20/03/2014
"Joseph KABILA" - Président sortant de la RDC, Octobre 2013.
La fuite sur le projet de révision constitutionnelle a soulevé des vagues dans la classe politique. Depuis l’ébruitement de l’affaire, les ténors de la MP se réservent de tout commentaire. Quant à l’Opposition, elle menace de faire échec à ce projet.
L’Opposition, qui en a eu des échos par la voie des médias, promet des étincelles. Jean-Claude Vuemba, président du MPCR, a qualifié l’initiative de « divertissement inutile ».
« Le Congo n’a pas besoin de ça. Le problème n’est pas celui d’un homme idéal qui doit venir. Il y a la Constitution actuelle, on ne change pas les règles de jeu pendant un match en cours ».
Recommandation de Vuemba à Kabila : « M. Kabila est le seul maître de sa vie. Tous ces m’as-tu-vu à côté de lui, si demain il perd le pouvoir de façon non démocratique personne ne sera à côté de lui. Le Maréchal Mobutu est parti seul au Maroc. Il est mort seul au Maroc. La plupart de ces ultra se retrouvent à côté de M. Kabila. Et ça ne m’étonne pas cette idéologie ».
La Majorité présidentielle s’est donné rendez-vous ce jeudi à Kingakati. Annoncée puis reportée à deux reprises, la rencontre a été finalement confirmée pour ce jeudi.
Prévue au départ de ne réunir que les élus de la MP (députés et sénateurs) autour du chef de l’Etat, Joseph Kabila, la rencontre a été, aux dernières nouvelles, élargie à tous les cadres de la MP, mandataires à quelque niveau que ce soit.
Aussi tous les gouverneurs de provinces et les ambassadeurs en poste à l’étranger, se réclamant de la famille politique présidentielle, ont-ils été conviés à cette réunion. Ce qui lui donne encore une touche tout à fait spéciale.
SUSPENSE A KINGAKATI
Quant à l’ordre du jour, personne n’en sait grand-chose, le secret ne relevant que de la seule compétence du chef de l’Etat. Qu’est-ce qui peut bien se discuter en cette circonstance ? Difficile à dire.
Toujours est-il que la rencontre est classée ultra sensible. Car depuis un temps, renseignent des sources crédibles, le président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, a multiplié des rencontres à huis clos avec le président de la République. Ce qui explique le gel des activités au niveau de la Chambre basse du Parlement, après l’ouverture samedi dernier de la session ordinaire de mars.
Tout pouvant basculer au terme de la rencontre de Kingakati, l’Assemblée nationale a improvisé un congé qui dénote de tous les enjeux qui se négocient en ce moment.
Si la question de la formation du gouvernement de cohésion nationale domine encore les esprits, la chronique politique est dominée par le projet de révision constitutionnelle qui se prépare en haut lieu au niveau de la MP. Sans doute, le sujet sera au centre de la rencontre de Kingakati. Ce n’est donc pas pour rien que le chef de l’Etat a battu le rappel des troupes.
Ainsi, en élargissant le cercle jusqu’aux gouverneurs de provinces et les cadres diplomates MP, le chef de l’Etat voudrait engager un grand travail de marketing pour persuader la population à adhérer au projet de révision constitutionnelle.
En effet, les grandes lignes de ce projet consistent à faire élire désormais le président de la République et le vice-président au suffrage indirect au niveau du Parlement pour un mandat de sept ans.
Dans les rangs de la MP, on est conscient que la pullule est amère ; la faire passer ne sera pas tâche aisée. Un travail de pédagogie aussi bien sur le plan national qu’international sera nécessaire. Aussi chacun en ce qui le concerne se chargera de la tâche d’explication aux fins de convaincre sur le bien-fondé de cette révision constitutionnelle.
Alors que le projet ne circule encore que sous le manteau, les réactions fusent de partout.
L’OPPOSITION EN ETAT D’ALERTE
L’Opposition, qui en a eu des échos par la voie des médias, promet des étincelles. Jean-Claude Vuemba, président du Mouvement du peuple congolais pour la République, a qualifié l’initiative de « divertissement inutile ».
« Le Congo n’a pas besoin de ça. Le problème n’est pas celui d’un homme idéal qui doit venir. Il y a la Constitution actuelle, on ne change pas les règles de jeu pendant un match en cours », a-t-il affirmé au micro de radio Okapi.
