samedi 12 octobre 2013

RDC : « Joseph KABILA », vers une autocratie à vie innommable

12/10/2013 

 

Joseph KABILA - President sortant de la RDC.

Pas de surprise et pas d'étonnement. L'objectif vrai mais inavoué des concertations nationales n'étaient qu'un secret de polichinelle. 


Il a été finalement dévoilé en pointillé dans le discours de clôture lu par le président Joseph Kabila, ayant laissé entendre que la majorité ne devrait pas tenir la minorité (opposition) à l'écart de la gestion des affaires du pays, ce qui, en termes clairs, signifie un gouvernement commun au sein duquel le pouvoir et le contre-pouvoir travaillent solidairement en symbiose. 

On a forgé un concept inouï de " démocratie consensuelle ", comme on avait fabriqué la formule de " 1+4 ". 

Le bénéficiaire principal de dividendes est Joseph Kabila lui-même, qui tire avantage de ces arrangements louches pour contour le tir de barrage fatal de 2016, et de là s'installer dans une autocratie à vie innommable.

Le pouvoir et le contre-pouvoir sont comme les montagnes qui ne se rencontrent pas. 


Leur incompatibilité donne du relief au fonctionnement équilibré des règles du jeu démocratique l'association de deux dans une gestion commune fait que le contre-pouvoir se laisse phagocyter par le pouvoir. C'est le glissement au système de parti unique, de pensée monolithique.

La politique est un domaine de rivalités et d'intérêts contradictoires dans le cadre de la démocratie pour la conquête du pouvoir. 


Le mariage entre le pouvoir et le contre-pouvoir est une combinaison étrange, malhonnête et antidémocratique, très dangereuse.

Avec cette démocratie dite consensuelle et la formation d'un gouvernement dit de large ouverture nationale, un fourrure-tout de mare aux grenouilles, à cause de la complicité et de la mesquinerie d'une classe politique complètement pourrie, versatile et vénale sans scrupules, on nous ramène en arrière à une époque encore plus ténébreuse que celle du régime de Mobutu.

Or, nous étions déjà sortis du tunnel avec la conférence nationale souveraine et ensuite avec le dialogue inter congolais à Sun City, deux étapes ayant restauré et consacré le pluralisme politique et le retour du printemps.

La démocratie est enterrée, l'alternance démocratique en RDC bannie. Quid alors du sommeil de bébé dont nous sommes en train de dormir sans pouvoir nous réveiller ? 


Nous voyons, impuissants, de quelle manière on fait astucieusement le lit d'une dictature perpétuelle dans notre pays, teintée de vernis de démocratie du trompe-l'œil.
Aménager le lit d'une " présidence à vie "

L'enterrement de la démocratie et le complot de balkanisation du pays sont concoctés et vont de pair. 


Avec les concertations de Kinshasa auxquelles les participants ont décidé de l'élargissement de la mouvance présidentielle d'un pouvoir autocratique à base de démocratie dite consensuelle selon leur entendement commun, et les négociations à Kampala où les rebelles du M23 qualifiés de forces négatives mais qui, curieusement sont présentés comme des interlocuteurs valables devant traiter sur un pied d'égalité avec Kinshasa, et dont les exigences visiblement de lèse-souveraineté devraient être prises en considération.

On presse Kinshasa de trouver absolument une solution politique avec le M23, mais les termes et contours de ce compromis ne sont pas clairement définis.

Toutefois, on n'est pas loin de s'imaginer qu'il s'agit d'une solution politique visant à satisfaire aux exigences de conquête de l'espace vital indirectement en faveur du Rwanda dans les parties territoriales de Rutshuru et de Masisi occupés par ces rebelles.

Après être tombé dans le panneau par la signature de l'accord de mars 2009 dont la divulgation plus tard a scandalisé l'opinion, Kinshasa est désormais très embarrassé.
Le lit de la " présidence à vie" est fait sciemment et graduellement.

Le retour de l'abbé Apollinaire Malu-Malu à la tête de la CENI dans des conditions douteuses et scandaleuses en dépit d'une objection ferme opposée par la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et le Vatican, n'était pas un coup de hasard. C'était bien calculé en prévision de l'échéance électorale de 2016.

Le programme du recensement déjà esquissé va au-delà de 2016 et l'organisation des élections à partir de la base ne peut intervenir qu'après. 


Les concertations précipitées et bâclées ont produit des résolutions sur lesquelles on va s'appuyer pour l'aménagement de la literie d'une " présidence à vie " qui n'ose pas dire son nom. 

Des volumes ont été pondu dare-dare d'une manière suspecte par des cadres du PPRD et de la MP, et dont la toile de fond en filigrane est la révision de la constitution pour perpétuer l'autocratie régnante.

Le congrès va entériner les considérations du chef de l'Etat en conformité avec les résolutions des concertations. Le gouvernement de large ouverture nationale sera un instrument d'exécution d'actions dilatoires en vue de contourner le tir de barrage de 2016. 


Grand-messe d'enterrement de la démocratie

Les travaux des concertations nationales qui étaient tout à fait visiblement intéressés et ne pouvaient en rein égaler ceux de la conférence nationale souveraine ni du dialogue inter congolais à Sun City, n'apporteraient aucune solution à la crise que connaît ce pays. 


Nous sommes dans un système pourri et chancelant, en panne de leadership, fort, conscient et responsable, capable de moraliser la société, d'infléchir le cours des événements, de renverser la vapeur.

Tout que le système restera le même, rien ne changera. Toutes les manœuvres auxquelles on recourt n'ont pour but que la consolidation du système avilissant et abrutissant. 


Pendant qu'on se divertit à Kinshasa, Kigali et Kampala sont en train d'installer tranquillement leurs colonies de peuplement à l'intérieur de la RDC, notamment à Rutshuru et à Béni au Nord Kivu.

C'est la preuve que les concertations dites nationales visaient autre chose que la recherche d'une cohésion nationale pour libérer l'est des exactions des rebelles, dont le M23. Ces distractions traduisent l'inconscience et l'irresponsabilité au niveau national et confortent des voisins en quête d'espace vital.

Plus à plaindre qu'à blâmer sont des apostats de l'opposition qui se sont embarqués à l'aveuglette dans ces concertations, appâtés par monts et merveilles qu'on leur a fait miroiter par des recruteurs thuriféraires du pouvoir et surtout par le retors homme de la rigueur, ce dribbleur qui sait bien jouer son rôle de troisième larron dans toutes les circonstances jugées troubles.

Puisqu'ils se sont complètement mouillés, que vont-ils devenir demain ceux à qui la chance n'aura pas souri après la formation du gouvernement de large ouverture ? 


Ils sont impardonnables d'avoir participé activement et consciemment à la grand-messe d'enterrement de la démocratie et de restauration d'un système de parti unique sur les ruines du MPR d'autrefois.

Frustrés par la mouvance et radiés par l'opposition, de quel bord pourront ils se réclamer demain dans la démocratie consensuelle qu'ils ont forgée aux concertations ? 


Dans un pays unique au monde où le pouvoir et le contre-pouvoir travaillent la main dans la main, l'alternance démocratique est bannie et inimaginable comme dans les anciens pays satellites de l'ex-empire soviétique. On voit à quelle période de reculons ramène la RDC.
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[laTempeteDesTropiques]

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