jeudi 31 janvier 2013

Brigade Spéciale de la MONUSCO pour pacifier le Nord-Kivu

L’Afrique du Sud bloque l’initiative de Ban Ki-Moon

Kinshasa, le 31/01/2013


L’usage de la force pour pacifier le Nord-Kivu occupé par procuration par les rebelles du M23 risque de ne jamais devenir réalité.

Ceux-ci, pourtant catégorisés par le Conseil de sécurité de l’Onu comme une force négative au même titre que les jihadistes d’Ansar Dine, Aqmi et Moujao du Nord-Mali, bénéficient des faveurs du lobbying anti-Rdc opérationnel dans les grandes places diplomatiques.

Ce lobby est constitué d’Ougandais, de Rwandais et de Congolais qui sont à la manœuvre pour le blanchiment du M23 et la diabolisation du Gouvernement congolais.

Il n’y a plus de doute possible que c’est bel et bien ce lobby qui était entré en action pour tenter d’étouffer dans l’oeuf la création de la Brigade spéciale d’intervention de 2.5000 hommes à intégrer à la Monusco tel que préconisé par Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU.

Du coup, la Brigade risque de n’être qu’un mort-né. Alors que sa mission était louable : pacifier le Nord-Kivu par la force, c’est-à-dire par l’opération armée pour chasser le M23 de tous ses bastions. La Brigade ne verra très probablement pas.

Selon des informations fiables, c’est l’Afrique du Sud (RSA) qui s’est opposée avec virulence à la constitution de cette Brigade dont pourtant le commandement lu a été proposé avec comme adjoint la Tanzanie.

Des explications données par la RSA sont très alambiquées. Mais, on sait que Pretoria exige que toutes les revendications du M23 soient examinées avant la constitution d’une telle force.

A ce titre, la RSA semble dans la même intelligence que le Président ougandais, médiateur de la CIRGL, Yoweri Museveni qui est de mettre sur la table des négociations toutes les revendications du M23.

Mais, ce n’est pas par hasard que Pretoria a adhéré à cette opinion. C’est plutôt après avoir reçu la visite de deux leaders de l’Opposition congolaise qui ont leurs deux pieds dans la rébellion pro-rwandaise du M23.

Il s’agit de Roger Lumbala Tshitenga et Antipas Mbusa Nyamwisi, tous deux des élus du peuple.

Leur lobbying auprès des autorités de Pretoria a porté amenant ces autorités à analyser la crise de l’Est de la Rdc avec d’autres binocles. Ce qui les a poussées à un réajustement de leur position initiale et, par voie de conséquence, à battre en brèche la Brigade spéciale de Ban Ki-Moon.

Ce revirement de la RSA semble avoir mis une croix sur cette Brigade dont la mise en œuvre allait rendre sans objet les pourparlers actuels à Kampala étant donné que le M23 allait être démantelé par la force, ramené à sa réalité de force négative.

A Kampala même, cette position de la RSA qui a réservé une fin de non-recevoir à Ban Ki-Moon sur la constitution de la Brigade d’intervention a donné du tonus à Kaguta Museveni et ses ouailles du M23 qui ont passé des moments difficiles.

Ils vont reprendre du poil de la bête, l’unité dont ils redoutaient la création n’étant plus que vaudeville.

Ce travail de sape contre les intérêts de la Rdc auprès de Pretoria était aussi le fait du Président ougandais Museveni, médiateur de la CIRGL.

A tous les responsables qu’il a rencontrés à l’UA à Addis-Abeba, il a fait savoir que c’est le Gouvernement congolais qui est à la base de toutes les guerres qui se déroulent au Kivu et actuellement au Nord-Kivu.

Pour l’Ougandais, la Rdc entretient une campagne de stigmatisation contre la communauté tutsi du Nord-Kivu qui ne peut que conduire à des guerres comme connu par le passé.

Museveni prétend aussi que le Gouvernement congolais entretient des groupes armés étrangers qu’il lance à l’assaut de leurs pays respectifs en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda.

Egalement, le Président ougandais s’inscrit en faux contre les sanctions de l’Onu qui frappent les dirigeants du M23 estimant qu’elles introduisent la politique de deux poids dues mesures, surtout en ce qui concerne des poursuites devant les juridictions internationales dans la mesure où’ il y a du côté du Gouvernement des acteurs qui ont fait pire que ceux du M23 en termes de violations des droits de l’homme. Une rhétorique victimiste vielle comme l’histoire des rébellions proRwanda et Ouganda.

Pourtant, quand on prend par exemple la question de la campagne de diabolisation contre les Tutsi du Nord-Kivu, ceux-ci ne sont inquiétés par aucune autre communauté, la partie mise en cause étant occupée par les rebelles du M23.

Ailleurs, dans les grandes villes comme Kinshasa, les Tutsis congolais vaquent librement à leurs occupations. Bien plus, ils sont dans toutes les instances de l’appareil d’Etat et de l’Armée.

Il en est de même des autres points du plaidoyer de Museveni au profit du M23 pour que celui-ci échappe aux sanctions de l’Onu qu’il estime injustifiées, qu’il fasse prévaloir ses prétentions aux négociations et se tailler la part du lion ayant déjà sensibilisé les puissances qui comptent en Afrique pour cette cause.

Dommage que, de la part du Gouvernement, on ne sent pas la réplique appropriée à toutes ces questions qui sont en train de faire pencher la balance du côté des rebelles au détriment du peuple congolais dans le microcosme international.

A Kampala, à Pretoria, à Addis-Abeba ou à New York, la diplomatie congolaise manque aux avant-postes. Il est question d’y remédier dans le plus bref délai si on tient à ne pas subir les événements.

Comme, par exemple, celui du renvoi aux calendres grecques de la Brigade d’intervention de Ban Ki-Moon qui doit être considéré comme un deuil en Rdc.

Kandolo M.
Forum

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