mardi 18 mars 2014

RDC: Joseph Kabila quittera-t-il le pouvoir en 2016?

le 17-03-2014

 
"Le président congolais Joseph Kabila" devant l’Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2013.REUTERS/Stan Honda/Pool

Le président congolais Joseph Kabila quittera-t-il le pouvoir en 2016, à la fin de son deuxième mandat ? 

La question est de nouveau au centre des débats depuis que RFI a eu vent d’une proposition de plusieurs cadres de la majorité. Ce scénario permettrait de contourner l'article 220 de la Constitution sur la limitation du nombre de mandats présidentiels.

Le principe est simple : modifier le mode de scrutin pour la présidentielle. Elu au suffrage indirect par le Parlement selon le modèle sud-africain ou angolais, le président sortant pourrait alors se représenter puisque le système de désignation du chef de l’Etat aurait changé. 

Un scénario qui, s’il n’a pas encore été présenté officiellement au Parlement, a déjà jeté un pavé dans la mare. Inquiétude et prudence, c’est ce qui ressort des réactions de la classe politique congolaise.

« Il n’y a eu aucune déclaration, ni de proposition de loi officielle », rappelle par exemple le chef de l’Union pour la nation congolaise, Vital Kamerhe. Cependant, « si le mode d’élection du président devait être modifié, alors ce serait un recul de 60 ans en arrière », prévient le principal opposant de Joseph Kabila.

Ce qui n’est donc encore qu’un scénario possible fait déjà l’effet d’une bombe à Kinshasa. 

« C’est une déclaration de guerre. Modifier le mode de scrutin du président, c’est totalement anticonstitutionnel », fustige pour sa part le député d’opposition, Martin Fayulu. 

« Le suffrage universel, tout comme la durée du mandat de cinq ans et la possibilité de le renouveler qu’une seule fois, tout cela ne peut être en aucun cas modifié, car c’est ce que verrouille l’article 220 », estime Martin Fayulu.

Du côté des centristes, on refuse de s’inquiéter. « Il ne s’agit que d’hypothèses émises par le parti au pouvoir. Rien de surprenant à cela. Si cette proposition devait être faite devant l’Assemblée, là il faudrait s’insurger », déclare Augustin Kikoukama, le président de la coalition des centristes.

Quoi qu’il en soit, plusieurs partis d’opposition prévoient d’organiser, mercredi, une conférence de presse. Histoire de montrer que l’opposition est mobilisée et ne laissera pas passer un nouveau mandat pour le président Kabila.

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