vendredi 31 mai 2013

Projet d’accord M23 - Kinshasa : Une manœuvre des officines ougando-rwandaises

31/05/2013


Yoweri Museveni, Joseph Kabila et Paul Kagame

La Coalition internationale pour la déstabilisation du Congo (Cidc), a bel et bien échoué sur le terrain. La détermination de vaillants soldats des Fardc (Forces armées de la Rdc) a mis en mal l’exécution du plan de départ de l’ennemi. C’est pourquoi, ce dernier n’a pas hésité d’ordonner à ses laboratoires de basculer au plan « B » le plus subtil.

Celui qui consiste à travailler l’opinion publique congolaise. Depuis quelques jours, un document au contenu contrariant a été largué à Kinshasa. Il fait état des convenances de l’accord que le Gouvernement congolais devrait signer, dans les jours avenirs, avec la pseudo-rébellion au terme des pourparlers de Kampala.

D'après ce brûlot, au nom de la paix, les animateurs du dernier-né des mouvements rebelles pro-Kigali seraient reversés dans les institutions publiques à l'échelle nationale comme au niveau provincial. L'aile militaire de cette rébellion business rejoindrait les Fardc.

Nous revoici dans le fameux brassage et mixage. Re-bonjour à la prime à la kalachnikov ! Salut l'impunité ! Une fois de plus. Pour le coup, une fois de trop. D'autant que le même document fait état d'une amnistie dont devraient bénéficier en bloc les dignitaires et la troupe du M23 ! Des couleuvres proches de la ciguë que des Congolais martyrisés par les mêmes rebelles ne sauraient avaler.

Les pourparlers engagés à Kampala entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et le Mouvement du 23 mars (M23) sont en veilleuse. La machine diplomatique, déroulée à partir de Kinshasa, a joué un rôle prépondérant dans la mise en mal de ce scénario qui a commencé à avoir tout l’air d’un bal des chauves.

Fort des victoires engrangées sur la scène internationale, Kinshasa renvoie ses officiels dans la capitale ougandaise avec un seul message, celui de demander à la pseudo-rébellion pro-rwandaise de s’auto-dissoudre. Ce, en vue d’échapper à la traque de la Brigade spéciale d’intervention dont la création et le déploiement étaient décidés aux termes de la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’Onu et épargner les vies humaines.

L’attitude affichée par le Gouvernement congolais est venu estomper les envies gloutonnes de ceux qui attendaient de pied ferme le partage du « gâteau » à l’issue du dialogue de Kampala.

La Coalition internationale pour la déstabilisation du Congo (Cidc), puisque c’est d’elle qu’il s’agit, n’a pas accepté de rouler dans le sens de ces couleuvres proches de la ciguë que Kinshasa a tenté de lui faire avaler au risque d’entrainer la fin de ses manœuvres à travers le projet de balkanisation de la Rdc.

C’est ainsi que ce congloméra de Multinationales, Organisations inter et non-gouvernementales, Sociétés secrètes, Etats et personnalités de notoriété internationale s’est rabattu sur ses officines lointaines et leurs sous-traitants régionaux que sont Kigali et Kampala.

Objectif : sortir une cartouche qui pourra arriver à mettre le pouvoir rd-congolais en porte- à- faux avec son opinion publique.

Et, à cet effet, leur cellule régionale d’analyse, d’expertise et d’élaboration des stratégies sur la Rdc a été mise à contribution. C’est ainsi qu’est déjà sorti le plan dont la mise en œuvre se décline à travers deux axes majeurs à savoir, militaire et politique.

L’axe militaire consistait à renforcer les positions militaires du M23, ouvrir les hostilités, foncer jusque sur Goma et obliger Kinshasa à fléchir, sur demande de certaines personnalités, et signer un accord dans lequel le pouvoir congolais concéderait à toutes les exigences de la pseudo-rébellion.

C’est cela même la véritable raison de la reprise des combats auxquels on a assisté dernièrement autour de la ville montagneuse.

Plan « B » : un document du M23 largué à Kinshasa !

La Cidc a bel et bien échoué sur le terrain. La détermination de vaillants soldats des Fardc (Forces armées de la Rdc) a mis en mal l’exécution du plan de départ de l’ennemi.

C’est pourquoi, ce dernier n’a pas hésité d’ordonner à ses laboratoires de basculer au plan « B » le plus subtil. Celui qui consiste à travailler l’opinion publique congolaise.