Le leader du MPCP ne s’explique pas l’agitation qui gagne le camp de la MP, alors que la Constitution interdit au président Kabila de se représenter en 2016.
« Il n’y aura aucune revisitation de la Constitution pour permettre à M. Kabila de perdurer au pouvoir. Nous disons niet », promet le président national du MPCR. « Si les élections ne sont pas organisées en 2016, nous prendrons acte et on verra », conclut-il.
« A un moment ou un autre, le ras-le-bol finit par avoir des comportements que personne ne peut approuver. Ce genre de choses, si ça revient au Parlement nous tous, nous irons en rébellion », prévient-il avant de faire une recommandation au président Kabila : « M. Kabila est le seul maître de sa vie. Tous ces m’as-tu-vu à côté de lui, si demain il perd le pouvoir de façon non démocratique personne ne sera à côté de lui. Le Maréchal Mobutu est parti seul au Maroc. Il est mort seul au Maroc. La plupart de ces ultra se retrouvent à côté de M. Kabila. Et ça ne m’étonne pas cette idéologie ».
A l’UNC de Vital Kamerhe, on joue à la prudence. Rien n’étant encore officiel, selon elle, le parti a préféré se taire, en attendant que le projet de la MP soit formalisé par un document officiel.
Le député national Lubaya Claudel-André, secrétaire général adjoint de l’UNC, estime que la Majorité peut se permettre de réfléchir à haute voix, comme c’est le cas avec le projet de révision constitutionnelle.
Il prévient cependant que « ce serait suicidaire si une telle option prenait corps. Balayer tout ce qui a été arrêté constituerait un véritable recul pour la démocratie au pays ».
La branche parlementaire de l’UDPS abonde dans le même sens.
SILENCE ET BOUCHE COUSUE A LA MP
Si l’Opposition ne porte pas de gants, dans la Majorité, la prudence est de rigueur. Apparemment, personne ne voudrait se hasarder sur ce terrain, avant que l’autorité ne dicte la ligne à suivre. Contactés par notre Rédaction, ils disent tous attendre les retombées de Kingakati avant de prendre une quelconque position.
Les acteurs de la MP s’abstiennent donc de tout commentaire sur la polémique concernant une éventuelle révision constitutionnelle devant lever le verrou de l’article 220 de la Constitution.
Joint au téléphone, le professeur Emile Etumangele, député national et haut cadre du Parti démocrate chrétien (PDC), membre de la MP, a préféré se taire, estimant prendre plus de temps pour dévoiler sa position. Une excuse qui implique l’exigence pour ce dernier à se conformer à la position qui sera édictée par les hautes structures de sa plate-forme politique.
Même réaction mitigée du député national Henri-Thomas Lokondo, également cadre de la MP. Réputé prompt à réagir sur des questions brulantes d’actualité, il a refusé donner son point de vue, préférant pénétrer davantage le dossier dont il n’a pas, s’est-il défendu, toute la maîtrise.
Même réaction pour Luzanga Shamandevo, porte-parole de la MP, joint également au téléphone par notre Rédaction. Ce dernier a précisé qu’il va réagir sur la question après ce jeudi, c’est-à-dire après la grand-messe de Kingakati.
LE TEMPS DE RENIEMENT
L’on se rappelle cependant qu’en 2013, le PPRD, premier parti de la MP, avait formellement nié sa volonté de piloter le projet de révision de la Constitution.
Dans un entretien accordé en juillet 2013 à radio Okapi, le secrétaire général du PPRD, Evariste Boshab, avait déclaré que son parti n’avait jamais réclamé la révision de la Constitution de la RDC.
Le débat sur la révision de la Constitution a été relancé en RDC depuis la publication en juin dernier du livre d’Evariste Boshab intitulé : « Entre révision de la constitution et l’inanition de la nation ».
La parution de cet ouvrage a soulevé une vive polémique dans le microcosme politique, au sein du mouvement associatif de même que dans les universités et instituts supérieurs. Tous redoutaient la tentative de la Majorité de réviser la Constitution afin de permettre au chef de l’État Joseph Kabila, réélu en décembre 2011, de postuler pour un nouveau mandat en 2016.
En interrogeant la Constitution sur cette question, elle répond, en son article 70 que « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».
Quant à l’article 220 de la loi des lois, il verrouille davantage l’article 70 en interdisant toute modification du nombre et de la durée des mandats du président.
Le 5 juillet dernier 2013, l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin) s’était également opposée à toute tentative de révision constitutionnelle.
