jeudi 29 août 2013

Crime contre l’humanité : Le Rwanda et les M23 sabotent la centrale hydroélectrique de Rutshuru

29/08/2013 

 

Bertrand BISIMWA

C’est la Société civile de Rutshuru qui donne l’alarmante nouvelle. Le M23 vient de saboter la centrale hydroélectrique de Rutshuru. Celle-ci alimente les agglomérations de Rutshuru-centre et Kiwanja qui sont désormais plongées dans le noir. 


Toute l’activité économique principale est à l’arrêt. Comme les télécommunications qui ne répondent plus. 

Les rebelles du M23 ont interrompu la fourniture de l’énergie électrique en sectionnant les câbles d’alimentation. Ils doivent en assumer les conséquences sur le plan humanitaire en termes de pertes en vies humaines qui découleraient de ce sabotage. 

De ce fait, il s’agit d’un crime contre l’humanité, car cet acte condamne à mort des dizaines de prématurés qui vivent dans des couveuses et dont la vie ne dépend que de cette énergie électrique que les rebelles ont interrompue pour les punir. Ou leur faire du chantage. 

Qui est derrière ce coup ? Le Rwanda, accusé de soutenir ces rebelles du M23, est pointé du doigt.

C’est donc ce mouvement qui commet des sabotages des centrales hydroélectriques, que certains dans la Communauté internationale renvoient à la table des négociations avec le gouvernement de Kinshasa.

Pourtant, cet acte montre que le Conseil de sécurité ne s’était pas du tout trompé dans la Résolution 2098 sur le statut du M23 qu’il a décrit comme une force négative au même titre que la LRA de Joseph Koni, les islamistes ougandais des ADF/NALU ou les Hutu rwandais des FDLR. 


Ce sont ses pendants qui, chaque jour, commettent des actes odieux comme des prises d’otages, des décapitations des cadavres et des sabotages de centrale hydroélectrique. 

SABOTAGE D’INGA

Cet acte criminel n’est qu’une copie réussie d’un autre qui avait eu des conséquences dévastatrices avec des dizaines de mort dans des hôpitaux de Kinshasa un certain 26 août 1998. 


Le Rwanda venait de déclarer sa nouvelle guerre à la Rdc de M’Zee Kabila en créant une fausse nouvelle rébellion le 2 août 1998, celle du Rcd-Goma, exactement comme le M23 aujourd’hui.

Cette fois-là, c’est le général rwandais James Kabarebe lui-même, à la tête d’une unité spéciale de l’APR qui débarque par avion à Kitona qu’il occupe avant d’étendre ses tentacules dans tout le Bas-Congo. Jusqu’à Inga, le grand barrage hydroélectrique qui alimente, non seulement toute la Rdc, mais aussi le Congo-Brazzaville, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe. James Kabarebe coupe la fourniture de l’énergie électrique. 


Les rebelles du Rcd/Goma, par la bouche de leur premier Président, le Prof Wamba dia Wamba, un Ne-Kongo pur sang endossent.

Pourtant, c’est une affaire de dirigeants rwandais qui répondent à leur stratégie de guerre pour avilir les Congolais en les privant de la précieuse denrée qu’est le courant électrique pour les mettre à genoux face à l’occupant.

Réaction musclée à Kinshasa. Colère extrême dans la population à cause de cette punition par l’interruption de courant électrique avec sa flopée des morts dans des hôpitaux. Tout est à l’arrêt dans la capitale. 


L’invasion de la ville les 26,27 et 28 août 98, dans les zones chaudes de Masina, a aussitôt entraîné des réactions d’autodéfense virulentes.

M’Zee Kabila était aux anges pour cette bravoure de la population de l’est de Kinshasa à qui il a offert un cadeau : ne pas payer les factures d’eau et de courant pendant trois mois. 


A Rutshuru, le M23 est sur les traces du Rwandais James Kabarebe en sabotant la centrale hydroélectrique d’Inga. 

LE PLAN DE JAMES KABAREBE 


C’est normal, selon les observateurs, car c’est le même Kabarebe, actuel ministre rwandais chargé de la Défense nationale qui dirige, après Kagame, le dossier RDC. 


C’est par lui que passe, selon certaines sources, les instructions du dirigeant rwandais aux rebelles du M23. 

Le sabotage d’un barrage fait partie de son lot des recettes. Mais, ce n’est pas lui qui endosse les conséquences. Loin de là. C’est le mouvement qui a signé l’acte criminel qui en est responsable.

Le M23 devra s’assumer comme le RCD/Goma par le Prof Wamba. Celui-ci avait été payé en monnaie de singe pour sa déclaration destinée à couvrir Kagame qui l’avait détrôné de son poste pour le remplacer par un autre acteur, lorsque la rébellion du RCD-Goma avait commencé à pénétrer le Maniema dont il est originaire. 


La stratégie du Rwanda était de désigner un originaire d’une province à la tête du RCD chaque fois que celui-ci occupait la provigne en question. Après il était dégommé. Sans ménagements. Comme un malpropre.

C’est ce qui est arrivé au Prof Wamba dia Wamba qui avait endossé le sabotage d’Inga. Il a connu plusieurs fortunes. La dernière où il a échappé à la mort dans la vile de Kisangani où il vivait sous protection des troupes ougandaises, en 2000. 


Le Rwanda avait donné l’assaut pour le déloger lui et les troupes ougandaises qui protégeaient sa nouvelle rébellion dénommée RCD/Kisangani.

Ceux qui ont coupé le courant à Rutshuru ne sont pas plus importants que l’était le Prof Wamba dia Wamba face à Kagame. 


Ils finiront donc comme lui, dans l’oubli total à Kinshasa, car Kagame n’a aucune considération pour les Congolais de souche qu’il utilise pour « congoliser » son plan d’occupation du Nord-Kivu en faisant une affaire interne à la RDC alors qu’il s’agit d’occupation.

Ceux-là seront plus tard livrés à la vindicte populaire par leurs propres compatriotes qui leur feront payer leur acte de haute trahison. Il y a de quoi. 


Car, en cette matière-là, Paul Kagame ne protège que ses colistiers, anciens de l’APR avec lesquels il a fait les armes comme Laurent Nkunda, Jules Mutebuzi et autres Bosco Ntaganda.
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[KANDOLO M.

© KongoTimes

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