samedi 30 août 2014

INVASION DU FPR: DES CONSÉQUENCES SANS PRÉCÉDENTS; UNE GUERRE RÉGIONALE SE POINTE À L’HORIZON.

25 août 2014

L’on dit toujours que l’on sait quand on commence une guerre mais on ne sait pas quand et comment ça va finir. Ç’est le cas de l’agression du FPR-Inkotanyi dont le Rwanda a été victime quand il a été attaqué par le FPR-Inkotanyi en 1990 avec le soutien actif de l’Uganda et la complicité des États-Unis d’Amérique et de l’Angleterre.

 

De cette agression est résulté :

un double génocide celui des Tutsi et celui des hutus vivant au Rwanda,

le massacre des milliers des Banyamurenge, des tutsi et des hutus qui vivaient en République démocratique du Congo (RDC)

une continuation du génocide des hutus qui ont cherché refuge en République Démocratique du Congo;

un génocide contre la population congolaise vivant dans le Nord et le Sud de la province du Kivu (plus de 5 millions de pertes de vies humaines),

l’exode et les massacres des milliers des tutsis congolais qui vivaient paisiblement en RDC,

l’exode et les massacres des tutsi-banyamurenge congolais qui vivaient paisiblement au Congo;

l’exode et les massacres des populations hutus congolais qui vivaient paisiblement en RDC,
d’autres violations de droits de l’homme tel que viols, exécutions sommaires, disparitions, emprisonnements arbitraires, etc, etc.

Une analyse de ce qui se passe actuellement au Rwanda, en RDC, dans la région des grands lacs, dans la région des États de l’Afrique de l’Est et dans la région des États du SADC (South African Development Community; nous indique qu’une guerre régionale de grande envergure risque d’éclater dans la région des grands lacs et plus précisément au Rwanda, RDC, en Tanzanie et en Uganda.

D’un côté les pays du SADC (Angola, Botswana, DRC, Iles Maurice, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Seychelles, South Africa, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) faisant partie du pacte de défense mutuelle des pays du SADC viendraient en rescousse de la Tanzanie et de la République Démocratique du Congo. 

De l’autre côté, les pays de l’Afrique de l’Est (Burundi, Comores, Ethiopie, Djibouti, Kenya, Rwanda, Seychelles, Somalie, Sudan du Sud et l’Uganda) faisant partie de « East African Standby Forces » viendraient au rescousse de l’Uganda et du Rwanda.

Cette hypothèse explique le récent marathon des pays de l’Afrique de l’Est à mettre sur pied une armée prête à être déployée d’ici décembre 2014. Force est de constater que la Tanzanie qui au début faisait partie de l’initiative de création d’une brigande des forces d’intervention des pays de l’Afrique de l’Est qui est devenu « East African Standby Forces » n’est plus membre de cette force.

Quand le FPR a attaqué le Rwanda en 1990, il n’avait jamais prévu que près de 3 millions de la population rwandaise y compris l’effectif de toute une armée du pays, pouvait se refugier en République du Congo. 

Cette vague de masse des réfugiés fut un casse –tête et un handicap majeure au plan hégémonique du FPR-Inkotanyi, de non seulement asseoir leur régime au Rwanda mais aussi en République Démocratique du Congo.

Après la prise du pouvoir à Kigali, le FPR avait trois priorités principales :

le renversement du régime du Président Mobutu Sese Seko

l’élimination et l’anéantissement des ex-FAR (forces armées rwandaises), de tous les réfugiés hutus vivant au Congo ainsi que des peuples hutus du Kivu de nationalité congolaise

la prise du pouvoir au Congo par les Tutsi avec l’appuie du Rwanda et de l’Uganda.

Le FPR-Inkotanyi a réussi son premier objectif à savoir celui de renverser le régime du Président Mobutu Sese Seko. Cet objectif s’est accompli par une guerre meurtrière qu’on a appelé la première guerre du Congo de 1996 – 1997. 

Rappelons ici que l’ancien président du RDC, Mobutu Sese Seko a été renversé le 20 mai 1997 par les troupes rebelles de l’ AFDL (Alliance des forces démocratiques de libération du Zaïre) de Laurent-Désiré Kabila soutenu militairement par le Rwanda et l’Uganda.

