lundi 5 août 2013

Maroc: le roi plie sous la pression de la rue

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Manifestation contre la grâce royale à Rabat, le 2 août 2013.  REUTERS/Stringer
Manifestation contre la grâce royale à Rabat, le 2 août 2013. REUTERS/Stringer

Après plusieurs jours de manifestations dans le royaume, le roi Mohamed VI a annulé la grâce accordée au pédophile espagnol Daniel Galvan.

Le roi du Maroc Mohammed VI a décidé d'annuler la grâce accordée à Daniel Galvan, un pédophile espagnol multirécidiviste dont la récente libération a entraîné un vaste mouvement d'indignation dans le royaume, a annoncé dimanche soir le Palais royal dans un communiqué.

Le souverain a décidé de procéder à l'annulation de la grâce précédemment accordée au dénommé Daniel Galvan Fina, indique le texte publié par l'agence officielle MAP, évoquant une décision à caractère exceptionnel motivée par la gravité des crimes commis et le respect du droit des victimes.

Alors que, selon plusieurs médias, l'ancien détenu a déjà quitté le Maroc, il est précisé que le ministre marocain de la Justice, Mustapha Ramid, devra examiner avec son homologue espagnol les suites à donner à l'annulation de cette grâce.

Galvan Vina, 63 ans, avait été condamné en 2011 à trente ans de prison pour des viols de onze mineurs.

Plusieurs milliers de personnes avaient exprimé leur colère devant le Parlement de Rabat contre cette grâce royale, bravant la répression policière. D'autres rassemblements ont eu lieu dans le nord (Tétouan, Tanger), ou encore à Agadir (sud-ouest).

Enquête

 

Face à ce tollé, le roi du Maroc a ordonné, samedi soir, l'ouverture d'une enquête approfondie (...) visant à déterminer, selon un communiqué du Palais royal, «les responsabilités et les défaillances qui ont pu conduire à cette regrettable libération» et d' «identifier le ou les responsables de cette négligence.»

D'après le texte officiel, «le roi Mohammed VI n'avait jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné.»

«Il est évident que jamais le souverain n'aurait consenti» à ce que ce prisonnier puisse être libéré, au regard de l'atrocité des crimes monstrueux commis», était-il signalé.

Dimanche soir, et malgré cette première annonce, de nouvelles manifestations de protestation étaient prévues à Meknès (centre) ainsi qu'à Kenitra (nord-ouest), où le ressortissant espagnol purgeait sa peine.

Les sit-in programmés depuis plusieurs jours à Casablanca et Rabat, mardi et mercredi prochain, ont quant à eux été maintenus.

En Espagne, l'opposition socialiste a dénoncé un fait d'une extrême gravité et exigé des explications de Madrid sur cette affaire.

Le pédophile libéré faisait partie d'une liste de 48 prisonniers espagnols graciés, d'après des médias officiels, au nom de l'excellence des relations bilatérales entre le Maroc et l'Espagne, dans le sillage d'une visite du roi Juan Carlos dans le royaume voisin.

Slate Afrique avec AFP

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