vendredi 30 août 2013

Goma : faire la guerre pour changer la donne

Vendredi, 30 Août 2013

 

Trop, c’est trop! 


La RD-Congo a assez fait le dos rond face au Rwanda pour privilégier une solution négociée.

Maintenant que les forces ennemies multiplient des obus contre les populations civiles à Goma -qui n’est pas une cible militaire- il n’y a qu’une riposte proportionnée pour amener le monde à prendre la mesure du tragico-drame humanitaire que vivent nos compatriotes depuis près de deux décennies.

Les FARDC ont à le faire, s’ils ne l’ont pas déjà fait avec le premier obus controversé sur Gisenyi -controversé puisque des sources l’attribuent au M-23 pour donner le prétexte à une intervention rwandaise-. 


Il faudra poursuivre ou commencer, quitte à porter le conflit au paroxysme pour que l’abcès crève au plus vite. Il ne s’agit que de la légitime défense et les rapports mondiaux se définissent comme tels.

C’est même lié à l’instinct de survie qui donne le sens à la vie de chaque être humain.
Quand il est question des intérêts vitaux d’un Etat, la pratique qui n’est inscrite dans aucun code international est d’actionner d’abord tous les moyens de dissuasion possibles, frapper s’il le faut. 


Ensuite chercher un règlement devant les Nations-Unies lorsque l’autre partie finit pas revenir à la raison. 

Le Rwanda qui a bien assimilé cette leçon la pratique merveilleusement bien contre la RD-Congo depuis 1996. Face à la menace des anciennes forces du régime déchu de Juvénal Habyarimana, 

Paul Kagame n’a jamais sollicité l’autorisation de qui que ce soit pour un “droit des poursuites” qui a conduit à une expédition militaire avec l’appui de l’Ouganda et du Burundi jusqu’à la chute du régime de Mobutu. 

Que dire d’Israël qui en fait à sa tête malgré les multiples condamnations des Nations-Unies contre la poursuite de la politique de colonisation en terre palestinienne. 

Les Etats-Unis ont donné la meilleure illustration avec la chasse à l’homme contre Ben Laden au nom de laquelle les forces spéciales américaines ont opéré à Abbottabad à l’insu des autorités pakistanaises. 

Déjà que Barack Obama, pourtant primé Prix Nobel de la paix, avait parlé, dans un discours officiel, de la nécessité de faire la guerre quand les circonstances l’imposent. 

La guerre qui reste un invariant anthropologique dans l’histoire de l’humanité. Celle que nous impose le Rwanda ne s’inscrit plus dans un rapport de forces en notre défaveur. 

Bien au contraire. Le monde a condamné ouvertement le Rwanda. Les autres pays de la région en ont marre du bellicisme légendaire de Kagame.

La Tanzanie, notamment a laissé éclaté son ras-le-bol. L’Afrique du Sud et l’Angola ne demandent qu’à imposer leur initiative en tant que puissances régionales. Autant des cartes qui donnent une grande marge de manœuvre à Joseph Kabila. Des cartes et un joker: 


le Général rwandais dissident Kayumba Nyamwasa et son compagnon Patrick Kategeya, tous les deux en exil, en Afrique du Sud. Ils représentent pour Kinshasa le contre-chantage à opposer au soutien officiel de Kigali à la rébellion du M-23. 

Pourquoi ne pas recevoir Kayumba avec tapis rouge au Palais de la nation? 

Et même inciter à l’organisation d’un forum des opposants à Kagame à Goma, près de la frontière commune. 

Dans le meilleur ou le pire des cas -c’est selon- donner des moyens et offrir une base arrière ouvertement à Kayumba qui bénéficie d’une grande sympathie au sein des RDF -Rwandese defense force- pour avoir conduit les troupes du FPR avec Kagame et Fred Rwigema, le leader assassiné dans des circonstances mystérieuses, au début de la rébellion contre le régime d’Habyarimana, en 1990. 

Raison pour laquelle le tout premier chef d’état-major de l’ex-APR, Kayumba est très redouté à Kigali. Et les moyens budgétaires, la RD-Congo en disposent plus que le Rwanda pour faire la guerre le plus longtemps possible. 

De la sorte, le monde courira vite pour éviter l’embrasement. Le garant de la nation aura ainsi fait quelque chose pour préserver la vie de ses compatriotes de l’Est. 

Face au M-23 qui défie le monde avec la menace d’affronter la Brigade spéciale d’intervention, il n’y a que la force pour changer la donne.
 

H.M. MUKEBAYI NKOSO

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