jeudi 14 mai 2015

Burundi : le général Niyombaré affirme "qu'il n'avait pas d'autre voie" que le coup d'État

14/05/2015

Le général Godefroid Niyombaré a annoncé, mercredi, la destitution du président burundais, Pierre Nkurunziza. Dans un entretien exclusif accordé à France 24, il explique être passé à l'action car "il n'y avait pas d'autre voie". 



"Le président Pierre Nkurunziza est destitué de ses fonctions, le gouvernement est dissous", a annoncé mercredi 13 mai dans l’après-midi sur les ondes de la radio privée Insaganiro le général Godefroid Niyombaré


Depuis, la situation est confuse et des "tractations" seraient en cours entre militaires putschistes et fidèles du président Pierre Nkurunziza.

Joint par France 24 quelques heures après cette annonce, le général Niyombaré a expliqué que l'obstination de l'actuel président, qui brigue un troisième mandat, l'avait contraint à passer à l'action. 


"Nous sommes [dans] un pays démocratique, ce n’était pas nécessaire d’être obligé de faire ce qu’on a fait. Mais vous savez, quand vous regardez ce qu’il se passe dans ce pays, ce qu’il s’est passé ces dernières semaines, il n’y avait pas d’autre voie", a déclaré le général putschiste dans cette interview exclusive.

Ex-chef des renseignements

Ancien compagnon d'armes de Pierre Nkurunziza au sein de la rébellion hutu du CNDD-FDD, devenu le parti au pouvoir depuis la fin de la longue guerre civile (1993-2006), le général Niyombaré est très populaire au Burundi. Ce militaire âgé de 46 ans est respecté pour sa droiture et est considéré comme un homme de dialogue.

Le jeune général possède un atout de taille : sa grande popularité au sein de l’armée. Et ce "dans les deux ailes de la nouvelle armée burundaise : celle issue, comme l'officier, du maquis de la guérilla hutue CNDD-FDD, et l'ancienne armée tutsie des dictatures militaires qui se sont succédé au Burundi", explique La Libre Belgique sur son site Internet.

Originaire de la capitale Bujumbura, orphelin de père depuis l'âge de trois ans, Godefroid Niyombaré gagne le maquis CNDD-FDD en 1995. Quand son parti accède au pouvoir, il devient, en 2006, le premier chef d'état-major général hutu du pays, puis le principal conseiller à la sécurité du président Nkurunziza, avant d’être nommé ambassadeur à Nairobi en mai 2014.

De novembre 2014 à février 2015, il a dirigé le Service national de renseignement. Il a été limogé en février pour avoir déconseillé à Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, jugé inconstitutionnel par ses adversaires. 


 

© France 24
AFP

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