’auparavant ?

N’avait-il pas, à son avènement, détruit nos « Sorbonne » et « Agora », ces si belles écoles où nous enseignions la haine et la violence à nos si braves « jeunes patriotes » ? Non ! Tant que nous aurons un souffle de vie, nous détruirons tout ce qu’il construira.

Nous creuserons des trous dans ses routes et autoroutes, nous saboterons les administrations et les entreprises dirigées par ses proches, même si nous y travaillons, surtout si nous y travaillons, car notre spécialité, c’est de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

Peu importe que nous tombions avec cette branche. L’important, pour nous, est qu’elle ne croisse pas. Tant que les Ivoiriens, ces pleutres, nous laisseront faire, nous leur pourrirons la vie, nous transformerons leurs rêves en cauchemars.

Nous les connaissons bien, ces Ivoiriens. Pas un seul ne se lèvera pour dire qu’ils en ont assez de nous et de nos actes de sabotage. Pas un seul de leurs jeunes gens ne se lèvera pour organiser quelque chose de grandiose pour dire « non », pour dire qu’ils veulent la paix, qu’ils veulent croire au rêve de leur leader.

Non, nous les connaissons trop !

Seuls nos braves « jeunes patriotes » savaient organiser des manifestations de grande envergure et faire vibrer la fibre patriotique enrobée d’une bonne dose de haine. Eux sont trop occupés à se battre autour de leur repas dans lequel nous réussirons bien un jour à jeter du sable.

Ils veulent manger pendant que nous sommes sous les tentes du Hcr, dans des pays que nous méprisions ! Ils rêvent debout. Eh bien, qu’ils continuent ! Nous, nous ne dormons pas. Nous reviendrons. Et vous n’aurez plus de paix, plus de fêtes.

Chaque fois que vous vous apprêterez à festoyer, nous viendrons semer la désolation parmi vous.

Nous sommes là, parmi vous, avec vous, à côté de vous. Nous vous observons, nous vous surveillons, nous étudions chacun de vos gestes. C’est vous qui parlez de réconciliation. Si vous nous arrêtez, si vous nous chassez de l’administration et de vos entreprises, c’est vous qui serez mis en accusation.

Vous connaissez notre capacité à hurler à l’oppression, à la torture, au massacre, au génocide. Nous l’avons déjà fait par le passé et ça a bien marché avec le Vieux. Essayez et vous verrez. Nous hurlerons si fort que vos amis européens et américains en seront incommodés. Et ce sont eux qui vous diront que vous êtes en train de tuer la liberté et la démocratie.

Or, nous savons que vous êtes très chatouilleux sur ce point. Vous tenez à votre image de démocrate. Et c’est là que vous vous êtes fait piéger. Le démocrate que vous êtes ne peut pas nous empêcher d’écrire et de dire ce que nous voulons. Même des mensonges et énormités que seuls des imbéciles peuvent avaler.

Or, les imbéciles, ce n’est pas ce qui manque dans notre pays. Vous ne pouvez pas nous empêcher de semer la haine. Nous avons recréé nos écoles ailleurs. Nous sommes tenaces. Alors, les autres peuvent aller sur Mars ou sur toutes les planètes qu’ils veulent, c’est leur problème.

Nous, ce qui nous importe, c’est de vous empêcher à tout prix de réussir là où nous avons échoué, c’est-à-dire développer ce pays et le laisser vivre en paix.

Par Venance Konan

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire