26.11.2013
La paralysie que l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa connait depuis le lundi 25 novembre a ceci de regrettable qu’en plus de la victime mortelle et des nombreux blessés déplorés, on a enregistré d’importants autres dégâts.
Mais cette paralysie a également quelque chose d’étonnant dans la mesure où plus d’un Guinéen espérait qu’avec la tenue des élections législatives, la page du bras-de-fer entre le pouvoir et l’opposition allait être, tout au moins momentanément, tournée.
Hélas ! Les élections se sont tenues et les résultats proclamés, le mal politique guinéen demeure. Ce, en dépit des récentes mises en garde que le chef de l’Etat a réaffirmées devant François Hollande en personne.
A priori, la trêve ou le répit espérés n’auront pas lieu. Parce qu’en réalité, la bataille qui vient de redémarrer n’est pas que relative aux échéances passées. Les appétits du pouvoir étant particulièrement aiguisés, c’est celle par rapport aux prochaines présidentielles qui vient d’être enclenchée de manière aussi précoce.
Au grand dam des paisibles populations qui, de toute évidence, vont devoir continuer à serrer la ceinture. Et à subir toutes les turpitudes de ses hommes politiques...
Les enjeux qui sous-tendent la journée ville morte d’hier sont moins évidents que ce qu’en disent ceux qui ont lancé le mot d’ordre.
En effet, l’opposition guinéenne crie sur tous les toits que son appel est une forme de contestation des résultats des dernières élections législatives. Sauf qu’une telle explication ne tient aucunement la route.
Certes, avant le 28 septembre dernier, Cellou Dalein Diallo et autres avaient réussi plus d’une fois à faire reculer le pouvoir sur bien de décisions que celui-ci avait prises ou avait à cœur de prendre. Mais pour ce qui est des résultats des élections législatives, il n’est pas question de rêver.
La cour suprême ayant rendu son verdict, la messe est dite. La question n’est pas de savoir si la sentence est conforme ou pas au droit. Le fait est que ces résultats ne connaîtront plus aucune modification. Mais cela, l’opposition elle-même le sait. Et c’est pourquoi son objectif est ailleurs.
En réalité, elle semble avoir pris conscience que l’objectif de faire partir le président Alpha Condé à l’issue de son tout premier mandat, n’est plus qu’un rêve. Avec le score qu’elle a engrangé, l’opposition guinéenne se dit que sur le plan de la légitimité populaire, cet objectif-là n’est pas insurmontable.
Mais elle ne voudrait pas non plus pécher par naïveté, en se disant que tout se jouera dans les urnes. En particulier, elle voudrait remettre au goût du jour certaines dispositions qui étaient contenues dans l’accord politique global du 3 juillet.
Il s’agit notamment du recrutement d’un nouvel opérateur de saisie. Par ailleurs, tirant les leçons de l’expérience qui vient de s’écouler, elle a ôté toute sa confiance vis-à-vis de la Cour suprême.
En conséquence, s’inspirant du cas ivoirien, elle entreprend des démarches auprès de la communauté internationale pour que celle-ci soit garante de la transparence et de la régularité des prochaines échéances. De même, elle caresse le rêve de faire aboutir une nouvelle restructuration de la CENI.
Le problème pour elle, c’est qu’aussi élogieux que peut-être le nombre de sièges qu’elle a obtenus, ceux-ci ne peuvent lui permettre d’obtenir toutes ces réformes en passant par l’Assemblée nationale. Elle se dit alors qu’il ne lui reste qu’une alternative : la rue.
Elle y croit d’autant plus que ce sont les manifestations de rue dont elle s’est jusqu’ici servie pour contraindre le pouvoir à lâcher du lest sur bien de choses. Et c’est dire que c’est reparti pour un nouveau cycle de violences, avec leur cortège de désolation. Comme un mauvais sort jeté sur la Guinée.
