le vendredi 8 août 2014
Ce qui étonne dans cette affaire, c’est le silence profond, le mutisme des proches de présumées victimes de ce trafic. Aucun n’a jusque-là osé approcher la presse audiovisuelle lingalaphone maniaque du sensationnel à Kinshasa.
Serait-ce pour ne pas saper le travail de la justice…des services? Vraisemblable. Aussi la crédibilité, la fiabilité, l’honorabilité de la source, -un service d’Etat- qui nous a mis la puce à l’oreille empêchent de penser à une intox en vue de créer une psychose dans la capitale.
Les médecins des cliniques Ngaliema où elle a été acheminée, a-t-on appris d’un proche de sa famille, n’ont rien pu faire. Madame Zaïna [
Pour mieux présenter le récit et enfin de ne pas porter préjudice à l’instruction judiciaire qui serait en cours, tous les noms repris dans cet article sont imaginaires], a finalement succombé à la suite d’une opération qu’elle ne connaissait pas, dont elle n’a jamais été informée.
Elle se fait enlever un rein alors qu’elle était venue accoucher dans un centre hospitalier d’Ozone, dans le faubourg ouest de Kinshasa, sur les hauteurs de Binza.
Mme Michèle, non plus, n’a pas eu de chance. Alors que toutes les consultations prénatales la prédisposait à un accouchement sans anicroches, la voilà poussée par le médecin- le même – d’admettre une césarienne… sinon ce serait l’irréparable, lui a-t-on dit d’un air sérieux.
Sous prétexte d’effectuer le césarienne, Dr Matotu- désignons-le comme ça !- arrache, à la vite, un rein ! à Michèle. S’ensuit l’irréparable. Mme Michèle rend l’âme. La suite se serait passée autrement si le ventre de Michèle n’avait pas pris du volume au point d’attirer l’attention de ses proches.
Son mari décide de faire faire une autopsie. Résultat : tout est en place, sauf un rein!
Le mari de la victime repart aussitôt au centre hospitalier d’Ozone. Etait-il accompagné par des éléments de la police ou des services? Nos sources ne le confirment pas et ne nous expliquent pas comment la famille de Zaïna a accusé le centre d’Ozone.
Cependant, il nous revient que le médecin obstétricien serait entre les mains des services. Qu’il aurait avoué travailler dans un réseau des médecins trafiquant les reins. Des bribes d’infos en notre possession, l’on apprend que ces reins seraient vendus en Suisse et en Hollande.
Mais, il est établi depuis quelques années que c’est dans les pays très liés par les commerces à la RDC que le trafic illégal des reins bat son plein. Il s’agit de la Chine, de l’Inde et du Pakistan…et du Brésil où s’approvisionnement de plus en plus des importateurs des surgelés.
Tenez. Il y a peu en Chine, le slogan publicitaire d’un trafiquant d'organes humains, « Donnez un rein et achetez le nouvel iPad ! » a fait tabac. La presse internationale, l’on se rappelle, a sorti de l’anonymat un jeune chinois de 17 ans qui, en 2011, désirait s'acheter un iPad 2.
Faute de moyens mais connaissant la filière de la vente d'organe, il a vendu un de ses reins 20 000 yuans soit un peu plus de 2.000 euros. Il a donc pu s'acheter une tablette numérique mais il a aussi vu son état de santé se détériorer.
En effet, les opérations ne sont pas toujours effectuées dans des conditions optimales et par les meilleurs des chirurgiens. La Chine vient d’interdire la vente d’organes humains et a limité les greffes pour les étrangers, en expliquant qu’elle doit d’abord répondre à la demande interne de 2 millions d’organes.
En Inde, destination de prédilection des patients r-dcongolais et des étudiants candidats aux « grandes études », un monstre a été débusqué. Le tristement célèbre Dr Kumar, qui en 9 ans, a pratiqué plus de 500 transplantations clandestines des reins, prélevés sur de pauvres bougres au profit de riches étrangers.
Des R-dCongolais ont-ils été victimes du médecin trafiquant ?
l’on est tenté de répondre par l’affirmatif. D’autant plus que c’est contre une promesse d’un travail bien rémunéré et d’un logis que les hommes de main du Dr Kumar parvenaient à convaincre les victimes de les suivre. Opérés, totalement endormis sous l’effet d’anesthésie, sans forcément donner leur consentement, les victimes étaient priés de vider avec une enveloppe de 50 000 roupies soit plus 1.000 dollars.