Vraisemblablement, jusqu’à date du moins, le régime du FPR a échoué la réalisation de ses deux autres objectifs à savoir l’élimination et l’anéantissement des ex-FAR et des hutus au Congo et la prise du pouvoir au Congo par un groupe des Tutsi. 

Mais qu’est ce qui a empêché le FPR-Inkotanyi de réaliser ses deux autres objectifs? Les raisons sont multiples mais nous allons en mentionner quelques unes :

La résistance héroïque des ex-FAR qui se sont réorganisées en FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) pour d’abord se défendre et défendre les rescapées hutus du génocide du FPR commis contre la population hutu au Congo;

Le réveil des peuples congolais et la réalisation que leur pays risquait de tomber entre les mais des tutsi rwandais et ugandais;

L’intervention principalement des forces armées de l’Angola, du Zimbabwe, de la Namibie et à moindre mesure du Tchad lors de la deuxième guerre du Congo de 1988-2002

Le fait que la plupart des pays du SADC notamment la Tanzanie et et l’Afrique du Sud ont compris les visés hégémoniques des tutsis du Rwanda et de l’Uganda d’établir un empire hima-tutsi dans la grande région des grands lacs;

Revenons un peu à l’histoire récente pour comprendre ce qui se passe maintenant et qui risque de se produire dans un proche avenir: Kabila réalise les visés hégémoniques de Kagame et de Museveni d’établir une empire hima-tutsi dans la région des grands lacs

Quand Laurent Désiré Kabila prend le pouvoir en 1997, la plupart de ses officiers supérieurs sont des tutsi rwandais ou ugandais qui l’ont apporté au pouvoir. 

Citons le cas du Général James Kabarere, un rwandais qui était chef de camp de Kagame lors de l’invasion du Rwanda en 1990, et qui a combattu à côté de Laurent Désiré Kabila pendant la première guerre du Congo 1996-1997, pour enfin devenir le Chef d’État Major de l’armée en République Démocratique du Congo.

Le Président Laurent Désiré Kabila n’a pas tardé à comprendre les visés hégémoniques de Kagame et de Museveni d’établir une empire hima-tutsi dans la région des grands lacs. 

Il a ainsi réalisé le danger que représentait les officiers tutsi rwandais ou ugandais qui étaient à la tête de l’armée et des services de renseignement et de sécurité militaires dans l’armée congolaise.



En juillet 1998, le général James Kabarebe a été limogé et le président Kabila a annoncé qu’ « il mettait fait à la présence des militaires rwandais qui nous ont assisté pendant la période de libération» du Congo. (http://www1.rfi.fr/actufr/articles/079/article_44913.asp.)

Entre parenthèse signalons que le général James Kabarebe qui était chef d’état major de l’armée congolaise en 1997, après son limosage suivi de son retour au Rwanda, il a été chef d’état major de l’armée rwandaise depuis 2002 et il fut nommé Ministre de la défense des forces armées rwandaises depuis le 10 avril 2010 par le président Kagame. 

Il faut être stupide pour ne pas comprendre les visées hégémoniques des tutsi pour établir un empire hima-tutsi en Uganda, au Rwanda, au Congo et dans la grande région des grands lacs en général. 

Rappelons que le président Kagame actuel du Rwanda fut le chef des services secrets militaires dans l’armée ugandaise avant d’envahir le Rwanda en 1990.

Le limogage du général James Kabarebe et la décision de mettre fin à la présence des militaires rwandais sur le sol du Congo a déclenché la deuxième guerre du Congo par les rebelles tutsi soutenu par le Rwanda et l’Uganda. 

En effet, en 1998, le général James Kabarere organisera les attaques des rebelles tutsis commandités par Kigali et dirigé contre les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

La deuxième guerre du Congo qui avait comme objectif de mettre les tutsi au pouvoir, a pris officiellement fin le 30 juin avec la mise en place d’un gouvernement de transition, sans atteindre son objectif de mettre les tutsi au pouvoir à Kinshasa. 

Qu’est ce qui a fait échec à cet objectif? Il y a plusieurs raisons, mais la raison principale c’est l’intervention militaire des armées de l’Angola, de la Namibie, du Zimbabwe et du Tchad au Congo pour secourir le régime de Kabila qui risquait de tomber entre les mains des rebelles tutsi.