Bien auparavant, les évêques catholiques, réunis en juin 2013 au sein de la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO), avaient appelé la population et les hommes de bonne volonté à faire échec à toute manœuvre de modification de la Constitution.
L’UDPS Samy Badibanga persiste et signe : « Ce jeu est dangereux pour la RDC et la sous-région »
Par la bouche du président du groupe parlementaire UDPS et alliés, le député Samy Badibanga, l’UDPS doute de la volonté de Joseph Kabila de respecter la Constitution.
Cette position, l’élu de Mont-Amba l’avait prise bien avant les révélations de RFI, qui a dévoilé un projet en gestation sur la modification de la Constitution !
L’UDPS était-elle informée d’une volonté de se maintenir malgré l’interdit de l’article 220, le député Badibanga déclare : « Nous savons faire de la prospection sur les attitudes et comportements de l’adversaire. C’est de cette manière qu’il nous sera donnés d’éviter de subir les événements ».
En réaction à l’affaire portant sur un projet de modification de la Constitution en gestation au sein de la Majorité et porté sur la place publique par Radio France Internationale, le président du groupe parlementaire UDPS et alliés n’est pas allé par le dos de la cuillère.
Pour Samy Badibanga, ce n’est pas une surprise : « Franchement, je ne vois pas Kabila vouloir partir », a-t-il lâché. Cette déclaration est suivie d’une autre, faite au Potentiel.
L’élu de Mont-Amba soutient que « ce jeu de Kabila est dangereux pour la RDC et pour l’ensemble de la région ». Le député Samy Badibanga estime que la RDC qui a connu des avancées démocratiques ferait plusieurs bonds en arrière.
Si la RDC, qui a organisé deux cycles électoraux, montre la voie d’une modification intempestive de la Constitution, tous les autres pays de la sous-région prendraient exemple et traîneraient le pas sur la voie des avancées démocratiques, estime-t-il.
Le député UDPS va plus loin, jusqu’à considérer qu’il s’agirait « d’une provocation inacceptable du peuple congolais ». Auquel cas, l’UDPS se tournerait vers le même peuple afin qu’il prenne ses responsabilités en main, promet-il.
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Bienvenu-Marie Bakumanya
© KongoTimes
"Joseph KABILA" - Président sortant de la RDC, Octobre 2013.
La fuite sur le projet de révision constitutionnelle a soulevé des vagues dans la classe politique. Depuis l’ébruitement de l’affaire, les ténors de la MP se réservent de tout commentaire. Quant à l’Opposition, elle menace de faire échec à ce projet.
L’Opposition, qui en a eu des échos par la voie des médias, promet des étincelles. Jean-Claude Vuemba, président du MPCR, a qualifié l’initiative de « divertissement inutile ».
« Le Congo n’a pas besoin de ça. Le problème n’est pas celui d’un homme idéal qui doit venir. Il y a la Constitution actuelle, on ne change pas les règles de jeu pendant un match en cours ».
Recommandation de Vuemba à Kabila : « M. Kabila est le seul maître de sa vie. Tous ces m’as-tu-vu à côté de lui, si demain il perd le pouvoir de façon non démocratique personne ne sera à côté de lui. Le Maréchal Mobutu est parti seul au Maroc. Il est mort seul au Maroc. La plupart de ces ultra se retrouvent à côté de M. Kabila. Et ça ne m’étonne pas cette idéologie ».
La Majorité présidentielle s’est donné rendez-vous ce jeudi à Kingakati. Annoncée puis reportée à deux reprises, la rencontre a été finalement confirmée pour ce jeudi.
Prévue au départ de ne réunir que les élus de la MP (députés et sénateurs) autour du chef de l’Etat, Joseph Kabila, la rencontre a été, aux dernières nouvelles, élargie à tous les cadres de la MP, mandataires à quelque niveau que ce soit.
Aussi tous les gouverneurs de provinces et les ambassadeurs en poste à l’étranger, se réclamant de la famille politique présidentielle, ont-ils été conviés à cette réunion. Ce qui lui donne encore une touche tout à fait spéciale.
SUSPENSE A KINGAKATI
Quant à l’ordre du jour, personne n’en sait grand-chose, le secret ne relevant que de la seule compétence du chef de l’Etat. Qu’est-ce qui peut bien se discuter en cette circonstance ? Difficile à dire.
