Après six jours passés en prison, les 21 étudiants congolais incarcérés en Inde depuis samedi, ont été libéré vers 20h30, heure locale soit 16h heure de Kinshasa. Leur arrestation avait tendu les relations entre New Delhi et Kinshasa, l'ambassade congolaise en Inde estimant que ses ressortissants avaient été victimes d'une agression raciste.
La population congolaise a vivement réagi mercredi 19 juin contre l'arrestation de vingt étudiants congolais en Inde. Plusieurs actes de représailles contre des ressortissants indiens à Kinshasa ont été recensés.
Selon Christophe Okito, président de l’Association des étudiants africains en Inde, cette région est la plus hostile aux Africains. « Les habitants du Pendjab, ils veulent dominer tout le monde, déplore-t-il.
Malheureusement pour nous, les Africains, ils cherchent à nous provoquer ou à nous tabasser à chaque fois. C’est insupportable ». L’année dernière déjà, un étudiant burundais avait été tabassé au Pendjab par des Indiens et avait passé neuf mois dans le coma.
Tous les étudiants ont quitté la prison de Ludhiana en bonne santé, même si certains se disent un peu traumatisés par leur arrestation. Ils affirment avoir été bien traités durant leur séjour à Ludhiana. Un bus les attendait à leur sortie de prison, et ils devraient prendre la route pour la ville de Jalendhar, où ils font leurs études.
Les jeunes gens ont fait part de leur souhait de rester en Inde pour terminer leurs cursus. Il sont accompagnés par un diplomate de l'ambassade congolaise.
C'est un juge du tribunal de Jalendhar qui a ordonné leur libération provisoire en début d'après-midi. Les charges qui pèsent contre eux seront abandonnés d'ici une semaine.
Le chef de la police de Jalendhar a promis à l'ambassade de la RDC que l'affaire serait classée sans suite; de quoi renforcer la version des autorités congolaises qui soutiennent que leurs concitoyens ont été victimes d'une agression raciste.
La police indienne affirme de son côté que les étudiants s'en sont pris aux policiers à l'issue d'une bagarre qui avait éclaté à un arrêt de bus entre un Congolais et un groupe de jeunes.
La pression exercée par Kinshasa à la suite de l’arrestation, pour le moins arbitraire, de 21 étudiants Congolais en Inde a fini par payer. Désormais, où qu’il soit, le Congolais a droit à la protection de l’Etat congolais. New Delhi a fait semblant de méconnaître cette évidence. Il a été vite ramené à la raison.
Avec le dénouement de cette affaire, la tension devait baisser d’un cran entre les deux capitales. Cependant, à Kinshasa, les manifestants qui ont suivi ces arrestations donnent la preuve de l’unité indétrônable de la République démocratique du Congo.
Les metteurs en scène du plan de balkanisation devaient vraisemblablement revoir leur calcul.
KINSHASA ROMPT AVEC SON MUTISME
Mieux vaut tard que jamais, le gouvernement de la République vient de se réveiller de son profond sommeil en cette matière en élevant une vigoureuse et audible protestation en direction des autorités de New Delhi. Les Congolais ne sont pas des sous hommes lorsqu’ils vivent à l’étranger.
Accusés de viol et de profanation des lieux des cultes indiens, ces jeunes compatriotes ont été traités avec brutalité par la police locale indienne. Ce traitement dégradant a provoqué une vague de protestations au sein de l’opinion et le gouvernement de la République n’est pas resté indifférent.
Cette réaction sans équivoque fait comprendre qu’on ne traitera plus jamais les Congolais de la même manière qu’avant cette date historique de la convocation de l’ambassadeur indien en RDC par le vice-ministre Tunda.
Ce brillant avocat, dont le franc-parler notoire ne fait l’ombre d’aucun doute, doit avoir usé des mots justes et forts pour faire comprendre à la partie indienne qu’une nouvelle ère vient d’être entamée.
Ces Congolais étudiants en Inde ou ailleurs, le font dans un cadre légal. Personne ne leur a opposé une quelconque irrégularité, mais une affaire de trouble à l’ordre public.
Pour cela, les règles en la matière sont claires: pas de traitements dégradants, ni torture. « Qu’ils aient porté secours à un Africain tabassé à mort démontre à quel point la jeunesse congolaise est portée vers des idées supérieures. Un signal encourageant de croire en l’avenir du pays », soutient un analyste philosophe.
Reste que le gouvernement qui retrouve peu à peu l’usage de la parole doit généraliser des pareilles réactions.
La liste des violences faites aux Congolais est longue. En plus des exactions commises officiellement par les voisins rwandais, il y a également l’Angola qui procède à des expulsions violentes contre des Congolais en situation irrégulière. De même, juste en face à Brazzaville, le traitement réservé aux Congolais de Kinshasa n’est pas toujours approprié.
Désormais, les pays hôtes des Congolais réfléchiraient par deux fois avant d’entreprendre quoi que ce soit contre les compatriotes en situation régulière ou irrégulière. Le devoir de réciprocité impose que des Etats traitent avec égard, toutes les personnes vivant sur son territoire.
Les Indiens en ce qui les concernent peuvent tout se permettre ici en RDC: maltraiter leurs employés, frauder le fisc, rapatrier les bénéfices réalisés en RDC, engager n’importe quel type de cadres mêmes si les compétences locales existent…
Pays et peuple hospitalier, le Congolais ne s’est jamais lancé dans un quelconque traitement cruel et dégradant. Au contraire, les hauts gradés et autres officiels volent rapidement au secours de ces expatriés contre les Congolais !
Il devient clair que ces attitudes ne seront plus de mise d’autant plus que les gouvernements étrangers réagissent suivant les postures du gouvernement des victimes.
L’UNITE SACREE DU CONGO
L’affaire des étudiants congolais en Inde devait servir de déclic pour un éveil véritablement national. Cela prouve à suffisance que le Congo reste « un et indivisible ». Car loin de Kinshasa, personne dans les rangs de ceux qui ont manifesté dans la capitale congolaise et partout ailleurs en RDC, ne se sont posés des questions sur l’appartenance ethnique ou provinciale de ces 21 jeunes étudiants arrêtés en Inde.
Le plus important est qu’ils étaient tous congolais. C’est sur cette base que les Congolais de Kinshasa ont manifesté leur désapprobation, face aux traitements inhumains infligés à leurs frères. C’est tout un message.
Car, à l’heure où la RDC lutte pour sa survie en tant que nation souveraine et indépendante, les metteurs en scène du plan macabre de sa balkanisation devaient se servir de ces réactions en chaînes pour revoir profondément leur calcul.
Une fois de plus, l’on se rend bien compte que l’unité du Congo est sacrée. Et de Goma (Nord-Kivu) à Muanda (Bas-Congo), tout comme de Kasumbalesa (Katanga) à Mobayi Mbongo (Equateur), les Congolais ne sont plus prêts à supporter l’humiliation.
Les manifestations qui ont suivi l’arrestation de jeunes étudiants en Inde ouvrent la voie à la reconquête de l’honneur perdu du peuple congolais. Ses ennemis devaient dorénavant se tenir sur leur garde.
N’est-ce pas le moment pour la RDC et son peuple de « dresser ses fronts longtemps courbés » pour non seulement faire entendre sa voix mais aussi retrouver place dans le concert des nations.
[avec agences]
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