le lundi 18 novembre 2013
« Un pays laisse-guidon ». Ainsi titrions-nous dans notre édition du lundi 11 novembre à propos de la situation sécuritaire chaotique qui règne en Libye, lorsqu’un procureur général et deux soldats étaient tombés sous les balles assassines d’une des multiples milices qui sévissent dans le pays.
On ne pensait pas si bien dire puisqu’en l’espace d’une semaine, le pays a connu une violence inouïe qui a laissé une quarantaine de morts sur le carreau.
La pagaille a atteint son paroxysme en Libye au point que l’on est tenté de dire que le pays va à vau-l’eau
Tout se passe comme si la démonstration de force organisée le 9 novembre dernier à Benghazi par le pouvoir central, a envenimé la situation, puisque, depuis lors, il ne se passe pas un seul jour sans que l’on assiste à des affrontements violents et meurtriers entre les milices les plus puissantes et les mieux organisées du pays.
Exaspérés et las d’assister à ce vide sécuritaire qui n’en finit pas, des Libyens, à l’appel du Conseil local de Tripoli, ont exprimé leur ras-le-bol à travers une manifestation de rue, qui, malheureusement, a très vite dégénéré.
De fait, sans ménagement, une des milices de Misrata dont ils demandaient le départ, a ouvert le feu sur la foule de manifestants, faisant de nombreux morts. C’est à ne rien comprendre.
La pagaille a atteint son paroxysme en Libye au point que l’on est tenté de dire que le pays va à vau-l’eau, tant la haine tribale a pignon sur rue.
Comment reconstruire un véritable Etat de droit dans un pays où même les civils se promènent l’arme au flanc ?
Comment asseoir une armée républicaine digne de ce nom dans un pays où, tels des champignons, poussent des milices qui se livrent à des querelles de positionnement ?
Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre dans la mesure où le pouvoir central, lui-même, semble dépassé par les évènements ; si fait que, s’avouant impuissant, il opte parfois pour le silence, signe de résignation.
On se souvient encore de la récente mésaventure du Premier ministre Ali Zeidan, enlevé puis libéré plus tard par des groupes armés.
La communauté internationale, avec l’Union africaine en premier lieu, est interpellée
A vrai dire, la Libye est malade. Elle a besoin d’une chirurgie médico-sociale qui lui permettra d’opérer un changement profond à même de lui permettre d’envisager avec sérénité son développement.
La situation actuelle est d’autant plus préoccupante que le Premier ministre, Ali Zeidan, visiblement excédé, menaçait, naguère seulement, de mettre la Libye sous tutelle étrangère.
Quoi de plus normal si cela peut permettre à la Libye de sortir de cette apoplexie et de reprendre la place qui est la sienne dans le concert des nations ?
En effet, on a l’impression que l’objectif des Occidentaux, en intervenant en Libye pendant la révolution, était d’avoir la peau de Kadhafi qui, il faut le dire, leur avait fait voir des vertes et des pas mûres.
La preuve, depuis la mort de Kadhafi, ils ont plié armes et munitions, laissant la Libye à elle-même ; telle une sage-femme qui, après l’avoir aidée à accoucher, refuse de porter secours à une parturiente qui se plaint de fièvre puerpérale.
C’est tout comme ce fossoyeur mal avisé qui enterre le cadavre en laissant ses pieds dehors. Avait-on jamais pensé à l’après-Kadhafi ?
Telle est la question que l’on est tenté de se poser. En tout cas, la communauté internationale, avec l’Union africaine en premier lieu, est interpellée. Elle doit voler au secours de la Libye.
Peut-être faut-il envisager la tenue d’un sommet spécial sur la Libye afin de trouver des pistes pour sortir ce pays de l’ornière. Ce n’est pas impossible.
____________
Boundi OUOBA
LE PAYS
« Un pays laisse-guidon ». Ainsi titrions-nous dans notre édition du lundi 11 novembre à propos de la situation sécuritaire chaotique qui règne en Libye, lorsqu’un procureur général et deux soldats étaient tombés sous les balles assassines d’une des multiples milices qui sévissent dans le pays.
On ne pensait pas si bien dire puisqu’en l’espace d’une semaine, le pays a connu une violence inouïe qui a laissé une quarantaine de morts sur le carreau.
La pagaille a atteint son paroxysme en Libye au point que l’on est tenté de dire que le pays va à vau-l’eau
Tout se passe comme si la démonstration de force organisée le 9 novembre dernier à Benghazi par le pouvoir central, a envenimé la situation, puisque, depuis lors, il ne se passe pas un seul jour sans que l’on assiste à des affrontements violents et meurtriers entre les milices les plus puissantes et les mieux organisées du pays.
Exaspérés et las d’assister à ce vide sécuritaire qui n’en finit pas, des Libyens, à l’appel du Conseil local de Tripoli, ont exprimé leur ras-le-bol à travers une manifestation de rue, qui, malheureusement, a très vite dégénéré.
De fait, sans ménagement, une des milices de Misrata dont ils demandaient le départ, a ouvert le feu sur la foule de manifestants, faisant de nombreux morts. C’est à ne rien comprendre.
La pagaille a atteint son paroxysme en Libye au point que l’on est tenté de dire que le pays va à vau-l’eau, tant la haine tribale a pignon sur rue.
Comment reconstruire un véritable Etat de droit dans un pays où même les civils se promènent l’arme au flanc ?
Comment asseoir une armée républicaine digne de ce nom dans un pays où, tels des champignons, poussent des milices qui se livrent à des querelles de positionnement ?
Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre dans la mesure où le pouvoir central, lui-même, semble dépassé par les évènements ; si fait que, s’avouant impuissant, il opte parfois pour le silence, signe de résignation.
On se souvient encore de la récente mésaventure du Premier ministre Ali Zeidan, enlevé puis libéré plus tard par des groupes armés.
La communauté internationale, avec l’Union africaine en premier lieu, est interpellée
A vrai dire, la Libye est malade. Elle a besoin d’une chirurgie médico-sociale qui lui permettra d’opérer un changement profond à même de lui permettre d’envisager avec sérénité son développement.
La situation actuelle est d’autant plus préoccupante que le Premier ministre, Ali Zeidan, visiblement excédé, menaçait, naguère seulement, de mettre la Libye sous tutelle étrangère.
Quoi de plus normal si cela peut permettre à la Libye de sortir de cette apoplexie et de reprendre la place qui est la sienne dans le concert des nations ?
En effet, on a l’impression que l’objectif des Occidentaux, en intervenant en Libye pendant la révolution, était d’avoir la peau de Kadhafi qui, il faut le dire, leur avait fait voir des vertes et des pas mûres.
La preuve, depuis la mort de Kadhafi, ils ont plié armes et munitions, laissant la Libye à elle-même ; telle une sage-femme qui, après l’avoir aidée à accoucher, refuse de porter secours à une parturiente qui se plaint de fièvre puerpérale.
C’est tout comme ce fossoyeur mal avisé qui enterre le cadavre en laissant ses pieds dehors. Avait-on jamais pensé à l’après-Kadhafi ?
Telle est la question que l’on est tenté de se poser. En tout cas, la communauté internationale, avec l’Union africaine en premier lieu, est interpellée. Elle doit voler au secours de la Libye.
Peut-être faut-il envisager la tenue d’un sommet spécial sur la Libye afin de trouver des pistes pour sortir ce pays de l’ornière. Ce n’est pas impossible.
____________
Boundi OUOBA
LE PAYS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire