24/08/2013
Le général congolais Norbert Dabira (G) au tribunal à Brazzaville le 17 août 2005.
© AFP
L'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH) a
appelé vendredi à l'organisation d'un nouveau procès pour faire la
lumière sur l'affaire des 353 personnes disparues au Beach de
Brazzaville en 1999, après l'inculpation jeudi à Paris du général
congolais Norbert Dabira.
"Tant mieux si cela se passe en France (où de nombreuses procédures ont été ouvertes depuis le début de l'affaire, ndlr). Il faut un procès équitable parce que nous avons toujours pensé que cette affaire n'avait jamais été jugée'', a-t-il ajouté.
Jeudi, la justice française a interpellé brièvement et mis en examen le général congolais Norbert Dabira, dans la poursuite des enquêtes liées à cette affaire.
M. Dabira, haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants avec rang de ministre délégué, est désormais poursuivi en France pour "crimes contre l'humanité", en l'occurrence la pratique massive et systématique d'enlèvements, de disparitions et d'actes de torture.
"Il s'est agi donc d'un crime sans auteurs. C'est incroyable"
Les autorités de Brazzaville soutiennent depuis toujours que l'affaire - dite des disparus du Beach - "relèvent du droit commun et de la justice nationale".
En 2005, la cour criminelle de Brazzaville avait organisé un procès (radiotélévisé) au terme duquel tous les accusés - notamment quinze officiers de l'armée et de la police et de hauts fonctionnaires de l'Etat - avaient été acquittés. L'Etat avait cependant indemnisé 85 ayant-droits des victimes.
"Il s'est agi donc d'un crime sans auteurs. C'est incroyable", a dénoncé Roch Euloge Nzobo. "Il faut que nous allions à un autre procès parce que nous avons la conviction que nous pouvons arriver un jour à la manifestation de la vérité pour que les parents (des victimes) sachent au moins où sont allés les leurs", a-t-il insisté.
Dans un communiqué commun, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et l'OCDH "se réjouissent" de la mise en examen du général congolais.
Mais elles "déplorent avec force les modalités du contrôle judiciaire prononcé qui ne permettent pas de s'assurer de sa mise à disposition de la justice française, et ce en dépit du mandat d'arrêt international dont il est l'objet depuis 2004".
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