dimanche 6 juillet 2014

Retour de FDLR : KAGAME n’a pas d’autre choix

05/07/2014

 
FDLR - Rebelles hutu rwandais, Est de la RDC.

Des sources proches de Kigali, capitale rwandaise, nous apprenons que son président, Paul Kagame a donné mardi dernier sa première conférence de presse depuis le début de l’année, à l’occasion de la fête de l’indépendance de son pays. 

Un exercice auquel, d’habitude, il se prête plus régulièrement. De nombreux sujets ont été abordés, parmi lesquels ceux relatifs au désarmement des FDLR et des incidents frontaliers avec la République démocratique du Congo.

Mais là où il fait l’ironie, c’est lorsqu’il dit être « dégoûté » par la manière dont les FDLR sont traités. Paul Kagame répondait à une question concernant le transport jusqu’à Kinshasa, par l’ONU, du président par intérim des FDLR. 

Victor Biyiringiro n’a pas continué sa route, mais le reste de sa délégation s’est rendue à Rome pour rencontrer l’équipe des envoyés spéciaux pour les Grands Lacs et des représentants du gouvernement congolais sous l’égide de la communauté religieuse Sant’Egidio. Avec pour objectif de trouver les voies et moyens d’accélérer leur désarmement. La réunion avait déclenché l’ire du Rwanda.

Si l’on ne s’en tient qu’à ce qui est dit, on ne peut que se demander pourquoi Kagame doit-il être dégoûté autant ? Lui qui devrait plutôt se réjouir de la disparition définitive de cette menace que représentaient les FDLR. 

On comprend vite qu’il est partisan de l’enlisement, du pourrissement de la situation dans la région au préjudice des populations congolaises qui en ont marre. 

C’est comme si Kagame veut que la population congolaise continue indéfiniment à subir les affres de cette rébellion de triste mémoire, qui s’est illustrée par des assassinats, de viol, de pillage des ressources naturelles du pays, etc.

Le FDLR doivent retourner chez eux

« Le monde est cynique d’honorer ceux qui ont commis le génocide au Rwanda », a déploré le chef de l’Etat rwandais alors qu’on lui assure, a-t-il expliqué, que la question FDLR va être réglée. 

Il balaie du revers de la main l’argument comme quoi les FDLR sont aujourd’hui les fils et les filles de ceux accusés de génocide. « Ce qui est un problème clair et simple a été transformé en un problème énorme. Et je crois que c’est fait exprès par certains », a encore insinué le président Kagame.

Le monde est devenu fou. Comment expliquer que la cécité de Kagame doit le pousser jusqu’à ne pas se rendre compte que le moment était venu pour ces rebelles de retourner dans leur pays d’origine ? 

C’est comme si la démobilisation et la réinsertion des FDLR fait du mal à Kagame, et quiconque va dans le sens contraire est considéré comme un homme à abattre !

Personne n’a oublié que certains de ces FDLR étaient génocidaires. Mais la communauté internationale voudrait donner la chance à ceux d’entre ces FDLR qui le voudront, de retourner dignement dans leur pays d’origine.

Et si Kagame voudrait juger tous les retournés, il est libre de faire ce que bon lui semble et personne ne s’immiscera dans les affaires intérieures du Rwanda. 

Mais ce poids lourd ne doit plus continuellement reposer sur les épaules Rd Congo qui n’a que trop supporté cette situation lui imposée par la communauté internationale.

Car dans tout ça, on ne voit pas réellement la faute commise par le Gouvernement congolais de l’époque ? Kagame devra comprendre une fois pour toutes que le moment n’est plus indiqué de se cacher derrière le génocide pour prétendre influencer ou distraire une certaine communauté internationale.

Interrogé sur les incidents frontaliers, le chef de l’Etat rwandais a dit ne pas savoir sur quoi l’équipe du Mécanisme de vérification conjointe s’était basée pour faire son rapport. Un rapport qui ne confirmait pas la version rwandaise des faits.

« Si vous êtes sur le terrain et que vous voyez certains faits et qu’après, quand vous partez, les faits changent, ça dit quelque chose », explique Paul Kagame ajoutant que les problèmes entre le Rwanda et le Congo sont toujours très politisés. Kinshasa accusait Kigali d’avoir exécuté cinq ressortissants congolais dont un militaire. 

« Les problèmes entre le Rwanda et le Congo finissent toujours par se résoudre », a affirmé le président rwandais.

En vrai pyromane, Kagame oublie vite que comme d’habitude, c’est lui qui a refusé de signer le rapport du Mécanisme conjoint élargi de vérification des frontières pour la région des Grands Lacs, connaissant bien que son pays était impliqué de la tête aux épaules.

L’opinion ne doit pas être surprise, lorsqu’on connaît la dynamique dans la position habituelle du Rwanda, pays qui n’a jamais accepté aucune enquête de la région, qu’il soit de l’ONU ou du Mécanisme conjoint, prouvant son implication. 

Si hier le Rwanda n’avait accepté les conclusions aucun rapport des experts indépendants de l’ONU, peut-il aujourd’hui accepter le rapport du Mécanisme conjoint dans lequel il est du reste partie intégrante ?

Jusqu’où Kagame va-t-il continuer à se moquer des Congolais, lorsqu’il dit que les problèmes entre les deux pays finissent toujours par se résoudre ? 

Fallait-il pour autant attendre plus de 5.000 mors de Congolais et de milliers des déplacés pour mettre un terme à la guerre ? 

Des propos pareils doivent soulever une adhésion massive des Congolais à leur chère patrie, pays résolument engagé vers son émergence et qui ne doit pas se laisser distraire par un Kagame aux abois.
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[L’Avenir]

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