Toujours est-il que la rencontre est classée ultra sensible. Car depuis un temps, renseignent des sources crédibles, le président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, a multiplié des rencontres à huis clos avec le président de la République. Ce qui explique le gel des activités au niveau de la Chambre basse du Parlement, après l’ouverture samedi dernier de la session ordinaire de mars.
Tout pouvant basculer au terme de la rencontre de Kingakati, l’Assemblée nationale a improvisé un congé qui dénote de tous les enjeux qui se négocient en ce moment.
Si la question de la formation du gouvernement de cohésion nationale domine encore les esprits, la chronique politique est dominée par le projet de révision constitutionnelle qui se prépare en haut lieu au niveau de la MP. Sans doute, le sujet sera au centre de la rencontre de Kingakati. Ce n’est donc pas pour rien que le chef de l’Etat a battu le rappel des troupes.
Ainsi, en élargissant le cercle jusqu’aux gouverneurs de provinces et les cadres diplomates MP, le chef de l’Etat voudrait engager un grand travail de marketing pour persuader la population à adhérer au projet de révision constitutionnelle.
En effet, les grandes lignes de ce projet consistent à faire élire désormais le président de la République et le vice-président au suffrage indirect au niveau du Parlement pour un mandat de sept ans.
Dans les rangs de la MP, on est conscient que la pullule est amère ; la faire passer ne sera pas tâche aisée. Un travail de pédagogie aussi bien sur le plan national qu’international sera nécessaire. Aussi chacun en ce qui le concerne se chargera de la tâche d’explication aux fins de convaincre sur le bien-fondé de cette révision constitutionnelle.
Alors que le projet ne circule encore que sous le manteau, les réactions fusent de partout.
L’OPPOSITION EN ETAT D’ALERTE
L’Opposition, qui en a eu des échos par la voie des médias, promet des étincelles. Jean-Claude Vuemba, président du Mouvement du peuple congolais pour la République, a qualifié l’initiative de « divertissement inutile ».
« Le Congo n’a pas besoin de ça. Le problème n’est pas celui d’un homme idéal qui doit venir. Il y a la Constitution actuelle, on ne change pas les règles de jeu pendant un match en cours », a-t-il affirmé au micro de radio Okapi.
Le leader du MPCP ne s’explique pas l’agitation qui gagne le camp de la MP, alors que la Constitution interdit au président Kabila de se représenter en 2016.
« Il n’y aura aucune revisitation de la Constitution pour permettre à M. Kabila de perdurer au pouvoir. Nous disons niet », promet le président national du MPCR. « Si les élections ne sont pas organisées en 2016, nous prendrons acte et on verra », conclut-il.
« A un moment ou un autre, le ras-le-bol finit par avoir des comportements que personne ne peut approuver. Ce genre de choses, si ça revient au Parlement nous tous, nous irons en rébellion », prévient-il avant de faire une recommandation au président Kabila : « M. Kabila est le seul maître de sa vie. Tous ces m’as-tu-vu à côté de lui, si demain il perd le pouvoir de façon non démocratique personne ne sera à côté de lui. Le Maréchal Mobutu est parti seul au Maroc. Il est mort seul au Maroc. La plupart de ces ultra se retrouvent à côté de M. Kabila. Et ça ne m’étonne pas cette idéologie ».
A l’UNC de Vital Kamerhe, on joue à la prudence. Rien n’étant encore officiel, selon elle, le parti a préféré se taire, en attendant que le projet de la MP soit formalisé par un document officiel.
Le député national Lubaya Claudel-André, secrétaire général adjoint de l’UNC, estime que la Majorité peut se permettre de réfléchir à haute voix, comme c’est le cas avec le projet de révision constitutionnelle.
Il prévient cependant que « ce serait suicidaire si une telle option prenait corps. Balayer tout ce qui a été arrêté constituerait un véritable recul pour la démocratie au pays ».
La branche parlementaire de l’UDPS abonde dans le même sens.
SILENCE ET BOUCHE COUSUE A LA MP
Si l’Opposition ne porte pas de gants, dans la Majorité, la prudence est de rigueur. Apparemment, personne ne voudrait se hasarder sur ce terrain, avant que l’autorité ne dicte la ligne à suivre. Contactés par notre Rédaction, ils disent tous attendre les retombées de Kingakati avant de prendre une quelconque position.
Les acteurs de la MP s’abstiennent donc de tout commentaire sur la polémique concernant une éventuelle révision constitutionnelle devant lever le verrou de l’article 220 de la Constitution.