Un cadavre frais à USD 9.000
Sans vouloir verser dans la polémique, il sied d’avoir à l’œil sur les nôtres, surtout les jeunes -bien souvent désireux de montrer qu’ils ont percé- vivant dans ces pays.
« Trop souvent, note l’OMS, l'argent est la seule motivation de ceux qui acceptent de donner leurs organes. Les reins représenteraient jusqu’à 75% du trafic mondial d'organes humains ».
Voilà plus d’une décennie que l’OMS, Organisation mondiale de la Santé, a adopté des dispositions très claires: Voilà plus d’une décennie que l’OMS, Organisation mondiale de la Santé, a adopté des dispositions très claires: «Le corps humain, en tout ou en partie, ne peut faire l’objet de transactions commerciales.
En conséquence, il devrait être interdit d’allouer ou de recevoir un paiement pour des organes. Il devrait être interdit de faire de la publicité autour du besoin ou de la disponibilité d’organes dans le but de demander ou de proposer un paiement».
Le problème est que l’écart entre les dons d’organes et les besoins se creuse, voilà pourquoi le marché noir de vente d’organes se développe sournoisement. Au Pakistan, voisin de l’Inde, où le marché d’organes humains n’est pas illégal, est en train de devenir «un marché du foie».
La Chine vient d’interdire la vente d’organes humains et a limité les greffes pour les étrangers, en expliquant qu’elle doit d’abord répondre à la demande interne de 2 millions d’organes.
En Chine, en effet, on effectue 20.000 greffes par an. En Afrique, dans les pays limitrophes de la RDC, par contre, se développe un marché noir des donateurs morts.
Ainsi avec 9.000 dollars, on peut acheter un cadavre frais en Tanzanie et en Zambie. Au Nigeria, avec 4.000 dollars, on a un litre de sang humain. Tout a un prix.
Voici quelques estimations de medicaltranscription.org. Une publication qui date de juin 2013.
• Peau : 10 € par cm²
• Mains et avant-bras : 290 €
• Épaule : 380 €
• Rate : 385 €
• Estomac : 385 €
• Scalpe : 460 €
• Dents : 910 €
• Paire de globes oculaires : 1.150 €
• Artère coronaire : 1.150 €
• Intestin grêle : 1.910 €
• Cœur : 90.000 €
• Foie : 157.000 €
• Rein : 200.000 €
Ce qui étonne dans cette affaire, c’est le silence profond, le mutisme des proches de présumées victimes de ce trafic. Aucun n’a jusque-là osé approcher la presse audiovisuelle lingalaphone maniaque du sensationnel à Kinshasa.
Serait-ce pour ne pas saper le travail de la justice…des services? Vraisemblable. Aussi la crédibilité, la fiabilité, l’honorabilité de la source, -un service d’Etat- qui nous a mis la puce à l’oreille empêchent de penser à une intox en vue de créer une psychose dans la capitale.
Les médecins des cliniques Ngaliema où elle a été acheminée, a-t-on appris d’un proche de sa famille, n’ont rien pu faire. Madame Zaïna [
Pour mieux présenter le récit et enfin de ne pas porter préjudice à l’instruction judiciaire qui serait en cours, tous les noms repris dans cet article sont imaginaires], a finalement succombé à la suite d’une opération qu’elle ne connaissait pas, dont elle n’a jamais été informée.
Elle se fait enlever un rein alors qu’elle était venue accoucher dans un centre hospitalier d’Ozone, dans le faubourg ouest de Kinshasa, sur les hauteurs de Binza.
Mme Michèle, non plus, n’a pas eu de chance. Alors que toutes les consultations prénatales la prédisposait à un accouchement sans anicroches, la voilà poussée par le médecin- le même – d’admettre une césarienne… sinon ce serait l’irréparable, lui a-t-on dit d’un air sérieux.
Sous prétexte d’effectuer le césarienne, Dr Matotu- désignons-le comme ça !- arrache, à la vite, un rein ! à Michèle. S’ensuit l’irréparable. Mme Michèle rend l’âme. La suite se serait passée autrement si le ventre de Michèle n’avait pas pris du volume au point d’attirer l’attention de ses proches.
Son mari décide de faire faire une autopsie. Résultat : tout est en place, sauf un rein!
Le mari de la victime repart aussitôt au centre hospitalier d’Ozone. Etait-il accompagné par des éléments de la police ou des services? Nos sources ne le confirment pas et ne nous expliquent pas comment la famille de Zaïna a accusé le centre d’Ozone.
