samedi 12 octobre 2013

L’insécurité en RDC "dans une petite poche" qui rapporte 500 millions USD aux groupes armés chaque année

11 Octobre 2013



Le gouvernement congolais, qui considère qu’il n’y a de l’insécurité en République démocratique du Congo (RDC) que « dans une petite poche », doit vite se raviser à l’annonce du pactole de « 500 millions USD chaque année » que s’y font les groupes armés.

« S’il y a de l’insécurité (en RDC), c’est dans une petite poche, c’est dans un réduit du pays », a déclaré le ministre du Plan et Suivi de mise en œuvre de la révolution de la modernité, Célestin Vunabandi, qui accompagne le Premier ministre Augustin Matata Ponyo au Etats-Unis.

« Un réseau mafieux »

L’Ong Enough Project affirme, dans un rapport sur l’exploitation des minerais par les groupes armés dans l’Est de la RDC publié le 10 octobre 2013, que « l’exploitation de l’or rapporte aux milices 500 millions de dollars américains chaque année ».

Elle dit avoir « découvert que c’est tout un réseau mafieux qui est en train de causer une hémorragie financière à hauteur de 500 millions de dollars qui devraient plutôt être logés dans le Trésor public congolais ». 


« Il fut un moment où Bosco Ntaganda était le patron de cette mafia aurifère dans l’Est du Congo. Et aussitôt qu’il a fait reddition à la Cour pénale internationale, c’est le général Makenga qui a pris la relève », accuse Fidel Bafilemba, chercheur d’Enough Project.

Disant posséder des preuves que le M23, qui travaille avec d’autres groupes armés dans ce trafic, « finance ses activités militaires grâce au commerce de l’or illégalement exploité », il cite également les milices de Cheka (Walikale), d’Hilaire Kombi et de Kakule Sikuli Vasaka alias Lafontaine au Nord-Kivu et de Justin Banaloki alias Cobra Matata en Ituri (Province Orientale).

« Les groupes armés ont abandonné l’exploitation de certains minerais comme la cassitérite qui exige des gros moyens pour son transport. Ils auraient également fait l’impasse sur le coltan depuis l’adoption de la loi Dodd Franck sur les minerais de sang qui oblige les entreprises américaines à rendre publique l’origine des minerais pour lutter contre le commerce des minerais extraits dans les zones en conflit », relève le rapport.

« L’or est plus facile à transporter. Ce qui faciliterait son commerce illégal à travers les frontières d’une région en proie à des multiples conflits armés. L’or recueilli par les groupes armés transiterait par l’Ouganda et le Burundi avant d’être vendu à l’international. Vous pouvez mettre l’équivalent de 20 000 dollars dans votre poche et traverser la frontière », selon Fidel Bafilemba.

La lutte contre ce trafic d’or étant alors complexe, il recommande au gouvernement congolais d’« asseoir son autorité partout ».

« La petite poche » d’insécurité

En fait, la « petite poche du pays » comprend plusieurs territoires du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Nord-Katanga et de la province Orientale où sont identifiés une trentaine de groupes armés qui exploitent impunément les ressources minières qu’ils exportent à l’étranger.

Comme on peut le constater sur la carte de l’Est de la RD Congo, le M23 est implanté dans le territoire de Rutshuru (5,289 km²), au Nord-Kivu (59.631 km²) où d’autres groupes armés congolais et étrangers sévissent dans les territoires de Beni, Lubero, Masisi, Nyiragongo et Walikale.

Outre sa vocation agro-pastorale, le Nord-Kivu regorge de nombreux gisements miniers : or (Beni, Lubero, Masisi et Walikale), argent (dans tous les Territoires sauf à Nyiragongo), monazite (Beni, Lubero et Walikale), pyrochlore (Beni et Rutshuru), cassitérite (Rutshuru et Masisi), columbo-tantalite (coltan) dans Lubero, Masisi et Walikale, wolframite (Lubero, Masisi et Walikale).

