Une Vice-Primature, celle en charge de la Défense en particulier, l’Etat-major général des Fardc, les Gouvernorats du Nord et Sud Kivu, la reconnaissance indistincte des grades proposés par le M23 (ex Cndp), pour tous ses éléments. C’est en substance ce que réclament les mutins à la solde de Kigali.
Mais sournois, ces derniers ont choisi de mettre Kinshasa dans l’embarras. Ils exigent un nouveau dialogue inclusif devant s’étendre à toute l’Opposition et à la diaspora congolaise. Plutôt qu’à prendre au comptant, cette exigence entre dans le cadre d’une manoeuvre dilatoire.
De manière claire, le M23 lance au Gouvernement le message que voici : soit vous accédez à nos revendications sans discuter, soit nous vous embarquons dans le périlleux processus d’un dialogue inclusif.
En effet, les stratèges rwandais parrainant le M23 savent qu’en cas de dialogue étendu à l’Opposition sans exclusive et à la diaspora, sans oublier la Société civile, la dynamique générale des assises serait de nature particulièrement hostile à Kabila et à son système.
Le plan secret du fameux dialogue inclusif prévoit, sous le prétexte de rétablir la confiance du peuple dans le processus électoral, que l’on annule tous les effets produits par le double scrutin du 28 novembre 2011.
Il va s’agir par la suite, une fois que l’actuel ordre institutionnel se déportait, d’appliquer les dispositions pertinentes de la Constitution qui donne mandat au président de la Chambre haute de conduire le pays aux urnes endéans 60 jours.
Double piège
On sait qu’il s’agira là d’un simple prétexte.
Comme la Majorité Présidentielle (MP) ne se laissera pas faire et ne saurait avaliser ce schéma, la dernière carte fatale prévue en cas de dialogue inclusif est d’obliger le camp présidentiel à se délester de la Primature, de tous les sièges qui lui confèrent la majorité au Parlement.
Ceux-ci seront ipso facto remplacés par les délégués de l’Opposition qu’il faudra coopter au nom de « la paix ».
Nous sommes en face d’un schéma farfelu, pire à tous égards. Même le coquillage électoral de la Ceni apparaît un peu plus crédible que cet oecuménisme rampant qu’envisagent les manipulations de Kigali.
Le but poursuivi est simple : contraindre Kinshasa à choisir entre la noyade certaine dans le cadre d’un dialogue inclusif et la perspective de s’en tirer bon compte en accédant directement et sans contrepartie, aux revendications du M23.
En effet, en traitant directement avec le M23, en dehors de tout cadre inclusif, Kinshasa aura l’avantage de conserver pour lui une marge de manoeuvre publique plus large.
Mais il faudra alors faire face à la fronde politique qui va naître, pendant que les marionnettes rwandaises vont se la couler douce.
LP
Direct!cd
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