Cependant, il nous revient que le médecin obstétricien serait entre les mains des services. Qu’il aurait avoué travailler dans un réseau des médecins trafiquant les reins. Des bribes d’infos en notre possession, l’on apprend que ces reins seraient vendus en Suisse et en Hollande.
Mais, il est établi depuis quelques années que c’est dans les pays très liés par les commerces à la RDC que le trafic illégal des reins bat son plein. Il s’agit de la Chine, de l’Inde et du Pakistan…et du Brésil où s’approvisionnement de plus en plus des importateurs des surgelés.
Tenez. Il y a peu en Chine, le slogan publicitaire d’un trafiquant d'organes humains, « Donnez un rein et achetez le nouvel iPad ! » a fait tabac. La presse internationale, l’on se rappelle, a sorti de l’anonymat un jeune chinois de 17 ans qui, en 2011, désirait s'acheter un iPad 2.
Faute de moyens mais connaissant la filière de la vente d'organe, il a vendu un de ses reins 20 000 yuans soit un peu plus de 2.000 euros. Il a donc pu s'acheter une tablette numérique mais il a aussi vu son état de santé se détériorer.
En effet, les opérations ne sont pas toujours effectuées dans des conditions optimales et par les meilleurs des chirurgiens. La Chine vient d’interdire la vente d’organes humains et a limité les greffes pour les étrangers, en expliquant qu’elle doit d’abord répondre à la demande interne de 2 millions d’organes.
En Inde, destination de prédilection des patients r-dcongolais et des étudiants candidats aux « grandes études », un monstre a été débusqué. Le tristement célèbre Dr Kumar, qui en 9 ans, a pratiqué plus de 500 transplantations clandestines des reins, prélevés sur de pauvres bougres au profit de riches étrangers.
Des R-dCongolais ont-ils été victimes du médecin trafiquant ?
l’on est tenté de répondre par l’affirmatif. D’autant plus que c’est contre une promesse d’un travail bien rémunéré et d’un logis que les hommes de main du Dr Kumar parvenaient à convaincre les victimes de les suivre. Opérés, totalement endormis sous l’effet d’anesthésie, sans forcément donner leur consentement, les victimes étaient priés de vider avec une enveloppe de 50 000 roupies soit plus 1.000 dollars.
Un cadavre frais à USD 9.000
Sans vouloir verser dans la polémique, il sied d’avoir à l’œil sur les nôtres, surtout les jeunes -bien souvent désireux de montrer qu’ils ont percé- vivant dans ces pays.
« Trop souvent, note l’OMS, l'argent est la seule motivation de ceux qui acceptent de donner leurs organes. Les reins représenteraient jusqu’à 75% du trafic mondial d'organes humains ».
Voilà plus d’une décennie que l’OMS, Organisation mondiale de la Santé, a adopté des dispositions très claires: Voilà plus d’une décennie que l’OMS, Organisation mondiale de la Santé, a adopté des dispositions très claires: «Le corps humain, en tout ou en partie, ne peut faire l’objet de transactions commerciales.
En conséquence, il devrait être interdit d’allouer ou de recevoir un paiement pour des organes. Il devrait être interdit de faire de la publicité autour du besoin ou de la disponibilité d’organes dans le but de demander ou de proposer un paiement».
Le problème est que l’écart entre les dons d’organes et les besoins se creuse, voilà pourquoi le marché noir de vente d’organes se développe sournoisement. Au Pakistan, voisin de l’Inde, où le marché d’organes humains n’est pas illégal, est en train de devenir «un marché du foie».
La Chine vient d’interdire la vente d’organes humains et a limité les greffes pour les étrangers, en expliquant qu’elle doit d’abord répondre à la demande interne de 2 millions d’organes.
En Chine, en effet, on effectue 20.000 greffes par an. En Afrique, dans les pays limitrophes de la RDC, par contre, se développe un marché noir des donateurs morts.
Ainsi avec 9.000 dollars, on peut acheter un cadavre frais en Tanzanie et en Zambie. Au Nigeria, avec 4.000 dollars, on a un litre de sang humain. Tout a un prix.
Voici quelques estimations de medicaltranscription.org. Une publication qui date de juin 2013.
• Peau : 10 € par cm²
• Mains et avant-bras : 290 €
• Épaule : 380 €
• Rate : 385 €
• Estomac : 385 €
• Scalpe : 460 €
• Dents : 910 €
• Paire de globes oculaires : 1.150 €
• Artère coronaire : 1.150 €
• Intestin grêle : 1.910 €
• Cœur : 90.000 €
• Foie : 157.000 €
• Rein : 200.000 €
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