__________
Pivi Bilivogui
GuineeConakry.info
La paralysie que l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa connait depuis le lundi 25 novembre a ceci de regrettable qu’en plus de la victime mortelle et des nombreux blessés déplorés, on a enregistré d’importants autres dégâts.
Mais cette paralysie a également quelque chose d’étonnant dans la mesure où plus d’un Guinéen espérait qu’avec la tenue des élections législatives, la page du bras-de-fer entre le pouvoir et l’opposition allait être, tout au moins momentanément, tournée.
Hélas ! Les élections se sont tenues et les résultats proclamés, le mal politique guinéen demeure. Ce, en dépit des récentes mises en garde que le chef de l’Etat a réaffirmées devant François Hollande en personne.
A priori, la trêve ou le répit espérés n’auront pas lieu. Parce qu’en réalité, la bataille qui vient de redémarrer n’est pas que relative aux échéances passées. Les appétits du pouvoir étant particulièrement aiguisés, c’est celle par rapport aux prochaines présidentielles qui vient d’être enclenchée de manière aussi précoce.
Au grand dam des paisibles populations qui, de toute évidence, vont devoir continuer à serrer la ceinture. Et à subir toutes les turpitudes de ses hommes politiques...
Les enjeux qui sous-tendent la journée ville morte d’hier sont moins évidents que ce qu’en disent ceux qui ont lancé le mot d’ordre.
En effet, l’opposition guinéenne crie sur tous les toits que son appel est une forme de contestation des résultats des dernières élections législatives. Sauf qu’une telle explication ne tient aucunement la route.
Certes, avant le 28 septembre dernier, Cellou Dalein Diallo et autres avaient réussi plus d’une fois à faire reculer le pouvoir sur bien de décisions que celui-ci avait prises ou avait à cœur de prendre. Mais pour ce qui est des résultats des élections législatives, il n’est pas question de rêver.
La cour suprême ayant rendu son verdict, la messe est dite. La question n’est pas de savoir si la sentence est conforme ou pas au droit. Le fait est que ces résultats ne connaîtront plus aucune modification. Mais cela, l’opposition elle-même le sait. Et c’est pourquoi son objectif est ailleurs.
En réalité, elle semble avoir pris conscience que l’objectif de faire partir le président Alpha Condé à l’issue de son tout premier mandat, n’est plus qu’un rêve. Avec le score qu’elle a engrangé, l’opposition guinéenne se dit que sur le plan de la légitimité populaire, cet objectif-là n’est pas insurmontable.
Mais elle ne voudrait pas non plus pécher par naïveté, en se disant que tout se jouera dans les urnes. En particulier, elle voudrait remettre au goût du jour certaines dispositions qui étaient contenues dans l’accord politique global du 3 juillet.
Il s’agit notamment du recrutement d’un nouvel opérateur de saisie. Par ailleurs, tirant les leçons de l’expérience qui vient de s’écouler, elle a ôté toute sa confiance vis-à-vis de la Cour suprême.
En conséquence, s’inspirant du cas ivoirien, elle entreprend des démarches auprès de la communauté internationale pour que celle-ci soit garante de la transparence et de la régularité des prochaines échéances. De même, elle caresse le rêve de faire aboutir une nouvelle restructuration de la CENI.
Le problème pour elle, c’est qu’aussi élogieux que peut-être le nombre de sièges qu’elle a obtenus, ceux-ci ne peuvent lui permettre d’obtenir toutes ces réformes en passant par l’Assemblée nationale. Elle se dit alors qu’il ne lui reste qu’une alternative : la rue.
Elle y croit d’autant plus que ce sont les manifestations de rue dont elle s’est jusqu’ici servie pour contraindre le pouvoir à lâcher du lest sur bien de choses. Et c’est dire que c’est reparti pour un nouveau cycle de violences, avec leur cortège de désolation. Comme un mauvais sort jeté sur la Guinée.
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Pivi Bilivogui
GuineeConakry.info
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