Friday, 30 August 2013
L’étau se resserre autour du M23 qui fait face, sur le front de Goma, à une offensive d’envergure des FARDC, appuyées par la Brigade d’intervention des Nations unies.
Sur le front diplomatique, Martin Kobler, le patron de la Monusco, a fait le déplacement de Kigali pour tenter de dissuader les dirigeants rwandais à rompre le lien avec le M23.
Les preuves du double jeu de cette force négative qui oriente les obus tant vers Goma que sur le territoire rwandais vont-elles peser sur Kigali au point de l’amener à couper tout soutien au M23 ? Débandade en vue !
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et patron de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) a effectué hier jeudi un voyage-éclair à Kigali, confirment des sources onusiennes.
Si les raisons de son déplacement restent encore inconnues, des sources crédibles renseignent que le chef de la Monusco est allé s’entretenir avec des dirigeants politiques et militaires rwandais, en rapport, sans aucun doute, avec la reprise des hostilités autour de la ville de Goma. Très précisément, l’agenda de Martin Kobler prévoyait des échanges avec James Kabarebe, le ministre rwandais de la Défense.
Dans sa mallette, les mêmes sources indiquent que le chef de la Monusco a apporté des preuves tangibles qui mettent en cause l’implication du M23 dans les derniers bombardements du territoire rwandais que les dirigeants de Kigali ont imputé, à tort, précise la Monusco, aux Forces armées de la RDC (FARDC).
Pour la Monusco, les tirs d’obus sur le territoire rwandais constituent une diversion, montée de toutes pièces par le M23, dans le but de susciter la colère de Kigali pour l’impliquer contre l’offensive menée actuellement par la coalition FARDC-Brigade d’intervention des Nations unies.
Pendant ce temps, sur le terrain militaire, des combats d’une rare violence se sont poursuivis le mercredi 28 août 2013 à une dizaine de kilomètres de Goma.
A Kibati, les FARDC, appuyées par la Brigade spéciale d’intervention, et les rebelles du M23 soutenus massivement par l’Armée régulière du Rwanda, se sont livrés à des échanges des tirs d’abus et d’armes automatiques.
A 21 heures, heure locale, deux bombes larguées à partir de la province rwandaise de Gisenyi ont tué une personne mercredi soir dans la ville de Goma.
Ces obus venus de Gisenyi ont également blessé six autres habitants de Goma. La première bombe est tombée dans le quartier Majengo et la seconde a explosé dans le quartier Bujovu.
Selon un cadre du gouvernorat de la province du Nord-Kivu, les deux bombes « ont bel et bien été larguées à partir du territoire rwandais ». Ce qui suppose qu’une fois de plus la provocation est étrangère.
Selon des sources de la population locale à Nyiragongo, des bruits de bombes ont été entendues toute la journée.
Un acteur de la Société civile de Goma affirme que « la route Goma-Rutshuru a été coupée et la bataille de ce mercredi aurait fait plusieurs victimes parmi les militaires envoyés par Kigali en renfort aux soldats du M23 ».
Une source officielle anonyme du territoire de Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu signale que le colonel Mboneza, un des grands chefs rebelles proche de Sultani Makenga touché par balles, serait entre la vie et la mort. Il aurait pris fuite avant de disparaître dans la brousse.
PANIQUE DANS LES RANGS DU M23
Le M23 pris de panique a rendu public mercredi, un communiqué de presse dénonçant l’attaque des FARDC et leurs alliés.
Bertrand Bisimwa, président du M23, évoque « une offensive de grande envergure sur toutes les positions du Mouvement du 23 mars au Nord de la ville de Goma.
Plusieurs brigades d’infanterie FARDC et FDLR appuyées par des dizaines de chars et d’hélicoptères de combat, les troupes de la Brigade d’intervention y compris, sont simultanément mis à profit et font face présentement à nos troupes sur l’axe Kanyarucinya-Kibati et à Mutaho », dit le communiqué.
Le M23 dit inviter la population encore présente dans l’espace sous son contrôle à ne pas paniquer concluant par cette phrase : « Que Dieu garde notre peuple ».