La deuxième guerre du Congo a laissé un bilan de pertes de vie humaines de plus de cinq millions de personnes congolais et rwandais confondus

La fin de la deuxième guerre du Congo n’a pas mis fin aux combats dans la région du Kivu. Au contraire, nous avons assisté à une multiplication des groupes de rebelles luttant pour des intérêts divers et complexes. Certains groupes luttant pour des objectifs politiques, d’autres luttant pour des intérêts économiques ou le contrôle du pouvoir local.

Mais en ce qui concerne les groupes rebelles composés des tutsi, ils ne pouvaient pas abandonner la lutte armée tant qu’ils n’auront pas mis au pouvoir à Kinshasa un régime des tutsi du même modèle que des régimes en place au Rwanda et en Uganda.


Plus les guerres perduraient au Congo, plus certains pays dont les pays du SADC comprenaient de mieux à mieux les vrais raisons de ces conflits au Congo notamment les visées expansionnistes du Rwanda et de l’Uganda et le contrôle de la région par l’influence anglo-saxonne des États-Unis, de l’Angleterre et de l’Israël.

C’est dans ce cadre qu’en date du 25 mai 2013, lors de la 50ème célébration de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine, le Président de la Tanzanie Jakaya Kikwete a exhorté les pays du Rwanda et de l’Uganda d’engager des dialogues directs avec respectivement les FDLR et le ADF-NALU en vue d’une paix durable dans la région des grands lacs.

Les déclarations du Président Tanzanien Jakaya Kikwete ont assombrit les relations entre le Rwanda et l’Uganda jusqu’à ce que le Président du Rwanda Paul Kagame, en date du 30 juin 2013 lors d’une réunion avec les jeunes, déclare qu’il va attendre et frapper le Président Tanzanien Jakaya Kikwete au moment opportun (I will Just Wait For You At the Right Place And I will Hit You), une déclaration qui encore une fois confirme la l’arrogance et la brutalité du régime de Kigali.

La réponse de la Tanzanie ne s’est pas fait attendre. En date du 12 juillet 2013, le ministre des affaires étrangère de la Tanzanie déclarait que Kagame sera frappé comme un petit garçon « will be whipped like a small boy »

La rébellion du M23 soutenue et composée en grande partie des tutsi rwandais a été active dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC) d’avril 2012 jusqu’à sa défaite militaire en novembre 2013. 

Cette défaite a été possible grâce à l’ offensive de l’armée congolaise soutenue par la brigade d’intervention de l’ONU au Congo composé principalement des troupes venant de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud et du Malawi. 

S’agit –il ici d’un premier coup de gifle que la Tanzanie a assené au Rwanda ? Le développement des événements dans la région ne va pas tarder de nous le dire.


Paul Kagame et son armée

En avril 2013 comme le rapporte le journal Afrique Renouveau du mois d’août 2013, le M23 a adressé à la Tanzanie une lettre ouverte qualifiant la décision de de la Tanzanie de participer à la brigade d’intervention de « dangereuse aventure ». 

La lettre, signée par Bertrand Bisimwa, le dirigeant politique du M23, appelait la Tanzanie à se retirer de la brigade. Le même journal rapporte que Bisimwa a écrit une lettre similaire à l’Afrique du Sud, dont la contribution à la brigade d’intervention s’élève à 1 000 soldats bien équipés. Tant l’Afrique du Sud que la Tanzanie ont fait fi de ces menaces.

L’issue que va prendre la résolution du problème des FDLR et des réfugiés rwandais vivant au Nord Kivu va déterminer oui ou non le déclenchement d’une guerre régionale dans la région des grands lacs. 

Sauf que, à voir les arrestations des officiels supérieurs de ces derniers jours au Rwanda, il y a lieu de spéculer qu’un coup d’État est possible au Rwanda et que dans un tel scénario, la question de FDLR, des réfugiés et de l’opposition vivant à l’étranger pourrait prendre une autre tournure.
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IKAZE IWACU
Jotham Rwamiheto
Montréal, Canada
Le combattant de la liberté : Mon fusil c’est mon crayon et mes munitions sont mes idées.

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