Balkanisation et occupation de la RDC par le Rwanda : « Si vous ne croyez pas Honoré Ngbanda, croyez au moins aux révélations de Steve Hege ! »
Il n’est pas n’importe qui, Steve HEGE fut durant ces trois dernières années le coordonnateur du Groupe des Experts des Nations Unies en RDC jusqu’au 30 novembre 2012. Il a passé au total huit années au sein de la Mission de l’ONU en RDC.
C’est donc un homme de terrain, un connaisseur et un témoin de premier plan qui vient de retrouver sa liberté de parole après la fin de son mandat à la tête des Experts qui ont rédigé leurs rapports sur la situation qui prévaut à l’Est de la RDC.
Le document que nous analysons pour nos lecteurs contient le condensé des résultats d’enquêtes ainsi que les analyses qu’il a présenté devant la Commission des Affaires étrangères du Congrès américain.
Bien que ceux qui ont suivi les révélations d’Honoré Ngbanda depuis des années sur la situation de la RDC, n’apprendront rien de véritablement nouveau , la lecture du document de la déclaration de cet observateur de 1er plan fait cependant froid dans le dos.
Bien que ceux qui ont suivi les révélations d’Honoré Ngbanda depuis des années sur la situation de la RDC, n’apprendront rien de véritablement nouveau , la lecture du document de la déclaration de cet observateur de 1er plan fait cependant froid dans le dos.
En effet, venant de cet expert qui n’a jamais été désavoué par l’ONU, bien au contraire, ses propos constituent plutôt la preuve que l’ONU connait bien toute la vérité sur les intentions et les actions du Rwanda en RDC.
Et avant de vous livrer l’intégralité de ce texte, L’ŒIL DU PATRIOTE a relevé quelques passages importants de ce document qui méritent de retenir l’attention des Congolais qui doutent encore ou plutôt ne veulent pas croire aux nombreuses révélations de Mr Honoré NGBANDA sur l’implication du Rwanda et de l’Ouganda dans la déstabilisation de la RDC depuis 1996.
Et avant de vous livrer l’intégralité de ce texte, L’ŒIL DU PATRIOTE a relevé quelques passages importants de ce document qui méritent de retenir l’attention des Congolais qui doutent encore ou plutôt ne veulent pas croire aux nombreuses révélations de Mr Honoré NGBANDA sur l’implication du Rwanda et de l’Ouganda dans la déstabilisation de la RDC depuis 1996.
Ainsi, que ceux qui ne veulent pas croire Honoré NGBANDA, croient au moins aux révélations et aux démonstrations de Mr Steve HEGE dont voici les principaux extraits de son rapport:
NB : C’est nous qui soulignons les extraits de texte de Steve HEGE et les regroupes sous 9 thèmes que nous vous présentons ci-dessous :
1.Le M23 est la création du Rwanda (p.1)
« Nous avons constaté que depuis le début de la rébellion M23, le Gouvernement du Rwanda lui a fourni un soutien militaire direct, facilité le recrutement, encouragé les désertions de l'armée congolaise, et livré des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques à l’égard des rebelles.
NB : C’est nous qui soulignons les extraits de texte de Steve HEGE et les regroupes sous 9 thèmes que nous vous présentons ci-dessous :
1.Le M23 est la création du Rwanda (p.1)
« Nous avons constaté que depuis le début de la rébellion M23, le Gouvernement du Rwanda lui a fourni un soutien militaire direct, facilité le recrutement, encouragé les désertions de l'armée congolaise, et livré des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques à l’égard des rebelles.
Nos enquêtes ont conclu que le Rwanda, en fait, a orchestré la création du M23 lorsqu'une série de mutineries menées par des officiers ayant appartenu au prédécesseur de ce mouvement c.à.d. les Congrès national pour la défense du peuple ou CNDP, été réprimées par les forces armées congolaises au début du mois de mai.
Au niveau stratégique, le Rwanda a également dirigé la collecte de fonds et la composition des cadres politiques, même de nomination de la direction politique du mouvement et les instruisant directement de revendications à faire devant le gouvernement congolais.
L'armée rwandaise a non seulement mis en place un réseau de recrutement élaboré au Rwanda afin d'assurer un approvisionnement régulier de nouvelles troupes au M23, y compris les enfants et même les recyclés des anciens rebelles hutus des FDLR, mais ils ont également intégré leurs propres officiers et des formateurs au sein de la chaîne de commandement du M23 sur le terrain dans le Nord-Kivu.
