jeudi 3 octobre 2013

Une messe noire à Goma

 

A l’initiative de Mary Robinson et Pole Institute.

Intellectuels, acteurs de la société civile de la sous-région des Grands lacs sont consultés pour une conférence internationale. Le lieu choisi pour cette rencontre est Goma. 


L’ordre du jour concerne l’instabilité qui règne dans cette partie du continent. Mary Robinson, Envoyée spéciale de Ban Ki-Moon et Pole Institute en sont les metteurs en scène. 

Pour les spécialistes de la sous région, l’agenda tant redouté de la balkanisation de la RDC serait au centre de ce que l’on peut d’ores et déjà appeler la messe noire de Goma.

La communauté internationale avait promis de rester constamment à la disposition de la RDC et de la région des Grands lacs dans le suivi de l’accord-cadre signé à Addis-Abeba. 


Cet engagement renouvelé serait à la base de la conférence internationale que compte organiser l’Envoyée spéciale du secrétaire général dans la région des Grands lacs, Mary Robinson, en collaboration avec Pole Institute. 

L’occasion serait ainsi donnée aux acteurs concernés de se retrouver pour des échanges constructifs en vue de la consolidation de la paix dans la sous-région.

A en croire des sources crédibles, la préparation de cette conférence serait très avancée. Des scientifiques, acteurs de la société civile,…, autres experts sont consultés pour une participation massive à cette rencontre sous-régionale donnée pour cogiter sur la paix.

Seulement voilà. La bande annonce, très attractive ne serait que la face visible d’un coup fourré. Encore une fois, on veut se moquer du peuple congolais en lui faisant avaler des couleuvres. 


Et, dommage !, c’est l’élite congolaise qui est mise à contribution pour remplir la sale besogne. Celle de trahir son pays et sa nation. Quid ?

Après plusieurs tentatives qui se sont soldées par des échecs cuisants du fait du ciment national, les fossoyeurs de la nation congolaise ne s’avouent pas vaincus. 


Ils tentent une nouvelle fois de revenir à l’assaut pour véhiculer leur message de la nécessité de créer une communauté sous régionale qui comprendrait pour la RDC seulement les provinces de l’Est, particulièrement le Nord-Kivu.

Peine perdue ! La pilule ne peut passer car, le peuple congolais n’est plus dupe. Les discours séducteurs du genre les communautés de l’Est jouissent de la proximité avec Kigali et Kampala par rapport à l’éloignement de Kinshasa, ne peuvent plus porter. Le fond de la démarche, qui ne date pas d’hier, est connu.


 Dans un premier temps, c’est arriver à faire profiter les ressources naturelles de la RDC à tous ses voisins des Grands Lacs, en développant l’argumentaire selon lequel les bénéficiaires sont un même peuple de part et d’autre des frontières communes.

Dans un deuxième temps, se servir de cet esprit d’appartenance à un même peuple pour exiger l’autonomie de gestion de l’espace cerné puis, plus tard, enclencher la procédure d’autodétermination qui conduira à l’indépendance proprement dite. 


Et la communauté internationale apportera son contreseing en jouant à l’accompagnement ou aux bons offices (c’est selon).

La RDC n’est ni à vendre ni à mettre sous tutelle

La recette est connue. Elle est portée par un schéma qui a fait ses preuves dans l’ex-Yougoslavie et au Soudan. 


Les auteurs de cette mise en scène ne s’en sont pas cachés. Ils ont eu à s’exprimer à beaucoup d’occasions et dans plusieurs tribunes. 

Dans le lot figurent les Nicolas Sarkozy, les Bill Clinton, les Susan Rice, les Johnnie Carson, les Samantha Powell ; la liste n’est pas exhaustive. Tout ce que ce beau monde, qui s’estime plus intelligent, plus sage et plus outillé que le peuple congolais, devrait comprendre que l’on ne réussit à tous les coups.

Ils ont beau être subtils à tout crin, calculateurs chevronnés et manipulateurs assermentés, cette énième tentative est un pétard mouillé. 


*Une chose est certaine : 

la RDC n’est ni à vendre ni à mettre sous tutelle de la communauté internationale. L’ex-Colonie belge n’a pas besoin d’une nouvelle colonisation, quelles qu’en soient les motivations.

