samedi 12 octobre 2013

Kampala : les négociations de la ruse

Kinshasa, le 11/10/2013

ALORS QU’AU NORD-KIVU LA MONUSCO ACCUSE LE M23 DE RENFORCEMENT DE SON DISPOSITIF MILITAIRE EN VUE DE LA REPRISE DE LA GUERRE 
 
 


Sept autres jours sont épuisés, sans que le Médiateur présente un projet d’Accord de paix

Rien ne va à Kampala. Depuis la reprise du énième round des négociations entre les rebelles du M23 et le gouvernement congolais, il n’y a aucune avancée. 


L’impasse persiste sur les mêmes principaux points de divergence qui, comme on le sait, sont des pièges dressés pour conduire à la consécration de la balkanisation de la RDC par Rutshuru.

A la manœuvre Kaguta Yoweri Museveni, le Médiateur ougandais qui utilise ruses sur ruses pour parvenir à cette fin. Ils espèrent extorquer la signature de la délégation congolaise qui pourtant veille au grain sur l’amnistie en bloc du M23, son intégration dans les FARDC et son cantonnement avec femmes et enfants uniquement au Nord-Kivu. 


Y a-t-il un autre terme pour qualifier cela de balkanisation ?

Sur place, le chef de la délégation gouvernementale, François Muamba dissimule, mal sa colère contre le Médiateur. Il l’accuse de tout tenter pour sauver le M23. Toutes les propositions qu’il fait vont dans le sens de la satisfaction des intérêts des rebelles qu’il ne se gène plus de défendre ouvertement.


On attendait un projet d’Accord lundi dernier. Mais rien n’est tombé. Museveni a consommé tout le temps qui lui était imparti par le VIIème Sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CIRGL qui était de 14 jours.

Auxquels on avait encore ajouté 7 jours. Tout cela est dépassé. Il a déjà consommé tout le temps additionnel et est au clignotant rouge. 


Mais ce n’est pas l’avis de Alphonse Tumba Lwaba, secrétaire exécutif de la CIRGL basé à Bujumbura qui estime lui que le délai imparti par les chefs d’Etats au Médiateur n’a aucun caractère contraignant.

On ne veut pas dire qu’au 14ème jour si on n’a pas fini on fait les valises. Pas du tout. Le timing c’est juste pour pousser les parties à aller de l’avant. 


Si tel est le cas, le Médiateur qui n’a aucune pression en termes de temps et qui n’a pas du tout intérêt à boucler rapidement, y mettra une éternité sans avoir à en répondre devant qui que ce soit.

Pour ce qui est des travaux eux-mêmes, Alphonse Tumba Lwaba affirme lui qu’il y a des avancées significatives sur bien des choses sauf la question d’amnistie, d’intégration du M23 dans les Fardc et leur cantonnement au Nord-Kivu avec leurs dépendants. 


Justement ce sont ce trois, points de désaccord qui établissent qu’il n’y aucune avancée pour le dernier round des négociations.

Sur quoi y a-t-il des avances significatives si ces trois points continuent à diviser les deux parties ? 


Même sur les 10 points que la Médiation avait élaborés avant d’aller à New York, il n’y a que des divergences entre les deux parties comme l’avait encore montré Muamba Tshishimbi dont les propos de chaque jour tranchent avec l’assurance du « Prof » Tumba Lwaba qui donne son opinion de diplomate de la CIRGL.

LE M23 SE REARME

Sur le terrain militaire, au Nord-Kivu, le M23 n’est pas resté les bras croisés. Profitant des blocages de Kampala provoqués par ses parrains, il a renforcé son armada par des nouvelles acquisitions en équipements lourds. 


Ce n’est pas la coordination de la Société civile du Nord-Kivu qui donne l’alerte comme d’habitude. Mais bien le patron de la Monusco lui-même, entouré du commandant des Casques bleus lors de sa communication mercredi dernier à Goma.

La Monusco soutient qu’elle a des preuves irréfutables sur ce réarmement du M23 puisqu’elle en a même saisi le mécanisme élargi de vérification de la CIRGL. 


Mais ce mécanisme, les Congolais ne lui font pas du tout confiance. Car il ne fait pas son travail comme il se doit. La preuve, c’st que la Rdc était contrainte de récuser son commandant ougandais pour ses fréquents parti pris avec le M23.

Ce n’est pas aujourd’hui que le M23 est approvisionné en lourds, sous la barbe du mécanisme qui joue le jeu de l’ennemi exactement comme le Médiateur, le Président Museveni, à Kampala. 


Quant à la source d’approvisionnement du M23, la Monusco n’a cité aucun pays. Mais c’est connu, les armes des rebelles rwandais viennent bien du Rwanda et nulle part autre, là-dessus il n’y a pas de mystère possible.

Ce renforcement montre que le M23 n’accorde aucune importance aux négociations politiques. Autrement il ne se serait pas réarmé pendant que les négociations ont encor court. 


Il faut s’attendre à la reprise des hostilités dans un bref délai. Des blocages créés de toutes pièces à Kampala sont destinés à justifier la prochaine reprise de la guerre sur tous les fronts. 

Comme on le sait, du côté de la Société civile du Nord-Kivu, on continue à voir des militaires rwandais rallier les positions du M23 sous encadrement des officiers rwandais. Branle bas de combat. 
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Kandolo M. 
Forum des AS

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