L'armée rwandaise a non seulement mis en place un réseau de recrutement élaboré au Rwanda afin d'assurer un approvisionnement régulier de nouvelles troupes au M23, y compris les enfants et même les recyclés des anciens rebelles hutus des FDLR, mais ils ont également intégré leurs propres officiers et des formateurs au sein de la chaîne de commandement du M23 sur le terrain dans le Nord-Kivu.
En outre, ils ont déployé des unités de l'armée rwandaise sur une base permanente aux côtés des positions du M23 faisant deux forces presque indifférenciables. Au cours des offensives majeures et opérations militaires, l'armée Rwandaise a déployé des milliers de soldats supplémentaires pour renforcer les M23 dans leurs attaques majeures, telles que la récente offensive sur Goma.(…) »
2.La direction et le commandement du M23 sont assurés par le Rwanda (p.3 et 5)
« Bien que les membres de la communauté internationale s’attendaient à ce que le Rwanda diminue son soutien eu égards aux pressions diplomatiques et financières, nous avons constaté qu'une telle implication directe n'avait fait qu’augmenter avec le temps.C'est parce que, en substance, les rebelles sont devenus une extension des forces de défense rwandaises.
2.La direction et le commandement du M23 sont assurés par le Rwanda (p.3 et 5)
« Bien que les membres de la communauté internationale s’attendaient à ce que le Rwanda diminue son soutien eu égards aux pressions diplomatiques et financières, nous avons constaté qu'une telle implication directe n'avait fait qu’augmenter avec le temps.C'est parce que, en substance, les rebelles sont devenus une extension des forces de défense rwandaises.
La chaîne de commandement est de fait tenue par le ministre de la Défense du Rwanda, le général James Kabarebe. Dans une large mesure, la réalité de la relation entre la M23 et l'armée rwandaise va bien au-delà d’un soutien externe, étant donné que le M23 n'existe pas séparément du Rwanda en tant qu'entité autonome (…)
A la lumière de la gravité de nos constatations concernant l'aide extérieure du gouvernement du Rwanda et les individus au sein des services de sécurité Ougandais, nous avons adopté des normes méthodologiques élevées pour ces enquêtes. Depuis le début du mois d’avril 2012, le Groupe a interrogé plus de 100 déserteurs du M23, dont 57 se revendiquant de Rwandais »
3.Les preuves techniques de l’ONU sur le soutien et l’implication du Rwanda dans les activités du M23 (p.3 et 5)
« En outre, nous avons facilement observé des champs et des terrains plus que suffisants pour la formation sporadique à la base militaire de Kanombe, quelque chose qu'ils revendiquaient qu’elle aurait été impossible.
A la lumière de la gravité de nos constatations concernant l'aide extérieure du gouvernement du Rwanda et les individus au sein des services de sécurité Ougandais, nous avons adopté des normes méthodologiques élevées pour ces enquêtes. Depuis le début du mois d’avril 2012, le Groupe a interrogé plus de 100 déserteurs du M23, dont 57 se revendiquant de Rwandais »
3.Les preuves techniques de l’ONU sur le soutien et l’implication du Rwanda dans les activités du M23 (p.3 et 5)
« En outre, nous avons facilement observé des champs et des terrains plus que suffisants pour la formation sporadique à la base militaire de Kanombe, quelque chose qu'ils revendiquaient qu’elle aurait été impossible.
Nous avons également confirmé la véracité des interceptions radio impliquant des officiers Rwandais par l'intermédiaire des radios commerciales utilisées par les rebelles et l'armée Rwandaise, qui, selon Kigali auraient été incompatibles (……)
Par ailleurs, nous avons également analysé les armes du M23 et les équipements militaires trouvés dans des caches d'armes et sur le champ de bataille, l'imagerie satellite des voies d'approvisionnement entre le M23 et les positions de l'armée rwandaise,et les interceptions de communications radios.(…) »
Par ailleurs, nous avons également analysé les armes du M23 et les équipements militaires trouvés dans des caches d'armes et sur le champ de bataille, l'imagerie satellite des voies d'approvisionnement entre le M23 et les positions de l'armée rwandaise,et les interceptions de communications radios.(…) »
4.Le soutien de l’Ouganda au M23 est établi (p.4 et 5)
« Outre le soutien rwandais au M23, dans notre rapport final, nous avons également documenté minutieusement un soutien aux rebelles du M23 de réseaux importants et des individus au sein du gouvernement de l'Ouganda.
