vendredi 17 août 2012

Rwanda : La Communauté Internationale a déjà tourné la page Paul KAGAME

17/08/2012


Francois Hollande et Barack Obama

Chaque chose, un début et une fin. Les astres ont fini par tourner le dos à Paul Kagame. Le ciel s’est finalement dérobé sous les pieds de celui qui n’arrêtait pas de se prendre pour l’homme fort de Kigali.

« On est en train de travailler pour la mise en place d’un nouveau paysage », a lâché un ambassadeur européen en poste dans la région. Les cartes, on les a déjà abattues, a embrayé un autre, avant de noter que le décor a pris le temps qu’il a pris pour se mettre en relief.

Mais, ce qui compte pour nous, c’est de tourner la page et de nous mettre sur une nouvelle orbite qui puisse prendre en compte la nouvelle donne qui s’est construite au fil des années.

C’est dans cette nouvelle dynamique, a-t-il poursuivi, que vont devoir cheminer les Etats des Grands lacs pour qu’il y ait davantage de sécurité, de paix et de développement pour les uns et les autres. Et dans cette nouvelle configuration, il faudra que la RDC puisse effectivement jouer les tout premiers rôles dans la sous-région, car ayant vocation de « locomotive » pour charrier les Grands lacs.

Décidément, une ère nouvelle se met progressivement en place dans la région des Grands lacs. Les relations devront dorénavant y être lues autrement que comme par le passé. Dans tous les cas, pas avec l’habituelle visière dont aimait bien s’affubler Paul Kagame, celui-là même qui se faisait passer pour le « nombril » de la terre.

A chaque chose, un début et une fin. Les astres ont fini par tourner le dos à Paul Kagame. Peut-être a-t-on attendu longtemps pour en arriver là. Mais toujours est-il que le ciel s’est finalement dérobé sous les pieds de celui qui n’arrêtait pas de se prendre pour l’homme fort de Kigali.
Changement de fréquence

Avant-hier, ce sont les Pays-Bas, les tout premiers, à avoir sonné la charge. Avec la suspension d’une aide publique portant sur cinq millions de dollars américains et sur laquelle Kigali ne pourra plus désormais compter. Du moins, pour un temps.

Hier, c’est l’Administration américaine qui s’est mise en piste. Washington a, elle aussi, décidé de suspendre une aide de quelque deux centaines de milliers de dollars destinée jusque-là à Kigali.

Portion congrue ? C’est possible de penser ainsi surtout qu’apparemment, le coup semble ne pas être en mesure d’avoir bousculé Kagame. Peut-être faudra-t-il voir au-delà de la charge symbolique qu’un tel geste pourrait bien charrier.

Mais, une chose est du moins sûre : la liste est loin d’avoir marqué un temps d’arrêt. En effet, après l’Allemagne qui en a fait aussi autant – après bien sûr la publication d’un rapport de l’ONU accusant le Rwanda de soutenir les mutins du M23 -, la Suède, comptée parmi les partenaires occidentaux de Kigali, n’a pas non plus attendu longtemps pour enfourcher la trompette de la suspension de l’aide bilatérale à l’endroit du pouvoir rwandais.

Même si, pour certains, il n’est pas tellement question de chercher à lire entre les lignes pour comprendre que, dans le cas d’espèce, le vent a déjà commencé à souffler contre Kigali, il faut noter, dans la foulée de ce qui se passe dans la région des Grands lacs, que le message n’a rien de sibyllin. Bien au contraire.

«Concernant cette aide, nous avons choisi d’attendre pour faire la lumière sur ce qui se passe au Congo et comment, elles (en l’occurrence les autorités rwandaises) s’en mêlent», a affirmé en substance la ministre suédoise de la Coopération.

« Nous n’avons pas arrêté, nous avons choisi de geler provisoirement une partie de l’aide », a précisé Gunilla Carlsson à la radio publique SR, soulignant que le Rwanda devrait « prendre ses responsabilités pour le développement de la région ».
Nouveau paysage

« On est en train de travailler pour la mise en place d’un nouveau paysage », a lâché un ambassadeur européen en poste dans la région. Les cartes, on les a déjà abattues, a embrayé un autre, avant de noter que le décor a pris le temps qu’il a pris pour se mettre en relief.

Mais, ce qui compte pour nous, c’est de tourner la page et de nous mettre sur une nouvelle orbite qui puisse prendre en compte la nouvelle donne qui s’est construite au fil des années.

C’est dans cette nouvelle dynamique, a-t-il poursuivi, que vont devoir cheminer les Etats des Grands lacs pour qu’il y ait davantage de sécurité, de paix et de développement pour les uns et les autres.

Et dans cette nouvelle configuration, il faudra que la RDC puisse effectivement jouer les tout premiers rôles dans la sous-région, car ayant vocation de « locomotive » pour charrier les Grands lacs.

Les sillons ayant donc été creusés, il va sans dire que la voie n’en est pas moins tracée pour que, de part et d’autre, l’on puisse aller dans ce sens. Pour le bien de l’ensemble de la région, évidemment.

[Marcel Lutete]
© KongoTimes

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