mardi 27 novembre 2012

Les rebelles du M23 promettent un retrait total de Goma sous 48 heures

Les rebelles du M23 promettent un retrait total de Goma sous 48 heures
© AFP

Les rebelles du M23 ont accepté de se retirer de Goma, la capitale du Nord-Kivu, d'ici à jeudi. Un peu plus tôt, les insurgés avaient conditionné leur retrait à l'ouverture de négociations avec le président Joseph Kabila.

 
Les rebelles congolais du Mouvement du 23-Mars (M23) se sont engagés, mardi 27 novembre, à un retrait total et "sans conditions" d'ici à jeudi 29 novembre midi de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu située dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé le chef d'état-major ougandais, Aronda Nyakairima.

"Ce retrait sera achevé en 48 heures", a indiqué ce dernier avant de préciser que, conformément à un accord de sortie de crise scellé samedi par les dirigeants des pays des Grands Lacs, le M23 conserverait 100 hommes à l'aéroport de Goma.

Les chefs d'état-major des États de la région devraient, quant à eux, se réunir vendredi 30 novembre dans la capitale du Nord-Kivu pour s'assurer du respect des accords de démilitarisation dans et autour de la ville.

Un peu plus tôt, mardi 26 novembre, le chef militaire du M23, Sultani Makenga, déclarait que ses troupes auraient quitté Goma d’ici vendredi, ville qu'elles occupent depuis une semaine.

"Demain ou après demain [...] au plus tard dans trois jours, on va quitter Goma [...] On nous avait demandé de nous retirer à 20 kilomètres et nous allons le faire, il n'y a pas de problème", avait assuré à l'AFP le général.

Retrait conditionné ?

Lors d'une conférence de presse organisée à Goma à la mi-journée, le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga, avait quant à lui affirmé que le mouvement ne se retirerait de la ville qu'une fois remplies certaines conditions.

Les rebelles exigeaient l'ouverture de négociations nationales avec le président congolais, Joseph Kabila, la libération de prisonniers politiques et la dissolution de la commission électorale. Si le chef de l’État accédait à ces demandes, le départ se serait effectué "rapidement", avait précisé Jean-Marie Runiga.

Les hommes du M23 sont d’anciens rebelles ayant été intégrés aux Forces armées congolaises (FRDC) à l'issue d'un accord de paix avec les autorités de Kinshasa. Estimant que les modalités de l’accord n'étaient pas respectées, ils ont fait défection au printemps.

Selon Kinshasa et l'ONU, les mutins sont soutenus par le Rwanda et l'Ouganda, ce que nient catégoriquement ces deux pays.

Leur mutinerie a provoqué cette année une nouvelle flambée de violences dans l'est chroniquement instable de la RDC ainsi qu'a la frontière avec le Rwanda.

Heurts à la frontière, Kigali dénonce les rebelles hutu des FDLR

De son côté, l'armée rwandaise a affirmé que des combats l'avaient opposé, mardi matin, à "plus de cent" rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), venus au Rwanda depuis l'est de la RDC où ils sont basés.

Les FDLR, accusées par Kigali d'être constituées d'anciens responsables du génocide rwandais de 1994, ont multiplié durant des années les incursions au Rwanda, mais aucune attaque en territoire rwandais n'avait plus été signalée depuis une dizaine d'années.

"Les forces armées du Rwanda combattent des éléments FDLR qui ont attaqué dans les secteurs de Cyanzarwe et Bugeshui, dans le district de Rubavu", a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'armée rwandaise, le général Joseph Nzabamwita. Les éléments FDLR ont traversé la frontière depuis la RDC [pour entrer] au Rwanda".

Le gouvernement rwandais a accusé dans un communiqué les FDLR de tenter de "tirer avantage de l'instabilité dans l'est de la RDC", assurant toutefois que cette attaque ne nuirait pas aux efforts de paix menés par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

Stéphanie BRAQUEHAIS, envoyée spéciale en RD Congo
FRANCE 24 avec dépêches

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