De hauts responsables ougandais ont appuyé les rebelles avec des renforts de troupes directs sur le territoire congolais, livraisons d'armes,l'assistance technique, la planification conjointe, conseil politique et de la facilitation des relations extérieures.
Ils ont également soutenu la création et l'expansion de la branche politique du M23 basé en permanence à Kampala bien avant même que le président Kabila ait autorisé une interaction entre les rebelles et le gouvernement ougandais.
Le gouvernement ougandais a reconnu officiellement lors d'une réunion avec le Groupe d'experts au début octobre que ce soutient a effectivement eu lieu. Un officier de police ougandaise désigné a déclaré que le Gouvernement prendrait des mesures pour enquêter et arrêter les personnes impliquées.
Le gouvernement ougandais a reconnu officiellement lors d'une réunion avec le Groupe d'experts au début octobre que ce soutient a effectivement eu lieu. Un officier de police ougandaise désigné a déclaré que le Gouvernement prendrait des mesures pour enquêter et arrêter les personnes impliquées.
Le gouvernement de la RDC est pleinement conscient de ce soutien par des individus au sein du gouvernement de l'Ouganda, mais a choisi de ne pas dénoncer, espérant convaincre les Ougandais qu’ils ont plus à gagner en travaillant avec Kinshasa qu’avec Kigali dans la crise actuelle.(…)
5.Le Gouvernement congolais a entravé l’accès aux informations sur l’implication du Rwanda derrière le M23 (p.5)
« Durant les étapes initiales de la rébellion, des représentants du gouvernement congolais ont cherché même à entraver notre accès à des informations clés sur l'implication rwandaise, préférant traiter ces questions de façon discrète entre Kigali et elles-mêmes.
5.Le Gouvernement congolais a entravé l’accès aux informations sur l’implication du Rwanda derrière le M23 (p.5)
« Durant les étapes initiales de la rébellion, des représentants du gouvernement congolais ont cherché même à entraver notre accès à des informations clés sur l'implication rwandaise, préférant traiter ces questions de façon discrète entre Kigali et elles-mêmes.
En outre, nous avons communiqué régulièrement avec de nombreux participants actifs de la rébellion du M23 et d'autres groupes armés, ainsi que des responsables de la sécurité actuels et anciens et les autorités civiles de l'Ouganda et du Rwanda.(…)
6.L’objectif ultime du Rwanda en: imposer le «fédéralisme» pour aboutir à la création d’un «Etat indépendant à l’Est de la RDC » sous le contrôle de Kigali (p.6 et 9)
« Tout au long de notre travail, la question qu’on nous a posée le plus souvent était tout à fait naturelle et logique: pourquoi? Pourquoi le Rwanda entreprendrait une telle entreprise risquée et politiquement dangereuse?
(….)Malgré la paranoïa extrême sur la «balkanisation» qui a été si répandue depuis de nombreuses années parmi les Congolais traumatisés par plusieurs invasions étrangères, une seule des exigences des rebelles a un pouvoir explicatif et durable, et il s’agit du fédéralisme.
L’implication du Rwanda et son orchestration de la rébellion du M23 devient plus compréhensible lorsqu'elle est comprise comme un vecteur déterminé et calculé pour frayer la création d'un Etat fédéral autonome de l'est du Congo.
6.L’objectif ultime du Rwanda en: imposer le «fédéralisme» pour aboutir à la création d’un «Etat indépendant à l’Est de la RDC » sous le contrôle de Kigali (p.6 et 9)
« Tout au long de notre travail, la question qu’on nous a posée le plus souvent était tout à fait naturelle et logique: pourquoi? Pourquoi le Rwanda entreprendrait une telle entreprise risquée et politiquement dangereuse?
(….)Malgré la paranoïa extrême sur la «balkanisation» qui a été si répandue depuis de nombreuses années parmi les Congolais traumatisés par plusieurs invasions étrangères, une seule des exigences des rebelles a un pouvoir explicatif et durable, et il s’agit du fédéralisme.
L’implication du Rwanda et son orchestration de la rébellion du M23 devient plus compréhensible lorsqu'elle est comprise comme un vecteur déterminé et calculé pour frayer la création d'un Etat fédéral autonome de l'est du Congo.
