mercredi 16 octobre 2013

RDC : Le brasier est toujours en train de brûler

16/10/2013 

 

FARDC

La Société civile demande au gouvernement d’autoriser les Fardc à passer à l’offensive et de rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda et l’Ouganda. Sur la ligne du front du Nord-Kivu, des accalmies constatées souvent ne sont qu’apparentes et précaires. 


Le brasier est toujours en train de brûler. Par la faute du M23 et son parrain rwandais qui tient à pérenniser cette situation de guerre et donc de terreur dans la population. 

La dernière rupture en date est celle d’hier sur le front de Kibumba, à 20 km au nord de la capitale provinciale Goma.

Les rebelles et les Fardc s’y sont affrontés à la canonnade. Les deux camps ont reconnu l’incident. 


Selon des informations recoupées sur place, c’est naturellement les rebelles qui ont ouvert le feu sur une position tenue par les loyalistes. 

Ils en ont du reste pris l’habitude depuis la fin des combats de Kibati, ils ne cessent de provoquer les Fardc et de les attaquer autant que possible pour les harceler sur tous les fronts.

Mais, il ne faudra surtout pas que les Fardc restent les bras croisés pour obéir aux directives surréalistes de la CIRGL qui lui demande de ne pas bouger. 


Alors que tout le monde le sait, le M23 a toujours foulé aux pieds les recommandations de cette même CIRGL qu’ils piétinent comme un torchon, sans qu’elle ne s’en offusque outre mesure. 

Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures de la CIRGL qui laisse les rebelles attaquer impunément les positions des Fardc mais qui enjoignent ces dernières de ne pas bouger.

Les Congolais doivent se mobiliser comme un seul homme pour s’opposer à ces directives déséquilibrées de la CIRGL qui ne visent que la pérennisation du phénomène M23, ce qui consacrerait naturellement la balkanisation. 


Vraisemblablement c’est cet objectif qui est poursuivi par une poignée de membres de la CIRGL qui n’ont cessé de rêver d’un dépècement de la RDC par l’Est, à savoir le Rwanda et l’Ouganda.

C’est cet état des choses qui a révolté la Société civile du Nord-Kivu par sa coordination basée à Goma la poussant à monter sur ses grands chevaux. 


Cette structure citoyenne a adressé un mémorandum au chef de l’Etat, le Raïs Kabila en lui demandant d’autoriser les Fardc à passer à l’action dans la traque du M23 avec les autres groupes armés qui terrorisent la population au quotidien.

La Société civile fonde sa foi aux militaires loyalistes par leurs exploits dans les combats de Kibati où ils avaient acquis un prestige indiscutable. Cette performance est la preuve que les Fardc sont en mesure aujourd’hui de venir à bout du M23 et d’inquiéter sérieusement ses parrains rwandais. 


La Société civile du Nord-Kivu réclame purement et simplement la guerre afin de devancer le M23 et le Rwanda qui sont en train de la préparer méticuleusement croyant prendre les loyalistes par surprise.

Ils ont introduit des armes dans le territoire et des soldats rwandais sont à l’œuvre, sur le territoire congolais. Ce n’est pas tout au chapitre de leurs desiderata au Président Joseph Kabila. 


La coordination de la Société civile du Nord-Kivu lui demande également de rompre, toutes affaires cessantes, les relations diplomatiques avec le Rwanda, l’Ouganda et même le Burundi car c’est prouvé que ces Etats appuient le M23. Pas suspension mais rupture.

L’Ouganda par exemple qui dit ne rien à voir avec le M23 malgré qu’il était abondamment cité dans les tout premiers rapports des experts de l’Onu a pourtant apporté aux rebelles un appui politique et diplomatique de taille aux négociations de Kampala. Le masque est tombé.

C’est le Président Museveni lui-même, en personne, comme Médiateur et non le facilitateur Crispus Kiyungu qui est à la base des impasses de Kampala. 


C’est donc Kaguta Museveni en personne qui est descendu dans l’arène et qui se bat pour que si Accord de paix il y a entre le M23 et le gouvernement congolais, que les trois exigences-clé des rebelles soient satisfaites obligatoirement. 

CONDITIONS SINE QUA NONE

Ce sont ses conditions sine qua none à lui. Il s’agit de l’amnistie totale et en bloc à tout le M23, leur intégration automatique dans les Fardc et leur cantonnement avec armes, femmes et enfants au Nord-Kivu et nulle part autre. 


Cela s’appelle consacrer la balkanisation. 

Cela s’appelle aussi rééditer le CNDP-Ntaganda. ça s’appelle l’Accord du 23 mars 2009 à Goma. Cela aucun Congolais ne l’accepterait. 

C’est pourquoi, les Fardc, soutenues par la Brigade d’intervention de la Monusco, devraient lancer l’assaut sur Rutshuru en vue d’éradiquer le M23.

La voie politique qu’avait prônée la Communauté internationale a montré ses limites. Bientôt 12 mois de Kampala sans rien produire de positif. Pendant ce temps sur le terrain, les rebelles ne font que se réarmer par le Rwanda. 


A New York, on pouvait douter si des informations ne venaient que des villageois congolais ou de la Société civile du Nord-Kivu qu’à Kigali et à Bunangana on qualifie d’alarmiste.

Mais la Monusco elle-même, par la bouche de son patron, Martin Kobler assisté par le commandant des Casques bleus, a confirmé le renforcement de l’armement du M23. 


Donc le M23 se réarme pour reprendre la guerre. Pour s’en convaincre, on revient sur un incident qui est en voie de passer inaperçu alors qu’il est gravissime sur le plan militaire. 

Pas plus tard que vendredi dernier, un hélico de la Monusco a essuyé de tirs de la DCA rebelle.

Si ceux-ci n’ont pas peur de tirer sur un hélicoptère de la Monusco, c’est qu’ils cherchent bien un élément enclencheur de la guerre. Car cette attaque, un casus belli, doit être perçue comme de la pure provocation faite aux onusiens afin de les pousser à répliquer pour que reprennent les hostilités. 


Par cette attaque, le M23 envoie un message sans fioriture à la Monusco : la fin de la voie politique tant claironnée par Mary Robinson, l’Envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour les Grands lacs. 

Cette attaque du M23 contre un hélicoptère de la Monusco l’a clouée au pilori. Il ne reste plus qu’aux Fardc et à la Brigade d’affuter les armes. La guerre n’est plus du tout loin de nous. La Société civile du Nord-Kivu a vu juste en écrivant au Président Joseph Kabila…
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[Kandolo M.]  

© KongoTimes

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