mercredi 8 mai 2013

M23 : Le dernier mot revient au Rwanda

08/05/2013


Leon kengo et Paul Kagame

... «Les rebelles du M23 se sont toujours imposés face à des forces plus importantes et mieux équipées. La même chose arrivera à la brigade d’intervention si votre sagesse ne parvient pas à (…) arrêter cette dangereuse aventure», écrit le nouveau chef politique du M23, Bertrand Bisimwa au Parlement tanzanien.

Le M23 serait-il si sûr de ses forces ou parle-t-il par peur d’être écrasé?

Les rebelles du M23 ont beau se faire délester de leurs Seigneurs de guerre et de leurs hommes de troupe, cela ne change rien: le dernier mot revient au Rwanda.

Le M23 n’en démord pas. à se demander quand il parle, c’est au nom de qui! Il multiple les lettres adressées aux Parlements nationaux - Afrique du Sud, Tanzanie - pour tenter de les dissuader d’envoyer des troupes combattre dans les Kivu, et - même - les mises en garde. ...

«Les rebelles du M23 se sont toujours imposés face à des forces plus importantes et mieux équipées. La même chose arrivera à la brigade d’intervention si votre sagesse ne parvient pas à (…) arrêter cette dangereuse aventure», écrit le nouveau chef politique du M23, Bertrand Bisimwa au Parlement tanzanien.

Le M23 serait-il si sûr de ses forces ou parle-t-il par peur d’être écrasé? Le passé récent rappelle un certain Saddam Hussein (Irak), un certain Mouammar Kadhafi (Libye) et, tout récemment les Djihadistes, wahhabites, salafistes (Mali) et autres preneurs d’otages étrangers.

Saddam Hussein avait promis la fin de l’Amérique dans le désert (il détruirait Israël). Kadhafi avait juré de rendre la Méditerranée rouge de sang... Au Mali, dès que les premières bombes françaises furent lâchées au-dessus des zones occupées, nul n’entendit plus Acqmi, ni Mujao, ni, ni qui squattaient aux portes de la Capitale Bamako!

C’EST LE RWANDA, RIEN QUE LE RWANDA

Le M23 peut toujours tenter le tout pour le tout. Après avoir adressé du courrier au Parlement sud-africain, c’est donc au tour de la Tanzanie de recevoir la même missive. Les rebelles du Nord Kivu veulent décourager l’envoi des troupes de la brigade d’intervention de la Monusco, décidée par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour neutraliser les groupes armés actifs dans les Kivu, en premier, le M23. à ce jour, personne ne leur a prêté oreille.

Ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Membe a donné, samedi 4 mai, la position de son gouvernement. «Ce ne sont que des intimidations. Qu’ils arrêtent ça. S’ils nous provoquent, nous riposterons à temps», a répondu Bernard Membe devant l’Assemblée nationale de son pays.

Le ministre accuse le M23 de violer, de tuer et de provoquer les déplacements des milliers de personnes dans le Nord-Kivu, rappelant la volonté de son pays de secourir les Congolais.

«Notre armée est forte et nous irons en RDC comme avocat de la paix pour la restaurer…».

Le 3 avril dernier, le mouvement rebelle M23 avait adressé le même courrier au Parlement sud-africain.

Général de brigade, Xolani Mabanga, porte-parole de l’armée sud-africaine, a réagi sans attendre: «Nous prenons note [des menaces du M23 et] nous allons nous déployer comme ordonné par le gouvernement, et rien ne va nous en dissuader ou nous faire peur. Nous ne sommes pas intimidés».

«L’un de nos devoirs est d’aller en guerre, de faire la guerre et de gagner la guerre», ajoutait le Général de brigade.

Autre pays qui fournira les troupes à la Brigade spéciale de la Monusco, le Malawi.

A ce jour, Bisimwa n’a pas encore signé sa lettre au Parlement de Lilongwe. Mais ça ne saurait traîner, à ce que l’on voit.

Pauvres Congolais, faut-il le reconnaître. Après tous ces chefs de guerre qui, après l’Afdl, ont fait parler d’eux - Ernest Wamba Dia Wamba, Jean-Pierre Ondekane, Vincent de Paul Lunda Bululu, émile Ilunga Kalambo, Adolphe Onusumba Yemba, Azarias Ruberwa Manywa, Moïse Nyarugabo, Jean-Pierre Bemba Gombo, etc., il y a toujours des Congolais pour répondre à l’appel du Rwanda en vue de l’aider à faire valoir la perception de ses questions sécuritaires vitales liées à son existence.

En réalité, le M23 a beau se délester de tout - ses seigneurs de guerre, Jules Mutebusti, Laurent Nkunda(Batware), Bosco Ntaganda, Jean-Marie Runiga Rugerero et demain... Bertrand Bisimwa - et ses hommes qui désormais affluent les camps de la Monusco - il y aura toujours quelqu’un pour reprendre la main et faire valoir les thèses rwandaises.

Alors qu’on entend le mot frustration à la bouche, il faut se demander si quelqu’un saura jamais un jour vider celles-ci. Déjà au sein de nos propres partis politiques, lorsque nous mettons souvent légitimement en avant nos nôtres - femmes et enfants -, nos Camarades nous approuvent-ils toujours même si par respect - ou par discipline - ils acquiescent publiquement nos choix?

HOMMES ET LES FEMMES DE VALEUR.

Lorsqu’on fait valoir les «poids» politiques respectifs de nos partis en comptant sur le nombre de nos élus, combien de chefs de partis sont-ils prêts à se regarder dans le blanc de l’œil dans le miroir sans avoir honte d’eux?

Au moment où le débat sur la reformation de la Commission électorale Nationale indépendante prend corps à l’Assemblée nationale avec la désignation des nouveaux animateurs, l’heure a sonné que le Président de la République qui seul fait face à l’opprobre née des d’incroyables dysfonctionnements de la Céni et doit seul s’expliquer face à la Communauté internationale s’assume, en recherchant les hommes et les femmes de valeur - que ceux-ci viennent des partis majoritaires ou des partis minoritaires, qu’importe! - l’essentiel est qu’ils jouissent de la crédibilité morale nécessaire pour redonner un sens à ce pays.

Il est en tout inacceptable que ceux qui ont acheté des Députés contre argent comptant et trébuchant dans les bureaux de vote, les centres de compilation ou en Cour suprême, réussissent à perpétrer leur forfait.

Si la Céni nouvelle formule a vocation de corriger les dysfonctionnements d’hier et si l’homme qui a le plus souffert de l’incurie de cette Céni-là est le Chef de l’état, il lui revient à lui - et à lui seul - d’arrêter le déclin.

[LE SOFT INTERNATIONAL]

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