mercredi 19 juin 2013

Joseph Kabila nomme un mort comme juge

 

En République démocratique du Congo, il se passe des choses les plus invraisemblables. 

C’est connu de tous. Mais ce que le premier président de la Cour suprême de justice et le procureur général de la République ont fait faire au Président de la République dépasse tout entendement.

C’est simplement loufoque (passez-nous l’expression). Kitoko Kimpele et Kabange Numbi ont soumis un mort à la nomination. Et Joseph Kabila a signé l’ordonnance présidentielle sans que ses services ne s’en rendent compte. 


Ordonnance qui porte affectation du juge Mbongo Matadi -matricule D000583-au tribunal de grande instance de la Gombe alors que l’individu est décédé depuis début décembre dernier, selon le rapport du médecin légiste répertorié dans les archives du Palais de la justice.

Le corps de Mbongo avait dû être transféré de Matadi à Kinshasa pour des funérailles officielles auxquelles ont pris part bien de juges et de procureurs. Juges et procureurs qui parlent désormais de leurs corps de métier comme un “véritable foutoir”. 


Ici, rien n’est contrôlé, rien n’est administré. Pour s’en convaincre, il n’y qu’à éplucher les dernières nominations dans la magistrature. Que des irrégularités. Par exemple, le cas Sadila Badianga.

Ce juge -matricule D001426- a été nommé président du tribunal de paix de Katakokombe mais il se retrouve juge du tribunal de grande instance à la Gombe, selon les affectations de Kitoko. 


Si la justice en est arrivée là, des magistrats scandalisés de la nomination d’un cadavre le lient au clientélisme attribuée à Kitoko. Déjà au lendemain de sa nomination, le premier des juges s’est empressé de réunir ses frères rega du Maniema à Bandalungwa sous les couleurs de l’association Lusu Panzu.

A l’occasion, la consigne a été passée de promouvoir les siens. D’où la mise en place subséquente de la SODIMA -Solidarité pour la défense des intérêts des magistrats- caricaturée sous l’appellation Solidarité pour la défense des intérêts du Maniema. 


La présidence de l’organisation a été confiée à un originaire du Maniema, Kinonge Kinene, un juge poursuivi et acquitté dans la plus grande confusion pour viol de mineure. Son adjoint, un Rega également. 

Pour donner l’illusion d’une représentation nationale, le Kasaïen Bakenga Nvita a été porté au poste de secrétaire général mais sans aucun pouvoir réel.

Et la machine s’est mise à tourner. Premier acte d’importance de Kitoko aussitôt installé: la nomination d’un parent comme président du tribunal de commerce de Lubumbashi. 


Les dernières nominations lui ont permis de placer d’autres, notamment Amisi Ngumbi promu président du tribunal de grande instance de Kalamu, Makunzu bombardé à la tête du tribunal de grande instance de Likasi, ainsi que Lubanda…

La SODIMA a trahi elle-même sa connivence avec la hiérarchie. Plutôt que de se taire, elle a répliqué aux critiques pourtant objectives de l’Intersyndicale sur les dernières nominations dans la magistrature. 


Dans sa prise de position, nulle part elle ne rencontre les faits dénoncés.

Elle ne se contente que des attaques. En fait, la SODIMA est la moins représentative des syndicats de magistrats. Elle n’a même pas de personnalité juridique puisque jamais agréée. 


La seule fois qu’elle a tenté d’entreprendre une initiative au profit des magistrats, c’était au restaurant "Délice" pour un projet assurance-santé.

Il n’y avait pas eu du monde au point que la ministre de Justice a dû partir avant l’inauguration, fulminant contre ses services de ne plus l’associer aux activités de ce syndicat.


PAUL MULAND
In Congo News

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