Mercredi soir, des réunions entre militaires se seraient succédé à Gisenyi et Kigali pour tenter de mater la menace militaire congolaise, indique une source crédible a Goma.
KIGALI S’INTERPOSE AU CONSEIL DE SECURITE
Preuve du lien étroit entre Kigali et le M23, le Rwanda a bloqué au Conseil de sécurité de l’Onu une initiative de la France et des Etats-Unis en faveur de sanctions contre deux commandants rebelles du M23, confirment des sources diplomates, citées par Reuters.
Les Etats-Unis et la France ont présenté au Conseil de sécurité des documents selon lesquels le colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23, et le commandant Erick Mboneza avaient commis des crimes qui les exposent à des sanctions de l’Onu.
Les documents font aussi référence à un rapport d’experts de l’Onu, qui affirme qu’Erick Mboneza et un autre commandant du M23, le colonel Kaina, ont été vu en compagnie d’officiers rwandais entre mars et mai 2013.
Les experts de l’Onu et les Etats-Unis accusent régulièrement le Rwanda de soutenir le M23. Ce que dément catégoriquement Kigali.
Des pourparlers entre la RDC et le M23, organisés à Kampala, capitale de l’Ouganda piétinent. La brève occupation de Goma par les rebelles fin 2012, suivie de nouvelles hostilités et des tensions entre Kinshasa et Kigali présagent d’un embrasement de la sous-région.
La diplomatie de Martin Kobler qui doit se mettre en mouvement en vue d’éviter une déflagration généralisée dans la sous-région portera-t-elle des résultats palpables ?
Les jours qui viennent seront déterminants. Les arguments et les preuves apportés par Matin Kobler vont-ils influer notablement sur l’évolution des événements ?
C’est là toute la question. Quant à la RDC, la discipline retrouvée dans les rangs des FARDC, le professionnalisme qui prend de plus en plus de l’ancrage et la logistique qui suit désormais sont autant d’atouts pour défendre les frontières nationales des convoitises étrangères.
Ce tournant sur le terrain remet le M23 dans sa vraie dimension de marionnette entre les mains de Kigali qui est ainsi mis devant ses responsabilités.
__________
Le Potentiel
L’étau se resserre autour du M23 qui fait face, sur le front de Goma, à une offensive d’envergure des FARDC, appuyées par la Brigade d’intervention des Nations unies.
Sur le front diplomatique, Martin Kobler, le patron de la Monusco, a fait le déplacement de Kigali pour tenter de dissuader les dirigeants rwandais à rompre le lien avec le M23.
Les preuves du double jeu de cette force négative qui oriente les obus tant vers Goma que sur le territoire rwandais vont-elles peser sur Kigali au point de l’amener à couper tout soutien au M23 ? Débandade en vue !
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et patron de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) a effectué hier jeudi un voyage-éclair à Kigali, confirment des sources onusiennes.
Si les raisons de son déplacement restent encore inconnues, des sources crédibles renseignent que le chef de la Monusco est allé s’entretenir avec des dirigeants politiques et militaires rwandais, en rapport, sans aucun doute, avec la reprise des hostilités autour de la ville de Goma. Très précisément, l’agenda de Martin Kobler prévoyait des échanges avec James Kabarebe, le ministre rwandais de la Défense.
Dans sa mallette, les mêmes sources indiquent que le chef de la Monusco a apporté des preuves tangibles qui mettent en cause l’implication du M23 dans les derniers bombardements du territoire rwandais que les dirigeants de Kigali ont imputé, à tort, précise la Monusco, aux Forces armées de la RDC (FARDC).
Pour la Monusco, les tirs d’obus sur le territoire rwandais constituent une diversion, montée de toutes pièces par le M23, dans le but de susciter la colère de Kigali pour l’impliquer contre l’offensive menée actuellement par la coalition FARDC-Brigade d’intervention des Nations unies.
Pendant ce temps, sur le terrain militaire, des combats d’une rare violence se sont poursuivis le mercredi 28 août 2013 à une dizaine de kilomètres de Goma.
A Kibati, les FARDC, appuyées par la Brigade spéciale d’intervention, et les rebelles du M23 soutenus massivement par l’Armée régulière du Rwanda, se sont livrés à des échanges des tirs d’abus et d’armes automatiques.