Il y a eu des spéculations quant à savoir si l'implication du Rwanda a été dictée par les intérêts de sécurité ou ses intérêts économiques ou des liens ethniques / culturelles, mais un État fédéral pour l'Est du Congo saurait incarner toutes ces questions. Toutes les négociations [en cours] doivent éviter d'autres problèmes écrans et de se focaliser sur la lutte contre celui-ci qui est extrêmement difficile (….)
Lors de nos rencontres officielles avec le gouvernement rwandais à Kigali en Juillet [2012], la délégation rwandaise a toujours affirmé que notre rapport était simplement une distraction et ralentirait le processus devant aboutir à la solution définitive aux problèmes infinis du Congo.
Lors de nos rencontres officielles avec le gouvernement rwandais à Kigali en Juillet [2012], la délégation rwandaise a toujours affirmé que notre rapport était simplement une distraction et ralentirait le processus devant aboutir à la solution définitive aux problèmes infinis du Congo.
Lorsqu'ils sont poussés plus loin, plusieurs représentants ne cachent pas le fait que la seule solution qu'ils avaient en tête était en effet: le fédéralisme. Sans surprise, le Rwanda a ouvertement aidé et encouragé les sécessionnistes Congolais auto-déclarés tels que Jules Mutebutsi, Akim Muhoza et Xaviar Ciribanya afin de placer la barre si haut pour positionner le fédéralisme finalement comme un compromis acceptable.
Le jour où le M23 a atteint Goma, les substituts des médias du gouvernement rwandais ont commencé à exiger le "droit à l'autodétermination».
Au cours de plusieurs réunions internes pour la mobilisation pour le M23, des hauts fonctionnaires [Rwandais], y compris le secrétaire particulier adjoint du ministre de la Défense a ouvertement affirmé que l'établissement de cet état autonome était en fait l'objectif principal de la rébellion.
Au cours de plusieurs réunions internes pour la mobilisation pour le M23, des hauts fonctionnaires [Rwandais], y compris le secrétaire particulier adjoint du ministre de la Défense a ouvertement affirmé que l'établissement de cet état autonome était en fait l'objectif principal de la rébellion.
Plusieurs commandants M23 et leurs alliés l’ont également confirmé ouvertement au cours des interviews que j'ai menées dans le cadre du Groupe d'experts. De nombreux journalistes ont également confirmé que les commandants M23 de plus en plus mettent cet objectif en tête de leur ordre du jour.
Un porte-parole [de la rébellion] a déclaré récemment au New York Times,'' Nous voulons plus de décentralisation, nous voulons le fédéralisme,'' et ''les intérêts des régions orientales du Congo sont en Afrique de l'Est."
Même des hauts responsables de la sécurité ougandais ont également reconnu que c'était là le but des Rwandais dans cette guerre du M23. Un officier [ougandais], qui était lui-même impliqué dans le soutien du M23 en coopération avec les Rwandais, nous a dit, "ils voient grand. . . Il vous suffit de voir le Sud-Soudan [comme exemple]."
Même des hauts responsables de la sécurité ougandais ont également reconnu que c'était là le but des Rwandais dans cette guerre du M23. Un officier [ougandais], qui était lui-même impliqué dans le soutien du M23 en coopération avec les Rwandais, nous a dit, "ils voient grand. . . Il vous suffit de voir le Sud-Soudan [comme exemple]."
L'objectif du fédéralisme contribue également à expliquer, en partie, l'implication des individus au sein du gouvernement Ougandais. Si le Rwanda atteigne son objectif, alors l’Ougandais devra veiller à ce que ses propres intérêts culturels, sécuritaires et économiques à l’Est de la RDC ne soient pas compromis.
(….)La vision fédéraliste profondément incrusté du Rwanda est né de la stratégie géopolitique régionale adoptée par les dirigeants de Kigali. Un État fédéral autonome pour l'Est du Congo scellerait et garantirait l'influence déjà considérable du Rwanda sur les aspects militaires, politiques, économiques et culturels de la vie, semblables à ceux de la Syrie dans certaines parties du Sud-Liban.(…)
7.La stratégie rwandaise : affaiblir l’Etat congolais et prouver ainsi que le «Congo est trop grand pour les Congolais» parce que très mal géré ! (p.9 et 11)
(…) La prochaine question alors est: pourquoi maintenant? Début 2012 était en effet un moment propice pour faire un effort définitif pour l'objectif stratégique du Rwanda pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, presque tout le monde, y compris les Rwandais, s'attendaient à ce qui allait être probablement la suite d’un Processus électoral 2011 discrédité c.à.d. un chaos généralisé et de protestation, non seulement à Kinshasa mais dans d'autres parties du Congo, présentant ainsi une fenêtre à l'émergence d'une insurrection l'Est contre Kinshasa.