Joint au téléphone, le professeur Emile Etumangele, député national et haut cadre du Parti démocrate chrétien (PDC), membre de la MP, a préféré se taire, estimant prendre plus de temps pour dévoiler sa position. Une excuse qui implique l’exigence pour ce dernier à se conformer à la position qui sera édictée par les hautes structures de sa plate-forme politique.
Même réaction mitigée du député national Henri-Thomas Lokondo, également cadre de la MP. Réputé prompt à réagir sur des questions brulantes d’actualité, il a refusé donner son point de vue, préférant pénétrer davantage le dossier dont il n’a pas, s’est-il défendu, toute la maîtrise.
Même réaction pour Luzanga Shamandevo, porte-parole de la MP, joint également au téléphone par notre Rédaction. Ce dernier a précisé qu’il va réagir sur la question après ce jeudi, c’est-à-dire après la grand-messe de Kingakati.
LE TEMPS DE RENIEMENT
L’on se rappelle cependant qu’en 2013, le PPRD, premier parti de la MP, avait formellement nié sa volonté de piloter le projet de révision de la Constitution.
Dans un entretien accordé en juillet 2013 à radio Okapi, le secrétaire général du PPRD, Evariste Boshab, avait déclaré que son parti n’avait jamais réclamé la révision de la Constitution de la RDC.
Le débat sur la révision de la Constitution a été relancé en RDC depuis la publication en juin dernier du livre d’Evariste Boshab intitulé : « Entre révision de la constitution et l’inanition de la nation ».
La parution de cet ouvrage a soulevé une vive polémique dans le microcosme politique, au sein du mouvement associatif de même que dans les universités et instituts supérieurs. Tous redoutaient la tentative de la Majorité de réviser la Constitution afin de permettre au chef de l’État Joseph Kabila, réélu en décembre 2011, de postuler pour un nouveau mandat en 2016.
En interrogeant la Constitution sur cette question, elle répond, en son article 70 que « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».
Quant à l’article 220 de la loi des lois, il verrouille davantage l’article 70 en interdisant toute modification du nombre et de la durée des mandats du président.
Le 5 juillet dernier 2013, l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin) s’était également opposée à toute tentative de révision constitutionnelle.
Bien auparavant, les évêques catholiques, réunis en juin 2013 au sein de la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO), avaient appelé la population et les hommes de bonne volonté à faire échec à toute manœuvre de modification de la Constitution.
L’UDPS Samy Badibanga persiste et signe : « Ce jeu est dangereux pour la RDC et la sous-région »
Par la bouche du président du groupe parlementaire UDPS et alliés, le député Samy Badibanga, l’UDPS doute de la volonté de Joseph Kabila de respecter la Constitution.
Cette position, l’élu de Mont-Amba l’avait prise bien avant les révélations de RFI, qui a dévoilé un projet en gestation sur la modification de la Constitution !
L’UDPS était-elle informée d’une volonté de se maintenir malgré l’interdit de l’article 220, le député Badibanga déclare : « Nous savons faire de la prospection sur les attitudes et comportements de l’adversaire. C’est de cette manière qu’il nous sera donnés d’éviter de subir les événements ».
En réaction à l’affaire portant sur un projet de modification de la Constitution en gestation au sein de la Majorité et porté sur la place publique par Radio France Internationale, le président du groupe parlementaire UDPS et alliés n’est pas allé par le dos de la cuillère.
Pour Samy Badibanga, ce n’est pas une surprise : « Franchement, je ne vois pas Kabila vouloir partir », a-t-il lâché. Cette déclaration est suivie d’une autre, faite au Potentiel.
L’élu de Mont-Amba soutient que « ce jeu de Kabila est dangereux pour la RDC et pour l’ensemble de la région ». Le député Samy Badibanga estime que la RDC qui a connu des avancées démocratiques ferait plusieurs bonds en arrière.
Si la RDC, qui a organisé deux cycles électoraux, montre la voie d’une modification intempestive de la Constitution, tous les autres pays de la sous-région prendraient exemple et traîneraient le pas sur la voie des avancées démocratiques, estime-t-il.
Le député UDPS va plus loin, jusqu’à considérer qu’il s’agirait « d’une provocation inacceptable du peuple congolais ». Auquel cas, l’UDPS se tournerait vers le même peuple afin qu’il prenne ses responsabilités en main, promet-il.
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Bienvenu-Marie Bakumanya
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