Les Congolais maitrisent leur histoire récente. Ils savent d’où vient leur mal actuel et tout ce que l’on complote au niveau sous régional, continental et international pour, soit rectifier le tracé des frontières soit arracher une partie de son territoire pour l’annexer aux voisins, au nom de la fameuse solidarité sous régionale. 


Le peuple congolais est suffisamment sensibilisé sur cette conspiration au point que le complot est voué à l’échec. La vigilance est tous azimuts au sein de la population. Ce n’est pas l’entretien des conflits armés récurrents, à travers les différents groupes armés, qui pourra la faire baisser de garde.

L’échec est d’autant plus évident que les metteurs en scène actuels ont le malheur d’être connus dans l’opinion nationale. 


Pole Institute, qui se veut un centre d’études, a été créé et financé par les balkanisateurs de la RDC avec pour mission de donner un caractère scientifique, autrement dit rationnel, aux arguments relatifs à la partition de la RDC. Il suffit de visiter ses archives pour s’en rendre compte.

Envoyée spéciale de Ban Ki-moon dans les Grands Lacs, Mary Robinson s’est distinguée par son double langage. On lui doit la reprise des pourparlers de Kampala entre le gouvernement et le M23 alors que ce dernier est classé force négative par les textes dont elle a reçu la charge d’assurer l’application.

Goma : un choix non fortuit

Par ailleurs, les initiateurs de la messe se sont dévoilés en portant leur choix sur la ville de Goma pour abriter leurs cogitations. Ils voudraient casser la résistance qui s’est consolidée dans cette ville du fait de tout ce que les populations ont enduré depuis des décennies. 


Qu’une conférence de cette envergure se tienne à Goma, une ville martyre considérée par ailleurs comme le Gaza congolais, cela interpelle.

Ce choix vise à imprimer dans la mémoire collective que la partie Est du pays doit continuellement échapper au contrôle de Kinshasa. 


Bien plus, ils voudraient habituer l’élite à comprendre que Goma est appelé à devenir la capitale de la nouvelle République en gestation après bien sûr la balkanisation du pays en morceau. Goma est le symbole de la résistance. Elle représente la lutte et non la concertation. 

Le siège des institutions c’est Kinshasa. Goma est considéré comme le siège de la résistance. Dans la mémoire collective, personne ne peut l’enlever.

Pour des observateurs avertis des enjeux sécuritaires et géostratégiques qui se jouent dans les Grands Lacs, la noblesse de l’initiative serait l’arbre qui cache la forêt, laquelle couvre les visées de tous ceux qui, au pays et à l’étranger, ne veulent de l’existence de la RDC dans ses limites actuelle, d’une part, qu’elle ne puisse pas jouir des richesses dont elle est dotée, d’autre part.

Ces derniers s’accordent pour soutenir que la conférence dite internationale ne vise pas le renforcement des avancées déjà enregistrées dans le cadre de l’Accord cadre d’Addis-Abeba et la résolution 2098 instituant la Brigade spéciale d’intervention. 


Les observateurs en veulent pour preuve le fait que les consultations se passent de bouche à oreille au lieu de se dérouler dans des conditions de transparence les plus crédibles. 

Un agenda clair ne s’encombrerait pas d’opacité. On voudrait prendre le peuple congolais au dépourvu en lui balançant à la figure une sorte de compromis obtenu par son élite.

A Mary Robinson, il est demandé de quitter le terrain des réflexions pour celui des actions en faveur du retour de la paix. Elle devrait se préoccuper de l’évaluation des engagements pris par les Etats partie à l’Accord d’Addis-Abeba.

La ligne à suivre est celle tracée à travers ces engagements pris par les Etats : 


« Ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des autres Etats voisins ; Ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés ; Respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins ; Renforcer la coopération régionale, y compris à travers l’approfondissement de l’intégrité économique avec une attention particulière accordée à la question de l’exploitation des ressources naturelles ; Respecter les préoccupations et intérêts légitimes des Etats voisins, en particulier au sujet des sujets de sécurité ; Ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanctions des Nations unies ; et Faciliter l’administration de la justice, grâce la coopération judiciaire dans la région ».

Quelques vérifications suffisent pour se rendre à l’évidence que le compte est loin d’être bon. ________________
Source : Le Potentiel

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