On y trouve également le zirconium (Rutshuru et Masisi) le phosphate (Rutshuru), le diamant (Lubero et Walikale) et la tourmaline (Walikale).

Le Nord-Kivu vit dans une situation sécuritaire et humanitaire dramatique depuis plusieurs années, à la suite des activités d’une trentaine de groupes armés étrangers (rwandais, ougandais) et congolais, auxquels est venu s’ajouter en mai 2012 le M23.

Le M23 constitue, selon les chefs d’Etat des pays membres de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), « une menace sérieuse à la paix, la sécurité, la stabilité et au développement de la région ».

Selon la Société civile du Nord-Kivu, les rebelles du M23 occupaient, début octobre, des villages situés sur l’axe Kiwanja-Ishasha, long de 40 kilomètres au Nord-Est du chef-lieu du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). 


Partis de Kiseguru (à 17 km au Nord-est de Kiwanja), ils auraient progressivement occupé Katuiguru, Kisharo, Buramba et Nyamilima, avant d’arriver à Ishasha, tard mardi dans la nuit.

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par la Force de la Monusco, poursuivent leurs opérations de neutralisation de toutes les forces négatives au Nord-Kivu, y compris le M23.

Nord-Katanga


Les FARDC ont fait subir plusieurs revers aux groupes armés qui sévissent dans le Nord-Katanga (vers les rives du lac Tanganika), principalement les miliciens Kata-Katanga, « qui se veulent sécessionnistes », et les Maï-Maï de Kyungu Gédéon « qui n’ont pas de cause à défendre, sinon celle du pillage ».

« Les Maï-Maï Gédéon et les Kata-Katanga ont commencé à étendre leur influence pour contrôler d’abord les sites miniers, parce qu’il faut aussi voir qu’il y a des implications économiques en premier surtout », selon le porte-parole militaire de la Force des Nations unies, la Monusco, le colonel Félix Basse :

« Il faut reconnaître humblement qu’il n’y a pas une présence forte. Mais, nous sommes là aux côtés des FARDC. Nous continuons à les appuyer, à leur fournir toute l’assistance dont ils ont besoin pour mettre un terme aux activités des Kata-Katanga et de Gédéon », assure le colonel Basse.

L’Ituri représente 2,79% du territoire national

Le district de l'Ituri a une superficie de 65 659 km2, soit 2,79% du territoire national et 13% de la superficie de la Province Orientale. Il est subdivisé en cinq territoires administratifs (Aru, Djugu, Irumu, Mahagi et Mambasa), 45 collectivités-chefferies et secteurs, 331 groupements coutumiers et 4.084 localités.

I. Groupes armés nationaux au Nord-Kivu et au Sud-Kivu

01)Maï-Maï APCLS -Alliance des Patriotes pour un Congo libre et
souverain, (Masisi, Walikale), Nord-Kivu, du lieutenant général
Janvier BUINGO Karairi;

02) Maï-Maï-Forces de défense congolaises, ex-GUIDE (Walikale),
Nord- Kivu, du colonel Luanda Butsi


03) Maï-Maï-Kifuafua (Ufamandu) Sud-Kivu et (Ziralo), Nord-Kivu


04) Maï-Maï - Nduma Defense du Congo, du colonel Sheka Ntabo


Ntaberi (Walikake), Nord-Kivu


05) Maï-Maï –Raia Mutomboki (Shabunda et Mwenga), Sud-Kivu


06) Maï-Maï Kirikicho, (Kalehe), Sud-Kivu, du colonel chef Kanyere Longangi;


07) Maï-Maï Simba (Lubero) Nord-Kivu, du colonel Jean-Luc ;


08) Maï-Maï Shetani (Rutshuru, Chefferie de Bwito), Nord-Kivu, du colonel Shetani Muhima ;