(….)La vision fédéraliste profondément incrusté du Rwanda est né de la stratégie géopolitique régionale adoptée par les dirigeants de Kigali. Un État fédéral autonome pour l'Est du Congo scellerait et garantirait l'influence déjà considérable du Rwanda sur les aspects militaires, politiques, économiques et culturels de la vie, semblables à ceux de la Syrie dans certaines parties du Sud-Liban.(…)
7.La stratégie rwandaise : affaiblir l’Etat congolais et prouver ainsi que le «Congo est trop grand pour les Congolais» parce que très mal géré ! (p.9 et 11)
(…) La prochaine question alors est: pourquoi maintenant? Début 2012 était en effet un moment propice pour faire un effort définitif pour l'objectif stratégique du Rwanda pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, presque tout le monde, y compris les Rwandais, s'attendaient à ce qui allait être probablement la suite d’un Processus électoral 2011 discrédité c.à.d. un chaos généralisé et de protestation, non seulement à Kinshasa mais dans d'autres parties du Congo, présentant ainsi une fenêtre à l'émergence d'une insurrection l'Est contre Kinshasa.
Comme Kabila avait mis en place des liens étroits avec le Rwanda dans l'intérêt de la paix, il était devenu nettement moins populaire dans l'Est du Congo qui avait été auparavant sa base. Le défi pour le Rwanda serait de savoir comment canaliser cette animosité loin de Kigali et l’orienter vers Kinshasa, en jouant sur des décennies de leadership faible du gouvernement central vis-à-vis de l'Est du Congo
(…..) Avant les élections de novembre 2011, l'un des officiers de renseignement les plus élevés au sein du gouvernement rwandais a discuté avec moi plusieurs scénarios possibles pour la sécession de l'Est du Congo.
(…..) Avant les élections de novembre 2011, l'un des officiers de renseignement les plus élevés au sein du gouvernement rwandais a discuté avec moi plusieurs scénarios possibles pour la sécession de l'Est du Congo.
Reflétant la pensée de beaucoup de ses collègues, il a affirmé que parce que le Congo était trop grand pour être gouverné par Kinshasa, le Rwanda devrait favoriser l'émergence d'un Etat fédéral pour l'Est du Congo. Il a dit, "Goma doit se rapporter à Kinshasa de la même manière que Juba était lié à Khartoum", avant l'indépendance du Sud-Soudan.
(….)En outre, les Rwandais ont entrepris tous les efforts possibles pour dépeindre le Congo comme un «trou noir grand» en jouant sur les représentations coloniales de Joseph Conrad, le cœur des ténèbres qualifiant l'Etat Congolais de «fictif».
(….)En outre, les Rwandais ont entrepris tous les efforts possibles pour dépeindre le Congo comme un «trou noir grand» en jouant sur les représentations coloniales de Joseph Conrad, le cœur des ténèbres qualifiant l'Etat Congolais de «fictif».
Les diplomates rwandais ont sans cesse affirmé que «le Congo a toujours été un gâchis, c'est une cause perdue» et insinué qu’un changement structurel radical serait nécessaire pour le sauver.
D'autre part, la plus grande stabilité dans l'Est du Congo, suite à un second mandat présidentiel, pourrait accélérer le développement de capacités de l'État et des institutions dans l'Est du Congo qui auraient progressivement diminué les chances d'une poussée spectaculaire de réforme de la gouvernance radicale.
D'autre part, la plus grande stabilité dans l'Est du Congo, suite à un second mandat présidentiel, pourrait accélérer le développement de capacités de l'État et des institutions dans l'Est du Congo qui auraient progressivement diminué les chances d'une poussée spectaculaire de réforme de la gouvernance radicale.
