vendredi 4 octobre 2013

Kampala : Kinshasa accuse la facilitation de vouloir violer la souveraineté territoriale de la RDC

le 4 octobre, 2013

 

François Muamba, coordonnateur du mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo 

Alors que le délai de quatorze jours imparti au gouvernement congolais et à la rébellion du M23 pour clore les négociations de Kampala est largement dépassé, ces discussions ne sont pas prêtes à aboutir à un accord. 


Jeudi 3 octobre, le coordonnateur du mécanisme de suivi de l’accord-cadre de paix d’Addis-Abeba, François Muamba a accusé le facilitateur de vouloir «imposer un document qui viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC». 

Des manœuvres que le gouvernement congolais n’accepte pas, affirme le chef de la délégation congolaise à Kampala.

« Quelle n’a pas été notre déception de constater que les fameux quatorze jours, lorsqu’on nous appelle à Kampala, ont été consacrés à du théâtre, à du cosmétique. La seule chose qui intéressait la médiation ce n’était pas la fin de la guerre, ce n’était pas que les gens déposent les armes, ce n’était pas d’augmenter une pression, comme ça était dit et écrit, sur le M23. C’était plutôt quel type de rapport il fallait faire à New-York le 23 [septembre], c’est-à-dire quelques jours après», a déclaré François Muamba à Kinshasa.

Les Chefs d’Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, réunis au VIIème sommet de leur organisation dans la capitale ougandaise jeudi 5 septembre, avaient recommandé la reprise de ces pourparlers de Kampala, au point mort depuis plusieurs mois. 


Les travaux qui ont effectivement repris le 10 septembre n’ont toujours pas abouti dans les quatorze jours impartis par les dirigeants de Grands Lacs pour les clore.

Les protagonistes-la facilitation et la partie congolaise- ont plutôt consacré cette période à la préparation du rapport de ces travaux qu’ils ont soumis au conseil de sécurité de l’Onu en marge de la 68è assemblée générale.

«Pour faire ce rapport à présenter en marge de la récente session ordinaire de l’assemblée général de l’Onu, on nous a mis dans une salle, on a fait des photos, on a fait des trucs, et puis finalement on nous a donné un soit disant un ordre du jour comportant dix points», affirme François Muamba exaspéré.

Ces dix points étaient extraits de la deuxième proposition d’accord formulée par l’Ouganda. Une proposition « que nous avons rejetée, puisque comportant des choses qui portaient atteinte à notre souveraineté, qui portaient atteinte à l’intégrité de notre territoire», souligne-t-il.

«Même si on doit négocier pendant dix ans, personne ne nous fera signer des choses de cette nature là. Je conclus simplement en disant personne ne peut plus nous distraire, qu’il s’appelle président Museveni ou autre chose, personne», tranche le chef des négociateurs congolais.

Après que les dirigeants des Grands Lacs ont demandé la reprise des pourparlers de Kampala, le M23 s’était dit prêt à désarmer et retourner à la vie à conditions que les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) présents au Congo soient neutralisés et que les réfugiés congolais tutsis rentrent en RDC.

Mais l’un des points d’achoppement porte sur l’avenir des rebelles. Ces derniers veulent une amnistie collective pour les faits insurrectionnels de nature à mettre en péril les institutions de la République ou à porter atteinte à l’intégrité du territoire national qu’ils ont commis. 


Ce à quoi le gouvernement congolais s’est catégoriquement opposé. Kinshasa a d’ailleurs transmis une liste de 78 chefs du M23 qu’il ne veut pas réintégrer dans l’armée.

Publiquement, le M23 dit considérer la question des amnisties comme subsidiaire.

«Nous nous battons pour le pays et pour notre survie. Pour la sécurité de notre population, le retour des réfugiés et la réconciliation nationale », affirme Bertrand Bisimwa, le président du M23.

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radiookapi.net

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