samedi 8 septembre 2012

FARDC: Les parents pauvres de l’armée

Forte (si l’on peut dire…) de 105.000 hommes, l’armée congolaise, l’armée congolaise est la résultante de divers processus d’intégration : en 2002, les accords de paix qui prônaient l’ « équidistance » entre le gouvernement et les diverses forces rebelles décidèrent du « brassage » de plus de 300.000 hommes d’origine et de formation très diverse.

Après la démobilisation des soldats trop vieux et des mineurs, après l’élimination des « fantômes », les effectifs furent réduits des deux tiers. Mais la cohabitation d’ex officiers mobutistes, ayant appuyé Jean-Pierre Bemba, avec d’anciens rebelles arrivés dans le sillage de l’armée rwandaise, s’ajoutant aux chefs Mai Mai et aux nouvelles recrues produisit un mélange aussi détonant qu’inefficace officiers détournant les soldes de leurs hommes, revendant les armes, se livrant à des trafics divers.

En 2009, les accords conclus en mars avec les hommes de Laurent Nkunda pour prix de son exil au Rwanda scellèrent la descente aux enfers ; des officiers ayant gardé des liens de solidarité ou de sang avec le Rwanda se trouvèrent amnistiés, intégrés, promus ; ils sont aujourd’hui soupçonnés de trahisons, de livraisons d’armes à l’adversaire et même les plus loyaux d’entre eux sont suspectés ; alors que deux bataillons formés par les Belges avaient engagés des opérations couronnées de succès contre les mutins du M23, ils se trouvèrent soudain à court de munitions et à Bunagaga l’adversaire s’empara de grandes quantités de matériel, ce qui renforça les soupçons.

Au Kivu, l’application de ces accords a coûté sa popularité au président Kabila, qui se trouve à son tour frappé de suspicion.

A l’avenir, une « nouvelle armée » composée de forces spéciales et d’ « hommes nouveaux » est envisagée et les premiers recrutements auraient déjà commencé.


    Des biens des militaires déguerpis du camp Kokolo

La faiblesse de l’armée congolaise tient aussi au fait que, comme du temps de la Force publique, les soldats se déplacent avec femmes et enfants. Des familles qui représentent les plus misérables des Congolais…

Le carnet de Colette Braeckman .

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