En outre, les Rwandais se lassaient que les Congolais auraient adopté des mesures d'indépendance économique dans l'Est du Congo, par exemple, la mise en place d'une fonderie de minerais à Kisangani, qui infléchirait considérablement le commerce des minerais du Kivu loin du Rwanda. (…) »
8.Les Rwandais sont déterminés à atteindre leur objectif de balkaniser lagrâce à la persévérance !
« (…) Pour beaucoup au sein du CNDP et le gouvernement rwandais, l'intégration du CNDP dans l'armée Congolaise n'était qu'une manœuvre tactique, mais n’a jamais constitué une modification fondamentale des objectifs.
8.Les Rwandais sont déterminés à atteindre leur objectif de balkaniser lagrâce à la persévérance !
« (…) Pour beaucoup au sein du CNDP et le gouvernement rwandais, l'intégration du CNDP dans l'armée Congolaise n'était qu'une manœuvre tactique, mais n’a jamais constitué une modification fondamentale des objectifs.
Certains anciens officiers du CNDP ont répété que lorsque les Rwandais leur avaient convaincus de se joindre à l'armée congolaise, ils leur avaient dit, «faire preuve de patience, nous arriverons à l'objectif [ultime], faites-nous confiance."
L'accord à court terme, cependant, était immensément généreux au Rwanda, les officiers congolais du CNDP, Ntaganda en particulier et ses fidèles officiers, ont pris le contrôle sur une grande partie de l'armée dans l'Est du Congo.(…) »
9.Qu’est-ce que le Rwanda vise à travers les négociations entre la RDC et le M23?
« (…) Alors, qu'est-ce que cela signifie pour les négociations en cours? Si les aspirations géopolitiques du Rwanda sont si ambitieuses, que pouvons-nous attendre de négociations, en particulier lorsque le Rwanda a fait preuve ces dernières semaines qu'il a la haute main sur le champ de bataille?
L'accord à court terme, cependant, était immensément généreux au Rwanda, les officiers congolais du CNDP, Ntaganda en particulier et ses fidèles officiers, ont pris le contrôle sur une grande partie de l'armée dans l'Est du Congo.(…) »
9.Qu’est-ce que le Rwanda vise à travers les négociations entre la RDC et le M23?
« (…) Alors, qu'est-ce que cela signifie pour les négociations en cours? Si les aspirations géopolitiques du Rwanda sont si ambitieuses, que pouvons-nous attendre de négociations, en particulier lorsque le Rwanda a fait preuve ces dernières semaines qu'il a la haute main sur le champ de bataille?
Sans aborder le fédéralisme, tous les autres problèmes pourraient être résolus, mais la probabilité que la guerre va s'apaiser semble être très faible, si tel est bien l'objectif principal du Rwanda.De nombreux observateurs répètent les appels pour s'attaquer aux causes profondes des cycles de violence dans l'Est du pays et pourtant, il est peu fait mention des objectifs stratégiques du Rwanda pour la RDC, en soi, comme constituant l'une des causes essentielles.
Pour sa part, Mr. Kabila se sent très confiant quant à la négociation sur l’accord du 23 Mars, mais les discussions vont inévitablement vaciller à moins que la question clé du fédéralisme soit mise au centre de l'ordre du jour des négociations.
Le Rwanda a fait valoir que ses intérêts nationaux sont mieux servis par la stabilité régionale et le commerce transfrontalier avec l’Est de la RDC. Certes, ceci est le cas dans le long terme, mais si [seulement il atteint un état fédéral autonome dans l'Est du Congo, à court terme, malgré l'instabilité massive, à partir d'un point de vue stratégique, ce qui va plus que compenser la perte d'une certaine assistance des donateurs et la corde de sécurité que vivent les FDLR actuellement.(…) »
Paris, le 31 décembre 2012
Candide OKEKE
L’ŒIL DU PATRIOTE
Le Rwanda a fait valoir que ses intérêts nationaux sont mieux servis par la stabilité régionale et le commerce transfrontalier avec l’Est de la RDC. Certes, ceci est le cas dans le long terme, mais si [seulement il atteint un état fédéral autonome dans l'Est du Congo, à court terme, malgré l'instabilité massive, à partir d'un point de vue stratégique, ce qui va plus que compenser la perte d'une certaine assistance des donateurs et la corde de sécurité que vivent les FDLR actuellement.(…) »
Paris, le 31 décembre 2012
Candide OKEKE
L’ŒIL DU PATRIOTE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire