13/01/2014
D'origine tutsie, Charles Bisengimana a pris ses distances avec le M23 dès 2012. © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.
Le successeur de John Numbi, Charles Bisengimana, a été confirmé deux jours avant les attaques du 30 décembre à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu. Relation de cause à effet ?
Joseph Kabila sait qu'il peut compter sur lui. Après trois années d'intérim, Charles Bisengimana a été confirmé, le 28 décembre, au poste stratégique de commissaire général de la police nationale congolaise.
Ce haut fonctionnaire, issu de la minorité tutsie congolaise, remplace définitivement le général John Numbi, qui a maille à partir avec la justice depuis l'assassinat, en 2010, du défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya.
Selon les proches de Bisengimana, sa confirmation à ce poste récompense avant tout ses "qualités humaines".
"Il a fait ses preuves, notamment en gérant avec efficacité les troubles de la période électorale de 2011, explique un proche de Joseph Kabila. C'est un homme compétent."
"Il est très facile d'accès", ajoute le sénateur Moïse Nyarugabo, qui le côtoie de "manière régulière" depuis près de deux décennies.
Ensemble, ils ont participé aux deux premières rébellions nées dans l'est du pays, celle de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), en 1996, et celle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), deux ans plus tard.
"C'est pour ses compétences que nous lui avons confié, dès cette époque, la direction de la police à Goma", se souvient-il.
Dans la capitale du Nord-Kivu, le souvenir d'un chef de la police "proche de la population" est toujours vivace. Des qualités sans doute acquises lors de son passage à l'École de formation d'officiers (EFO) du Kananga, d'où il est sorti sous-lieutenant.
Le nouveau commissaire général a ensuite évolué dans la garde civile sous le règne de Mobutu (1965-1997) jusqu'à son ralliement à la rébellion dans le Kivu.
"Il a gagné la confiance de Kabila"
Finalement, en 2003, il regagne Kinshasa à la faveur de l'accord global et inclusif qui consacre le partage du pouvoir entre le régime Kabila, les groupes armés, l'opposition politique et la société civile.
Pendant cette période dite "1+ 4", Charles Bisengimana est bombardé général. Alors que sa loyauté n'a jamais été prise en défaut, ses détracteurs, principalement au sein des Forces armées de la RDC (FARDC), lui prêtent des sympathies pour "ses frères tutsis".
Lorsqu'est créé, en 2012, le Mouvement du 23-Mars (M23), il s'empresse de prendre ses distances avec la rébellion. Et choisit clairement son camp. Résultat :
"S'il n'est pas très proche de Kabila, il a néanmoins gagné sa confiance", soutient un conseiller du chef de l'État.
_________
Trésor Kibangula
Jeune Afrique
D'origine tutsie, Charles Bisengimana a pris ses distances avec le M23 dès 2012. © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.
Le successeur de John Numbi, Charles Bisengimana, a été confirmé deux jours avant les attaques du 30 décembre à Kinshasa, Lubumbashi et Kindu. Relation de cause à effet ?
Joseph Kabila sait qu'il peut compter sur lui. Après trois années d'intérim, Charles Bisengimana a été confirmé, le 28 décembre, au poste stratégique de commissaire général de la police nationale congolaise.
Ce haut fonctionnaire, issu de la minorité tutsie congolaise, remplace définitivement le général John Numbi, qui a maille à partir avec la justice depuis l'assassinat, en 2010, du défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya.
Selon les proches de Bisengimana, sa confirmation à ce poste récompense avant tout ses "qualités humaines".
"Il a fait ses preuves, notamment en gérant avec efficacité les troubles de la période électorale de 2011, explique un proche de Joseph Kabila. C'est un homme compétent."
"Il est très facile d'accès", ajoute le sénateur Moïse Nyarugabo, qui le côtoie de "manière régulière" depuis près de deux décennies.
Ensemble, ils ont participé aux deux premières rébellions nées dans l'est du pays, celle de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), en 1996, et celle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), deux ans plus tard.
"C'est pour ses compétences que nous lui avons confié, dès cette époque, la direction de la police à Goma", se souvient-il.
Dans la capitale du Nord-Kivu, le souvenir d'un chef de la police "proche de la population" est toujours vivace. Des qualités sans doute acquises lors de son passage à l'École de formation d'officiers (EFO) du Kananga, d'où il est sorti sous-lieutenant.
Le nouveau commissaire général a ensuite évolué dans la garde civile sous le règne de Mobutu (1965-1997) jusqu'à son ralliement à la rébellion dans le Kivu.
"Il a gagné la confiance de Kabila"
Finalement, en 2003, il regagne Kinshasa à la faveur de l'accord global et inclusif qui consacre le partage du pouvoir entre le régime Kabila, les groupes armés, l'opposition politique et la société civile.
Pendant cette période dite "1+ 4", Charles Bisengimana est bombardé général. Alors que sa loyauté n'a jamais été prise en défaut, ses détracteurs, principalement au sein des Forces armées de la RDC (FARDC), lui prêtent des sympathies pour "ses frères tutsis".
Lorsqu'est créé, en 2012, le Mouvement du 23-Mars (M23), il s'empresse de prendre ses distances avec la rébellion. Et choisit clairement son camp. Résultat :
"S'il n'est pas très proche de Kabila, il a néanmoins gagné sa confiance", soutient un conseiller du chef de l'État.
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Trésor Kibangula
Jeune Afrique
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