Depuis quelques jours, un document au contenu contrariant a été largué à Kinshasa. Il fait état des convenances de l’accord que le Gouvernement congolais devrait signer, dans les jours avenirs, avec la pseudo-rébellion au terme des pourparlers de Kampala.

A en croire José Nawej, l’éditorialiste du journal Forum des As, ce document estampillé « projet d'Accord de Kampala » circulait sous le manteau dans la capitale congolaise et la presse a fini par se le procurer.

D'après ce brûlot, au nom de la paix, les animateurs du dernier-né des mouvements rebelles pro-Kigali seraient reversés dans les institutions publiques à l'échelle nationale comme au niveau provincial.

L'aile militaire de cette rébellion business rejoindrait les Fardc. Nous revoici dans le fameux brassage et mixage. Re-bonjour à la prime à la kalachnikov ! Salut l'impunité !

Une fois de plus. Pour le coup, une fois de trop. D'autant que le même document fait état d'une amnistie dont devraient bénéficier en bloc les dignitaires et la troupe du M23 !

Des couleuvres proches de la ciguë que des Congolais martyrisés par les mêmes rebelles ne sauraient avaler.

Comme en guise d'un ballon d'essai en prélude à la balkanisation, il est fait mention d'une administration spéciale sur laquelle seraient placées les régions de l'Est. Une façon beaucoup plus douce de soustraire la partie orientale du contrôle de Kinshasa.

En somme, le document qui circule est l'exact reflet du Congo vu d'officines lointaines et de leurs sous-traitants régionaux que sont Kigali et Kampala.

Les pendules à l'heure

« Face au début de questionnement que commençait à inspirer ce qui a tout l'air d'un " deal " coupe-gorge pour Kinshasa, le Gouvernement a tenu à remettre les pendules à l'heure. », a-t-il poursuivi, avant de souligner qu’à ce sujet, les officiels congolais ont été formels : « ce prétendu projet d'accord de Kampala ne reflète nullement la position de la RDC ». En organisant la fuite de leur draft, les rebelles pro-Rwanda ont tenté ainsi de mettre le pouvoir rd congolais en porte- à- faux avec son opinion publique.

Pour le confrère, ce démenti catégorique a été fait dans la ville haute (Kampala). Le Gouvernement congolais jure ses grands dieux que le prétendu « projet d'accord de Kampala » n’est pas le fruit d'un compromis entre la délégation de Kinshasa et la rébellion du M23.

C'est un document fabriqué dans les officines du M23 », indique une source gouvernementale.

Ce document ne reflète nullement la position du Gouvernement congolais, ajoute-t-on. La démarche du M23 est même en contradiction avec les engagements pris par les deux parties devant le Facilitateur.

A savoir que comme les positions de Kinshasa et de la rébellion pro rwandaise étaient aux antipodes l'une de l'autre, les deux parties s'étaient engagées à ne pas en faire de publicité. Le temps que la facilitation rapproche les deux points de vue. Voilà que le M23 organise la fuite de son document !

Aux yeux des officiels de Kinshasa, le but de la manœuvre est de tenter de mettre en porte-à-faux le pouvoir congolais par rapport à son opinion. De fait, le fameux « projet d'accord de Kampala » est quasiment à la fois un déni de souveraineté et de légitimité du Gouvernement congolais.

On se croirait presqu'à la veille de Sun City où il fallait créer un ordre ex nihilo. Puisque ce document remet sur le tapis la question du recyclage de tout le personnel du M23. Ce qui, malheureusement pour eux, n’arrivera jamais.

Il sera donc difficile pour quiconque de s'hasarder à imposer la signature de ce document. Œuvre des officines ougando-rwandaises au service de la Cidc, cette démarche est, une fois de plus, vouée à l’échec.

Les Congolais ont ouvert l’œil et le grand. Toute initiative qui aura pour but la fragilisation des institutions qu’ils ont chèrement acquises ou la balkanisation de leur territoire les trouvera sur leur chemin.

Tous ces plans vont lamentablement échouer. Ce, à cause du sursaut patriotique dont fait montre le peuple du Congo depuis bientôt deux décennies où la situation de crise prévaut dans l’est de son territoire.

Ce peuple a montré à la face du monde que son niveau de concentration, son sens de l’intérêt et de l’engagement collectifs dans la quête de la solution à la crise de l’est et l’échec au plan de balkanisation de son pays est plus fort que tout.

Jean-Luc MUSHI-MPAKU 
© KongoTimes

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