jeudi 1 août 2013

RDC : Le M23 au pied du mur

01/08/2013 


 Bertand BISIMWA

Crimes commis à l’Ets de la RDC au mois de juillet 2013, après HRW, la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) accable aussi le M23. 


La Mission de l’ONU en RDC qualifie de crédibles les allégations de pillage des maisons à Kiwanja par cette rébellion qui est également accusée de recrutements forcés, d’assassinats et de détentions illégales des civils.

Rébellion dite du 23 mars, le M23 est vraiment au pied du mur. Pas plus tard que le 22 juillet dernier, l'organisation internationale américaine de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, avait, dans son dernier rapport publié à Goma, accusé le M23 de tueries, exactions et viols exercés sur des civils.

Aujourd'hui, c'est la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) qui monte au créneau contre ce mouvement rebelle.

L'instance des Nations Unies s'est déclarée, samedi dernier, " gravement alarmée " par des exactions présumées imputées à la rébellion du M23, une fraction rebelle très active dans la province riche du Nord Kivu.

La Monusco se dit " gravement alarmée " par les récentes allégations de meurtres, de recrutement forcé et de détentions illégales de civils par le fameux mouvement du 23 mars.

La même source signale le " recrutement forcé de dix individus par les combattants du M23, le 22 juillet 2013 à Kibumba, dans le territoire de Nyragongo ". Trois d'entre eux auraient été tués par ces combattants au cours de leur tentative de fuite.

La mission onusienne évoque aussi des allégations crédibles de pillage d'une vingtaine de maisons par des éléments du M23 à Kiwanja, dans le territoire de Rutshuru.
C'était le 24 juillet dernier.

Depuis ces pillages, affirme la Monusco, des éléments du M23 auraient procédé à l'enlèvement d'au moins une quarantaine d'hommes accusés d'avoir participé à des exactions à Kiwanja et d'avoir brûlé des paillottes et des points de paiement utilisés par les combattants du M23.

Dans la journée de jeudi, la rébellion soutenue par le Rwanda a arrêté une cinquantaine de jeunes de l'ethnie Nande qui auraient brûlé des boutiques de la communauté rwandophone, à en croire le lieutenant colonel Vianney Kazaraha, porte-parole militaire du M23.

La plupart des combattants du M23 sont des Tutsi et des Hutu issus de cette communauté rwandophone congolaise.

Après environ deux mois de trêve, les combats ont repris le 14 juillet entre les FARDC et le M23 près de Goma, la capitale provinciale, que les rebelles avaient occupée fin novembre. Selon l'ONU, ces récents affrontements ont fait 5.000 déplacés.

La Monusco note, en outre, que le M23 a empêché l'accès humanitaire de certaines villes et zones dévastées par les combats, notamment Mutaho, alors que de nombreux déplacés ont besoin d'assistance humanitaire.

Le M23 est actif depuis mai 2012 dans l'Est de la RDC. Ses éléments ont été intégrés dans les rangs des FARDC à la faveur d'un accord de paix signé en 2009. Ils se sont mutinés en avril 2013, estimant que cet accord n'avait jamais été pleinement respecté.

Outre l'ONU, plusieurs ONG accusent le M23 de graves exactions, de recrutements forcés de civils dont les enfants, d'exécutions sommaires, de viols et de pillages. Le M23 a toujours nié les faits.

Il en est de même du Rwanda et de l'Ouganda qui ont toujours démenti les accusations portées contre eux par Kinshasa et l'ONU, concernant le soutien que ces Etats apportent au M23.

[G.O.

© KongoTimes

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire