L’analyste politique, Jean-Pierre Mbelu, revient sur l’actualité politique congolaise de la semaine écoulée, explique comment et pourquoi les USA ont réussi à destructurer le fonctionnement de la RD Congo et expose les pistes d’une solution congolaise à la guerre d’agression.
Sur l’Union Africainequi demande à Kinshasa de répondre aux demandes du M23
L’Union Africaine se trompe d’analyse et pourrait être qualifiée de complice de ceux qui travaillent à la morte lente de notre pays.
Vouloir aujourd’hui que le gouvernement putschiste de Kinshasa réponde aux appels de pied du M23, c’est chercher à favoriser le phénomène d’infiltration des milices, qui travaillent avec le Rwanda, dans les institutions congolaises pour perpétrer leur fragilisation.
Sur la position du gouvernement de Kinshasa
Le gouvernement de Kinshasa n’est pas en position de faiblesse mais toujours en position d’affaiblissement : à savoir la transformation de notre pays en réservoir pour le réseau transnational de prédation.
Sur les déclarations de Justin Bitakwira (de L’UNC de Kamerhe)
Il fait une bonne analyse mais en tire une conclusion approximative. Il n’y a pas de système Kabila. Il y a un système néolibérale et néocolonial auquel Kabila et ses escadrons de la mort participent.
Kabila ne peut pas demander pardon, parce qu’il fait bien “son travail” au regard de la mission d’affaiblissement des structures étatiques congolaises ( et de sa transformation en Etat raté) qu’on lui a confiée.
Justin Bitakwira comme d’autres “opposants” semblent ne rien comprendre au système néolibéral et nécolonial. Et s’ils en comprennent quelque chose, ils essaient eux aussi d ‘en tirer le maximum de profit en nous présentant ses petites mains comme des acteurs majeurs.
Sur les déclarations de la MONUSCO qui donne l’administration parallèle du M23
La Monusco fait partie du réseau transnational de prédation. Les paroles liées de bonnes intentions de son secrétaire général adjoint, Hervé Ladsous, ne sont que des paroles pour amuser la galerie.
Ils débitent des discours qui ne remettent pas du tout en question le fonctionnement de ce système néocolonial de notre asservissement.
Parce qu’ils ne cherchent pas à démanteler les sous-systèmes qui existent au sein de ce gangsterisme économique, comme le gouvernement putschiste de Kinshasa.
Sur le véritable ennemi du Congo
Pourquoi ces gens qui parlent à l’ONU ou à partir de leurs pays occidentaux exigent-ils des sanctions contre l’Iran, des sanctions contre Cuba, des sanctions contre la Syrie et non pas contre le Rwanda?
Est-ce que le Congo pourra se tirer d’affaire dans un tel contexte d’impunité dans lequel des criminels de guerre sont considérés comme des citoyens normaux…
Le Rwanda n’est pas le véritable adversaire du Congo. Non, le véritable adversaire du Congo est le système néolibéral et néocolonial chapeauté par l’élite anglo-saxonne. Tant que nous mettrons entre parenthèses cette question fondamentale, nous n’avancerons jamais.
Sur la solution congolaise
Quand notre peuple dans son immense majorité dira non à la perpétuation de ce système nécolonial et néolibéral, nous pourrons alors nous tirer d’affaire. Nous ne nous tirerons pas d’affaire avec les tribunaux et les politiques qui font partie du problème.
Nous devons devenir nous-mêmes les acteurs de notre propre libération. Il faut apprendre à lutter sur le court, le moyen et le long terme. Ni la justice internationale, ni la politique internationale ne nous apportera rien.
Trop attendre de New-York, de Paris, de Londres, etc, c’est se leurrer sur les véritables enjeux de la guerre d’agression et de basse intensité qui nous est imposée… N’oubliez pas que les opinions publiques occidentales sont manipulées par leurs médias…
Jean-Pierre Mbelu
INGETAWEB
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