A 21 heures, heure locale, deux bombes larguées à partir de la province rwandaise de Gisenyi ont tué une personne mercredi soir dans la ville de Goma.
Ces obus venus de Gisenyi ont également blessé six autres habitants de Goma. La première bombe est tombée dans le quartier Majengo et la seconde a explosé dans le quartier Bujovu.
Selon un cadre du gouvernorat de la province du Nord-Kivu, les deux bombes « ont bel et bien été larguées à partir du territoire rwandais ». Ce qui suppose qu’une fois de plus la provocation est étrangère.
Selon des sources de la population locale à Nyiragongo, des bruits de bombes ont été entendues toute la journée.
Un acteur de la Société civile de Goma affirme que « la route Goma-Rutshuru a été coupée et la bataille de ce mercredi aurait fait plusieurs victimes parmi les militaires envoyés par Kigali en renfort aux soldats du M23 ».
Une source officielle anonyme du territoire de Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu signale que le colonel Mboneza, un des grands chefs rebelles proche de Sultani Makenga touché par balles, serait entre la vie et la mort. Il aurait pris fuite avant de disparaître dans la brousse.
PANIQUE DANS LES RANGS DU M23
Le M23 pris de panique a rendu public mercredi, un communiqué de presse dénonçant l’attaque des FARDC et leurs alliés.
Bertrand Bisimwa, président du M23, évoque « une offensive de grande envergure sur toutes les positions du Mouvement du 23 mars au Nord de la ville de Goma.
Plusieurs brigades d’infanterie FARDC et FDLR appuyées par des dizaines de chars et d’hélicoptères de combat, les troupes de la Brigade d’intervention y compris, sont simultanément mis à profit et font face présentement à nos troupes sur l’axe Kanyarucinya-Kibati et à Mutaho », dit le communiqué.
Le M23 dit inviter la population encore présente dans l’espace sous son contrôle à ne pas paniquer concluant par cette phrase : « Que Dieu garde notre peuple ».
Mercredi soir, des réunions entre militaires se seraient succédé à Gisenyi et Kigali pour tenter de mater la menace militaire congolaise, indique une source crédible a Goma.
KIGALI S’INTERPOSE AU CONSEIL DE SECURITE
Preuve du lien étroit entre Kigali et le M23, le Rwanda a bloqué au Conseil de sécurité de l’Onu une initiative de la France et des Etats-Unis en faveur de sanctions contre deux commandants rebelles du M23, confirment des sources diplomates, citées par Reuters.
Les Etats-Unis et la France ont présenté au Conseil de sécurité des documents selon lesquels le colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23, et le commandant Erick Mboneza avaient commis des crimes qui les exposent à des sanctions de l’Onu.
Les documents font aussi référence à un rapport d’experts de l’Onu, qui affirme qu’Erick Mboneza et un autre commandant du M23, le colonel Kaina, ont été vu en compagnie d’officiers rwandais entre mars et mai 2013.
Les experts de l’Onu et les Etats-Unis accusent régulièrement le Rwanda de soutenir le M23. Ce que dément catégoriquement Kigali.
Des pourparlers entre la RDC et le M23, organisés à Kampala, capitale de l’Ouganda piétinent. La brève occupation de Goma par les rebelles fin 2012, suivie de nouvelles hostilités et des tensions entre Kinshasa et Kigali présagent d’un embrasement de la sous-région.
La diplomatie de Martin Kobler qui doit se mettre en mouvement en vue d’éviter une déflagration généralisée dans la sous-région portera-t-elle des résultats palpables ?
Les jours qui viennent seront déterminants. Les arguments et les preuves apportés par Matin Kobler vont-ils influer notablement sur l’évolution des événements ?
C’est là toute la question. Quant à la RDC, la discipline retrouvée dans les rangs des FARDC, le professionnalisme qui prend de plus en plus de l’ancrage et la logistique qui suit désormais sont autant d’atouts pour défendre les frontières nationales des convoitises étrangères.
Ce tournant sur le terrain remet le M23 dans sa vraie dimension de marionnette entre les mains de Kigali qui est ainsi mis devant ses responsabilités.
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Le Potentiel
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