dimanche 2 décembre 2012

Sassou Nguesso entre en scène en RDC…

 

En frère congolais de Brazzaville, le vieux Otchombe, aimé ou pas et je pense qu’il ne soit ici question d’amour, s’invite dans le dossier de ses frères congolais de Kinshasa à Kampala. Il le fait parce que le Congo manque de leadership valable.

Son intervention apparaît comme une suite logique et ce après avoir suivi la prestation de François Hollande à Kinshasa lors du sommet de la Francophonie. La France, qui fut chassée des Grands Lacs en 1997 par les Anglo-saxons, met en ce jour fin, et même si c’est pour ses propres intérêts, à son statut de « spectateur » ou mieux encore d’accompagnateur des autres dans les Grands Lacs.

Qui pourrait le reprocher à la France quand on sait que les relations internationales demeurent un champ de bataille où s’expriment plus les intérêts que des sentiments.

La crise économique qui touche actuellement l’ensemble de l’Occident donne de la voix à Hollande et aux socialistes au pouvoir en France. Ils se saisissent également de l’opportunité que leur offre la nouvelle version de la politique étrangère américaine que voudrait inaugurer le second mandat de Barack Obama pour signe enfin leur retour.

Et du côté des Anglo-saxons, qui ne lâchent jamais leur proie, c’est de bonne guerre, ils se rendent en évidence que le monde ne pourrait indéfiniment être régenté de manière unilatérale comme c’est le cas aujourd’hui encore.

Thierry Meyssian l’atteste aussi lorsqu’il rapporte dans son article intitulé « Obama II : la purge et le pacte » que « [Barack] renonce à gouverner seul le monde. Ses forces poursuivent leur départ d’Europe et leur désengagement partiel du Moyen-Orient pour se positionner autour de la Chine.

Dans cette perspective, il veut à la fois distendre l’alliance russo-chinoise en formation et partager le fardeau du Moyen-Orient avec la Russie ».(http://www.voltairenet.org/article176644.html).

Le retour de la France dans les Grands Lacs ouvre une brèche qui invite les patriotes congolais de la RDC à un sursaut d’orgueil à la fois individuel et national. Il y va de l’intégrité et de la souveraineté de la République Démocratique du Congo. Pour se faire, une seule voie demeure salutaire : déboulonner le baptisé Joseph Kabila de pouvoir mais sans compter sur la France pour le sale boulot.

En s’invitant à Kampala, le président Sassou Nguesso pose autant la question de l’existence de « Hutu » au Rwanda. Une question qui est longtemps demeurée presqu’inaudible car le monde n’entonnait qu’une seule et unique musique, le politiquement correct celle de « Tutsi ».

Quelqu’un avait définitivement décidé d’enterrer ceux que dans le jargon on appelle les Hutu qui pourtant partagent la même nationalité rwandaise que leurs propres frères de couleur. Nombreux d’entre ces « Hutus » vivent aujourd’hui encore à Brazzaville et ce après avoir fui l’épée de Paul de Kagamé qui est toujours suspendue au-dessus de leurs têtes.

Et ces frères africains-Hutus contribuèrent ainsi que d’autres frères Congolais de la DSP de Mobutu et des militaires angolais, une amitié idéologique avec le MPLA, au retour de Sassou au pouvoir en 1997, menacé par Lissouba.

Mais qui pourrait le leur reprocher et voire à Sassou dans le contexte de l’époque quand on sait que les « Tutsi » d’Ouganda soutinrent Kagamé et l’installèrent au pouvoir à Kigali. Otchombé a des raisons de se mêler.

Je souffre lorsque je me vois obligé de recourir aux termes de division « Hutu » et « Tutsi » qui nous sont imposés par autrui, comme le fait aussi remarquer Dominique Decherf, ancien ambassadeur de France à Kigali, dans une interview accordée JF Dupaquier. « […]

Hutu et Tutsi, ce sont des définitions de Blancs, car sinon pourquoi poser la question ? […] Il y a que nous à se la poser, parce qu’aucune de nos clés de lecture ne fonctionne : ni ethnie, ni classe, ni caste, ni religion, donc race ?…Et pourquoi se la poser sinon pour classifier, […] pour gérer, et ultimement pour « tuer ».

La résurgence de la « race » en effet ne sert qu’à cela : désigner l’ennemi en temps de paix (Michel Foucault). » (http://www.france-rwanda.info/article-rwanda-hutu-et-tutsi-ce-sont-des-definitions-de-blancs-la-race-est-un-mythe-dominique-deche-112871980.html).

Un vide de leadership s’est installé dans les Grands Lacs et ce depuis la mort de Mobutu. Aucun pays n’a su émerger comme une mini- puissance régionale et qui aurait été capable d’imposer un ordre politique dans la région. Malgré le soutien de leurs parrains anglo-saxons, ceux qui se définissent eux-mêmes comme des Tutsi du Rwanda et d’Ouganda ont essayé mais en vain de d’asseoir un leadership quelconque.

Paul Kagamé n’a jamais pris le dessus sur son « frère » Yoweri Museveni, ni ce dernier sur Kagamé. Et les deux réunis ne sont jamais parvenus à s’imposer ni devant Edouardo d’Angola ni devant Sassou Nguesso de Brazzaville.

Mais ce chaos voulu et entretenu, et ce en l’absence d’une ambition africaine et régionale déclarée, a instrumentalisé la RDC qui le paye dans le sang. Et tout le monde en a presque tiré profit de cette déstabilisation. Le sang du peuple Congolais qui prie vengeance.

L’Angola avec ses atouts économiques et militaires, qui s’expliquent par sa présence militaire dans les deux Congo, Brazzaville et Kinshasa et par sa production pétrolière, était et sinon est mieux placé pour assumer ce leadership.

Mais le leadership angolais dont la plupart ont vécu \a Kinshasa, a commis une erreur stratégique de tolérer l’amateurisme en la matière de Paul Kagamé. Et aujourd’hui, mieux vaut tard que jamais comme on dit, l’Angola et le Congo-Brazzaville de Sassou prennent officiellement position pour sauver Kinshasa.

Cet axe que je salue, Angola et Brazzaville, Edouardo et Otchombe, rétablit un rapport de forces dans la région. Mais au profit de qui ?

Le Congo-Kinshasa manque des hommes dignes pour briguer le statut de leadership interne. Son tableau est sombre. Commençons par les anciens Mobutistes et leurs enfants, piliers et pépinières de la « Kabilie », on peut citer quelques noms qui ont marqué notre jeunesse, les Kengo, et autres Mwando Nsimba,Thambwe Mwamba, Pierre Pay Pay, Seti yale, Kpama Baramoto, Marco Banguli, Mokolo wa Pombo, Norbert Likulia, pour ne citer que ceux-là car la liste me semble longue, qui ont eu à constituer la direction de la défunte République de Mobutu, ces hommes « riches » et « fiers », nourris aux mamelles de la République et qui, faute d’un leadership émergeant en leur sein, et ce depuis la disparition de Mobutu, sont absents de la scène politique où se joue l’honneur de la république qu’ils ont un moment incarné.

Aujourd’hui, ils sont à peine existant et ombres d’eux-mêmes face à ceux qui s’affirment, et ce avec arrogance, comme des « Tutsi » du Rwanda ; ces ainés ne savent ni se démarquer ni pleinement jouer pour sauver et leur honneur et celui du Congo. J’ai dû mal à comprendre que tous ces gens, qui sont formés à l’école du type occidental, se sont inclinés sous les bottes de la racaille.

C’est tout simplement révoltant de les voir appeler président le baptisé Joseph kabila. Ce que le Congo est non seulement tombé bas mais en plus il est malade. Aujourd’hui encore, leurs enfants tentent de revenir au pouvoir afin de perpétuer les amitiés et autres traditions de leurs pères.

On citerait ceux qui sont au pouvoir , notamment les Kamitatu, les Mobutu, les Bemba et même le fils de Tshisekedi ne se gêne de s’afficher avec un homme qui se fait passer pour un opposant alors que tout le monde sait pour qui il roule. Tous ces « fils de … » doivent savoir que le Congo appartient aux Congolais et aux Congolaises.

Et quid de l’opposition au Congo ? Je me suis toujours demandé contre qui ces fameux « opposants » se battaient ? Tantôt, c’était hier contre Mobutu. Tantôt, c’est contre « Joseph Kabila » alors que personne n’a le courage politique et humain de citer nommément ni Kagamé ni ses parrains.

Une façon de démontrer que cette opposition existe à peine. En outre, elle affiche une mauvaise habitude de se rendre partout où le vent l’amène. Hier, elle se faisait trainée à Lusaka, à Sun City, à l’Hôtel Cascade et j’en passe. Chaque fois, c’est la même rengaine qui revient. Elle dénonce avoir été roulée.

C’est curieux qu’elle ne soit jamais arrivée à tromper tous ces autres qui l’ont régulièrement traitée en grand enfant et incapable d’arracher le pouvoir. Laisse-moi crier : « Oyo ezali ko loko te !!! »

De nouveau, on parle de négociations. Et d’après ce qui se trame, tout le monde s’y prépare et apprête ses cahiers de charge en vue de s’y rendre. Où et comment ?

On faisant d’oublier que les négociations politiques ne se gagnaient ni sur le terrain, ni avec les cahiers de charge que les uns et les autres verseront dans un panier qui ne serait vide. Lorsqu’un adversaire consent à aller aux négociations, forcé ou pas, ce qu’il a jugé que les rapports de force est en sa faveur. S

inon il ne s’y rendrait. Même si, aucune négociation n’a jamais chassé un homme politique « étranger » ou pas qui est assis au pouvoir. Il en est de même pour celui qui convoque les négociations. Quel serait son agenda ? Quels en seraient les véritables acteurs et enjeux ? Les alliances possibles ne pourraient se nouer qu’avant, et jamais pendant et voire après les négociations ?

Ne pas y penser, c’est se condamner à en sortir les queues dans les pattes. La seule négociation possible dans le cas actuel du Congo, c’est comme le dirait Mitterrand, est la guerre. Les négociations ne seraient possibles et utiles aux Congolais qu’après le départ de Kabila.

Les Congolais sont allés à la Conférence Nationale, bien qu’elle sera dite souveraine plus tard alors que Mobutu régnait au pouvoir, c’est-à-dire aux commandes de l’appareil de l’État. Et le rapport de force à l’intérieur du Palais du Peuple où se tenait ladite Conférence ne correspondait à celui qui se déployait à l’extérieur.

Et qui était en faveur de Mobutu et de ses forces. Ceux qui furent dans le camp de Mobutu ne l’ignorent pour se précipiter aux bruits en cours. Et où en est aujourd’hui le Congo ? Soit ! Pourquoi négocier entre Congolais. Le Congo et les Congolais ne sont en guerre contre eux-mêmes. Le pays souffre plutôt d’une occupation militaire par des forces étrangères.

Et s’il y avait à privilégier les négociations, elles le seront avec les Anglo-saxons ou leurs hommes qui occupent impunément le territoire du Congo. Se retrouver entre Congolais et Congolaises risque d’entériner la thèse qui serait répandue et selon laquelle les Congolais s’entretueraient entre eux.

Ce qui est tout à fait infondé. Car Les Congolais sont tués par la soldatesque de Paul Kagamé.

Et sans que le Congo soit en mesure d’y répondre comme il se devait et militairement. Je me demande toujours pourquoi les Congolais devraient se retrouver entre eux. Mais pour négocier quoi ?

Dans tous les cas et au nom de tous les morts Congolais, s’il y aurait à négocier, les vivants ne pourraient négocier que le départ du baptisé Joseph kabila au cas cela ne pourrait s’arracher par la force.

Likambo ya mabele ezali llikambo ya makila

Mufoncol Tshiyoyo
Président du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC, R.A.P.-en sigle
Mouvement Politico-militaire
mufoncol_tshiyoyo@yahoo.com
004745007236
© Congoindépendant

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