Eugène Diomi Ndongala
AFP PHOTO / JUNIOR D.KANNA
Diomi Ndongala parle. L'opposant congolais est détenu à la
prison de Makala à Kinshasa depuis le mois d'avril. Il est accusé de
viol sur mineures et de complot contre l'autorité de l'Etat.
La justice
congolaise a prononcé une mesure de résidence surveillée à l'encontre du
leader de la Démocratie chrétienne, mais celui-ci est toujours en
prison, et s'inquiète pour sa vie. Diomi Ndongala a pu parler à RFI pour
témoigner de sa situation.
Diomi Ndongala va mal, sa santé se détériore, le pouvoir ne lui épargne rien et c'est lui-même qui le dit : « Ma
vie est menacée, parce qu'on me refuse les soins élémentaires. Je suis
malade depuis trois semaines , je souffre, je ne dors presque pas. Je
fais des fièvres et je ne suis pas soigné. On ne veut pas me soigner. Ma
vie est en danger. »
Au cours de la même année, Diomi Ndongala s'est vu retirer son immunité parlementaire et a été accusé de viol sur mineures et de complot contre l'autorité de l'Etat. La justice n'a pas encore tranché sur le fond de ces accusations, mais le leader de la Démocratie chrétienne estime qu'il n'est rien d'autre qu'un prisonnier personnel du pouvoir.
« Prisonnier du régime Kabila »
« Je suis prisonnier du régime Kabila, parce que je me retrouve ici, en prison, illégalement et arbitrairement. J'aurais dû être chez moi à la maison, en résidence surveillée, comme l'ordonnance de la Cour suprême l'avait exigé. Je n'ai jamais commis un viol quelconque, c'est un montage. Nous avons la possibilité de le démontrer, mais la justice ne nous permet pas de le faire. Donc je suis ici séquestré, parce que je m'oppose au régime de Kabila. »
Aujourd'hui, Diomi Ndongala n'en appelle pas à la clémence des autorités de Kinshasa, ne formule plus aucun espoir dans l'indépendance de la justice de son pays. Son unique chance de survie, dit-il, c'est que la communauté internationale se saisisse en urgence de son sort.
COMMUNIQUE DE PRESSE N°22/RDC/VSV/CE/2013
RépondreSupprimerS.O.S OPPOSANT POLITIQUE EUGENE DIOMI NDONGALA DETENU ILLEGALEMENT ET CONDAMNE A MOURIR A PETIT FEU A LA PRISON CENTRALE DE MAKALA
La Voix des sans Voix pour les droits de l’homme (VSV) exprime ses vives craintes pour la vie de monsieur Eugène Diomi Ndongala, consécutivement à la détérioration sans précèdent de son état de santé suite à la privation des soins médicaux dont il est victime de la part des autorités congolaises, et ce, depuis son incarcération à la Prison Centrale de Makala (PCM, ex Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa, CPRK), sise Kinshasa/Selembao.
En effet, depuis trois (3) semaines, la santé de M. Eugène Diomi Ndongala, député national injustement invalidé, président du parti politique d’opposition dénommé Démocratie Chrétienne (DC) et porte parole de la « Majorité Présidentielle Populaire (MPP) » ne cesse de se détériorer du jour au jour, sans qu’il ne soit autorisé à bénéficier d’un transfèrement dans une institution hospitalière mieux outillée pour lui garantir des soins médicaux adéquats.
Contre toute attente, l’opposant politique est accusé d’être à la tête d’un mouvement insurrectionnel dénommé “Imperium’’.
En effet, jeudi 11 avril 2013, quinze (15) personnes, en majorité sympathisants de M. Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, Président national du parti politique de l’opposition « Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS », ont été
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présentées devant la presse par le Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières comme faisant partie d’un groupe de personnes recrutées par le député national, Eugène Diomi Ndongala en vue d’attenter à la vie du Chef de l’Etat, M. Joseph Kabila et à celle de son Premier Ministre, M. Augustin Matata Ponyo.
Malgré les souffrances visibles dues aux douleurs ressenties par la victime, les autorités politiques, judiciaires et pénitentiaires continuent à fouler aux pieds le droit de M. Eugène Diomi Ndongala à bénéficier des soins médicaux appropriés, et ce, en dépit des recommandations des médecins.
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Tout porte à croire que le harcèlement et l’acharnement dont fait l’objet l’opposant politique, M. Eugène Diomi Ndongala sont consécutifs à ses activités politiques et relèvent d’une politique visant à réduire manifestement au silence les acteurs politiques de l’opposition non armée en République Démocratique du Congo.
Pour la VSV, le succès du dialogue national franc et inclusif requiert l’écoute et l’acceptation mutuelle des points de vue divergents.
Ainsi, la VSV invite-t-elle les animateurs des institutions en place à donner des signaux positifs en faveur dudit dialogue national en procédant, entre autres, à la libération sans délais ni conditions de tous les détenus politiques ainsi que d’autres personnes innocentes qui croupissent à la PCM, à la Prison militaire de Ndolo, dans les geôles de l’ANR ainsi que d’autres lieux de détention en RDCongo.
Tout compte fait, la VSV recommande à l’Etat congolais :
- le respect des règles minima de détention des Nations Unies pour le traitement des détenus et exige le transfert sans délais ni condition de M. Eugène Diomi Ndongala pour des soins médicaux appropriés ;
- la cessation de la persécution des acteurs politiques de l’opposition non armée et d’autres victimes innocentes en général et celle de M. Eugène Diomi Ndongala en particulier.
Fait à Kinshasa, le 23 juillet 2013.
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)
http://www.vsv-rdc.org/pdf/presse_2013_22.pdf
http://wp.me/p18AQh-1JK