09) Maï-Maï Jackson (Rutshuru et Lubero), Nord-Kivu, du colonel Paluku Jackson ;


10) UPCP/FPC - Union des Patriotes Congolais pour la Paix / Forces
Populaires Congolaises, en sigle (ex-Pareco), du général de brigade Kakule Sikuli Vasaka alias Lafontaine, (Lubero), Nord-Kivu


11) M23 – Mouvement du 23 mars 2009 ex-CNDP, (à Kitshanga) qui a fusionné avec l’ex-Pareco -FAP, (à Ngungu, Masisi), l’ex-Pareco-Fodepe (Masisi), l’ex-Pareco-Force (Masisi), l’ex-Pareco-Mongol (Masisi), l’ex-Pareco-Nyeganyega (Masisi), l’ex-Pareco-rengera Buzima, (Masisi) tous ont adhéré au M23.


12) Pareco-Natura (Masisi), Nord-Kivu


13) Maï-Maï Yakutumba (Fizi et Uvira), Sud-Kivu


14) Maï-Maï Folc - La Force œcuménique pour la libération du Congo, du colonel Bana Sultani Selly, alias « Kava wa Selly », alliée au M23 (Beni, dans la vallée du Semiliki), Nord-Kivu;


15) Maï-Maï MCC-Mouvement congolais pour le changement du colonel Bede Rusagara (Uvira), Sud-Kivu ;


16) ALEC - Alliance pour la libération de l’est du Congo, présidé d’abord par Akim Hakizimana Muhoza, puis par Tommy Tambwe résident au Rwanda; allié au MCC et au M23 (Uvira, plaine de la Ruzizi) Sud-Kivu

II.Groupes armés étrangers au Nord-Kivu et au Sud-Kivu


1) FDLR- Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda : Le colonel Pacifique Ntawhunguka, alias « Omega», reste à la tête du secteur du Nord-Kivu et le lieutenant-colonel Hamada Habimana a pris le commandement du Sud-Kivu. Chacun des six sous-secteurs des FDLR compte de 250 à 400 soldats.


2) FDLR/FOCA -Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda-Foca, (Walikake) Nord-Kivu ;


3) FDLR–RASTA -Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda-Rasta, (Walikake et Masisi) Nord-Kivu ;


4) FDLR-RUDI -Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda-Rudi,
(Walikake, Masisi et Tshuru) Nord-Kivu ;


5) ADF-NALU (Ouganda) basé dans les montagnes de Beni (Ruwenzori) ;


6) FPM-Front du peuple murundi, groupe burundais, Sud-Kivu ;


7) FNL-Forces nationales de libération, burundais au Sud-Kivu ;


8) FDA-Forces démocratiques alliées sous le contrôle de l’Ouganda, en coopération avec le groupe terroriste Al-Chabab en Afrique de l’Est,


(Beni) Nord-Kivu ;
9) FPM-ADN-Front du Peuple Murundi – Alliance divine pour la nation, burundais au Sud-Kivu.

III.Groupes armés en Province Orientale 


1) FRPI-Les Forces de résistance patriotiques en Ituri, du général de
brigade » Justin Banaloki, alias « Cobra Matata », constituent le
groupe rebelle le plus fort de l’Ituri, province Orientale ;


2) COGAI-Coalition des groupes armés de l’Ituri, créée en mai 2012,
présidé par Justin Banaloki, alias « Cobra Matata » (province
Orientale, district de l’Ituri);


3) MRPC-Mouvement de résistance populaire du Congo, allié du M23, créé
en août 2012 par des membres de l’ethnie hema, du lieutenant-colonel
Rutsholi, (province Orientale, district de l’Ituri) ;


4) UPC-Union des patriotes congolais, (province Orientale, district de
l’Ituri) ;


5) Maï-Maï Morgan, du major Morgan, (province Orientale, territoire de
Mambassa , district de l’Ituri)

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Angelo Mobateli
Le Potentiel 

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