Jeudi, 12 Décembre 2013
Le Parlement prêt à aller en vacances sans avoir contribuer au salut public.
Congolaises et Congolais étaient momentanément apaisés, après le passage du ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et Francophonie à l’Assemblée Nationale, où il a réitéré la volonté du gouverne ment de ne pas signer un Accord avec le M23 à Kampala.
A l’en croire, les autorités congolaises continuaient d’attendre de cet ex-mouvement rebelle la signature de sa « Déclaration » de cessation d’existence comme groupe armé, en vue d’en prendre acte.
Mas, à la lecture de l’interview que vient d’accorder le président ougandais, Yoweri Museveni, à Radio France Internationale, force est de constater que celui qui pilote encore la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs) et maîtrise mieux que quiconque les enjeux des pourparlers de Kampala est en phase avec le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, l’Envoyée Spéciale du Secrétaire général de l’Onu dans les Grands Lacs, l’Envoyé Spécial des USA dans les Grands Lacs ainsi que la Présidente de la Commission de l’Union Africaine.
En effet, contrairement à ce que soutient Kinshasa, tout ce beau monde partage la même idée, à savoir l’impératif de la signature par le M23 et le gouvernement congolais, d’un document devant consacrer non pas la disqualification totale de ce mouvement rebelle, mais plutôt l’intégration ou la réintégration de ses ex-combattants dans l’armée nationale ainsi que la participation de ses cadres politiques à la gestion des affaires publiques.
Yoweri Museveni affirme haut et fort que le débat autour de la sémantique est sans objet car ce qui compte avant tout, c’est le contenu. Et, à propos du contenu, il soutient que toutes les parties émettraient sur la même longueur d’ondes.
Très optimiste, il annonce là signature imminente du document. Nulle part, celui qui a encore la lourde charge de faire atterrir en douceur les pourparlers de Kampala, n’évoque l’hypothèse d’un échec ou du refus d’une des parties de signer.
Un contenu à hauts risques
A entendre Museveni soutenir que les candidats à la signature. de l’Accord ou de la Déclaration de Kampala se seraient mis d’accord sur son contenu, tout Congolais digne de ce nom ne peut être tranquille.
Il y a vraiment des raisons de s’inquiéter car si cela renvoie à la mouture publiée dernièrement dans nos colonnes et dont l’authenticité avait été reconnue par des sources crédibles, on peut affirmer, sans peur d’être contredit, que la patrie est en grand danger.
On se rappelle que dans le document précité, le M23 est revêtu de tous les attributs propres à un partenaire du gouvernement légitimé par la communauté internationale, celle-là même qui l’assimile à une « force négative », aussi bien dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba que dans la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, Et, comme groupe armé incontournable dans la résolution de la crise politico-militaire congolaise, le projet d’Accord de Kampala lui reconnaît des droits qui ne sont pas sans rappeler l’Accord du 23 mars 2013.
La Facilitation ougandaise y propose en effet une amnistie générale pour Makenga Sultani et ses acolytes, leur intégration au réintégration au sein des FARDC, la mise en place d’une police de proximité au Nord-Kivu, la mise en place d’une commission conjointe chargée du rapatriement et de la réinstallation des réfugiés, le financement des projets de développement spécifiques au Nord-Kivu, l’indemnisation de leur biens pillés ou spoliés, la liberté pour le M23 de se transformer en mouvement politique et l’obligation pour le gouvernement de l’agréer comme tel, etc.
Enfin, un Comité mixte de suivi est prévu. Bref, le projet d’Accord de Kampala n’est rien moins qu’un deal politique de partage du pouvoir entre Kinshasa et le M23.
Le Parlement prêt à aller en vacances sans avoir contribué au salut de la République
A compter du 16 décembre 2013, les membres des deux chambres du Parlement congolais vont en vacances, pour trois mois. Alors qu’ils avaient le temps et les moyens de se saisir du projet d’Accord de Kampala, de le décortiquer et d’adresser des contre-propositions au gouvernement, à charge pour lui de les communiquer au Facilitateur Yoweri Museveni, sénateurs et députés congolais ont refusé de se l’approprier.
L’unique réaction enregistrée, au lendemain de la question orale avec débat adressée au ministre des Affaires Etrangères, était le refus de l’Assemblée Nationale de voir le gouvernement signer un quelconque accord avec le M23.
Pareille prise de position suffisait-elle pour faire reculer la communauté internationale et la facilitation ougandaise ?
Apparemment non, puisque l’une et l’autre maintiennent leur pression sur les autorités congolaises, en vue de leur faire signer, si l’on en croit le président Museveni, le document qui circule sous les manteaux à Kinshasa depuis trois semaines et dont Le Phare s’était procuré une copie.
Selon toute vraisemblance, le piège de Kampala est sur le point de se refermer sur Kinshasa, sur fond de bradage de la souveraineté nationale el de l’intégrité territoriale.
Pendant que le gouvernement congolais est en train d’être conduit, poings et pieds liés, vers la capitale ougandaise, en vue d’un nouveau round de compromission avec le M23, le Parlement congolais semble avoir jeté l’éponge.
____
Kimp
Le Parlement prêt à aller en vacances sans avoir contribuer au salut public.
Congolaises et Congolais étaient momentanément apaisés, après le passage du ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et Francophonie à l’Assemblée Nationale, où il a réitéré la volonté du gouverne ment de ne pas signer un Accord avec le M23 à Kampala.
A l’en croire, les autorités congolaises continuaient d’attendre de cet ex-mouvement rebelle la signature de sa « Déclaration » de cessation d’existence comme groupe armé, en vue d’en prendre acte.
Mas, à la lecture de l’interview que vient d’accorder le président ougandais, Yoweri Museveni, à Radio France Internationale, force est de constater que celui qui pilote encore la CIRGL (Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs) et maîtrise mieux que quiconque les enjeux des pourparlers de Kampala est en phase avec le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, l’Envoyée Spéciale du Secrétaire général de l’Onu dans les Grands Lacs, l’Envoyé Spécial des USA dans les Grands Lacs ainsi que la Présidente de la Commission de l’Union Africaine.
En effet, contrairement à ce que soutient Kinshasa, tout ce beau monde partage la même idée, à savoir l’impératif de la signature par le M23 et le gouvernement congolais, d’un document devant consacrer non pas la disqualification totale de ce mouvement rebelle, mais plutôt l’intégration ou la réintégration de ses ex-combattants dans l’armée nationale ainsi que la participation de ses cadres politiques à la gestion des affaires publiques.
Yoweri Museveni affirme haut et fort que le débat autour de la sémantique est sans objet car ce qui compte avant tout, c’est le contenu. Et, à propos du contenu, il soutient que toutes les parties émettraient sur la même longueur d’ondes.
Très optimiste, il annonce là signature imminente du document. Nulle part, celui qui a encore la lourde charge de faire atterrir en douceur les pourparlers de Kampala, n’évoque l’hypothèse d’un échec ou du refus d’une des parties de signer.
Un contenu à hauts risques
A entendre Museveni soutenir que les candidats à la signature. de l’Accord ou de la Déclaration de Kampala se seraient mis d’accord sur son contenu, tout Congolais digne de ce nom ne peut être tranquille.
Il y a vraiment des raisons de s’inquiéter car si cela renvoie à la mouture publiée dernièrement dans nos colonnes et dont l’authenticité avait été reconnue par des sources crédibles, on peut affirmer, sans peur d’être contredit, que la patrie est en grand danger.
On se rappelle que dans le document précité, le M23 est revêtu de tous les attributs propres à un partenaire du gouvernement légitimé par la communauté internationale, celle-là même qui l’assimile à une « force négative », aussi bien dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba que dans la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, Et, comme groupe armé incontournable dans la résolution de la crise politico-militaire congolaise, le projet d’Accord de Kampala lui reconnaît des droits qui ne sont pas sans rappeler l’Accord du 23 mars 2013.
La Facilitation ougandaise y propose en effet une amnistie générale pour Makenga Sultani et ses acolytes, leur intégration au réintégration au sein des FARDC, la mise en place d’une police de proximité au Nord-Kivu, la mise en place d’une commission conjointe chargée du rapatriement et de la réinstallation des réfugiés, le financement des projets de développement spécifiques au Nord-Kivu, l’indemnisation de leur biens pillés ou spoliés, la liberté pour le M23 de se transformer en mouvement politique et l’obligation pour le gouvernement de l’agréer comme tel, etc.
Enfin, un Comité mixte de suivi est prévu. Bref, le projet d’Accord de Kampala n’est rien moins qu’un deal politique de partage du pouvoir entre Kinshasa et le M23.
Le Parlement prêt à aller en vacances sans avoir contribué au salut de la République
A compter du 16 décembre 2013, les membres des deux chambres du Parlement congolais vont en vacances, pour trois mois. Alors qu’ils avaient le temps et les moyens de se saisir du projet d’Accord de Kampala, de le décortiquer et d’adresser des contre-propositions au gouvernement, à charge pour lui de les communiquer au Facilitateur Yoweri Museveni, sénateurs et députés congolais ont refusé de se l’approprier.
L’unique réaction enregistrée, au lendemain de la question orale avec débat adressée au ministre des Affaires Etrangères, était le refus de l’Assemblée Nationale de voir le gouvernement signer un quelconque accord avec le M23.
Pareille prise de position suffisait-elle pour faire reculer la communauté internationale et la facilitation ougandaise ?
Apparemment non, puisque l’une et l’autre maintiennent leur pression sur les autorités congolaises, en vue de leur faire signer, si l’on en croit le président Museveni, le document qui circule sous les manteaux à Kinshasa depuis trois semaines et dont Le Phare s’était procuré une copie.
Selon toute vraisemblance, le piège de Kampala est sur le point de se refermer sur Kinshasa, sur fond de bradage de la souveraineté nationale el de l’intégrité territoriale.
Pendant que le gouvernement congolais est en train d’être conduit, poings et pieds liés, vers la capitale ougandaise, en vue d’un nouveau round de compromission avec le M23, le Parlement congolais semble avoir jeté l’éponge.
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Kimp
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