lundi 10 novembre 2014

RDC : Aux magistrats grévistes, seule la chute de «Joseph KABILA» comme solution.

09/11/2014

 
Magistrats

L'histoire s'accélère et cela doit être l'alpha de tous nos raisonnements. Il est vrai que l'impact des révolutions arabes et récemment de l'insurrection populaire au Burkina Faso ne relève pas seulement d'une question d'inspiration des peuples, mais d'une aspiration au bien-être social, à un État avec plus de justice sociale. 

Dans toutes ces situations explosives, beaucoup d'ingrédients démontrent que les peuples dans la plupart des pays où se sont produites toutes ces luttes de libération, ont voulu mettre un terme à une oligarchie financière ou à une dictature de façade qui tenait à maintenir ses profits malgré la pauvreté extrême de la population, l'injustice sociale criante, les conditions de vie de plus en plus insupportables, l'arbitraire d'un pouvoir sans limite. 

Aujourd'hui en Rdc comme partout dans des régimes d'usurpateurs ou de vendus, dans les revendications des magistrats congolais ou celles des médecins dernièrement, il y a cette question sociale à travers les rémunérations qui reste indissociable de la question démocratique.

Malheureusement la Rdc avec Joseph Kabila ressemble à un État fasciste

Les quelques syndicats qui existent sont maintenus dans une dépendance totale à l'égard du pouvoir. Comme ils sont corrompus, ils n'ont plus un vrai potentiel de mobilisation et leurs revendications ne se cantonnent souvent qu'au terrain social. 

Il est cependant clair que le combat pour la démocratie est aussi celui de la bonne rémunération des travailleurs, des fonctionnaires. 

L'évolution de la part salariale est dès lors représentative de l'équité dans la distribution des richesses, comme l'écrit Michel Husson :" une part des salaires constante peut être considérée comme une norme de répartition équitable des gains de productivité "(Salaire et compétivité. Pour un vrai débat. p. 52).

L'objectif de Michel Husson est celui de la redistribution des richesses. En effet il y a des salaires qui ne donnent pas envie de travailler en Rdc. Et quand le pouvoir fabrique des nouveaux riches sans aucune expertise, cela ne peut que susciter des rancoeurs de la part des citoyens. 

Pourquoi les députés congolais doivent avoir des rémunérations de l'ordre de 13.000 dollars américains par mois ? 

Les magistrats congolais revendiquent comme salaire de base 1.600 dollars américains. Ils ont raison compte tenu des promesses faîtes par Joseph Kabila. 

Mais il faut souligner ici que dans le cas de la Rdc, la problématique du statut des fonctionnaires congolais reste bien posée et ce ne sont pas de pilleurs des deniers publics, spécialistes en montages financiers qui trouveront des solutions à cette quadrature de cercle . 

La discrimination tendancielle des revenus des travailleurs, ou fonctionnaires congolais est un élément fondamental de l'explosion sociale et surtout de la fragilité de l'Etat.

Le gouvernement congolais est fortement affaibli à tel point qu'il est devenu atone

La grève des magistrats congolais s'inscrit dans un contexte où le gouvernement est fortement affaibli par l'impasse politique qui dure plus d'un an et davantage par des indemnités de sortie des ministres versées fin septembre 2014. 

La situation est grave : les mêmes ministres continuent jusqu'à présent à conserver leurs salaires. 

Et la justice devra poursuivre ces ministres afin qu'ils rendent gorge à l'Etat. De facto, inutile de souligner qu'il n'y a absolument rien à attendre de ce gouvernement. 

Pour nos magistrats congolais, la solution durable, pérenne est celle d'en découdre avec Joseph Kabila. Qu'il dégage en 2016. S'il s'entête, il faut passer par une insurrection populaire pour le chasser du pouvoir. 

Que peuvent attendre les congolais en termes de fortes réductions du taux de pauvreté, de développement durable des zones rurales quand un président excelle dans l'incompétence et surtout dans les mensonges faits autour d'un langage morbide et mortifere ?

Dans cette période qui s'ouvre, plus que jamais, c'est dans la rue, à travers des manifestations que va se passer la fin de règne de Joseph Kabila. 

La conscience nationale démocratique et populaire, convaincue de la légitimité de l'alternance politique devra structurer l'insurrection populaire contre Joseph Kabila pour le chasser du pouvoir s'il persiste et signe. 

Déjà certains symboles commencent à tomber. La statue de Joseph Kabila à Béni a été deboulonnée par la population en colère.
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[Professeur Florent Kaniki] 
© KongoTimes

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