On
connaissait le « Balai citoyen », instrument fétiche de l’insurrection
civique fatale au mandat télescopique dont rêvait le ci-devant président
burkinabé Blaise Compaoré.
On entend encore le général ivoirien Robert Gueï -paix à son âme- promettre, au lendemain de son coup d’Etat de la Noël 1999, de « balayer la maison ».
Et voici qu’au Nigeria la victoire échoit, par la grâce des urnes cette fois, à un putschiste repenti qui s’est choisi pour emblème de campagne la balayette. A croire que les rois, les fous et les cavaliers de l’échiquier politique subsaharien font leurs emplettes au Salon des Arts ménagers.
Muhammadu Buhari, tombeur du sortant Goodluck Jonathan, a donc troqué la cravache du despote en treillis contre le chasse-poussière. Fort bien. Pas sûr néanmoins que cette arme légère suffise à purger le colosse aux pieds d’argile fédéral de ses fléaux.
Monsieur Propre, s’il tient à honorer ses promesses, doit de toute urgence enrichir sa panoplie. Il s’est déjà doté d’une éponge, promptement passée sur les aigres anathèmes échangés avec son rival aux quatre coins du ring électoral.
Magnanime dans la victoire, Buhari a salué en Goodluck un « grand Nigérian » ; ce qu’il est à coup sûr, au moins par la taille. Mais il lui faut sans tarder changer le logiciel de l’aspirateur-maison. Lequel avait jusqu’alors vocation à siphonner le pactole pétrolier au profit d’élites, civiles comme galonnées, cupides et corrompues.
Idem pour le lave-linge de la famille, trop souvent détourné de sa mission initiale afin de blanchir des fortunes indues.
S’agissant de la lutte contre les djihadistes de Boko Haram, le futur locataire du palais d’Aso Rock, siège de la présidence, devra préférer le karcher au plumeau. Mais lui sait bien qu’il lui faudra, au-delà d’un grand nettoyage à hauts risques, s’attaquer aux ressorts socio-économiques du mal.
Tout jardinier vous le dira : en terrain fertile, le chiendent repousse tant que ses racines perdurent.
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Vincent Hugeux
On entend encore le général ivoirien Robert Gueï -paix à son âme- promettre, au lendemain de son coup d’Etat de la Noël 1999, de « balayer la maison ».
Et voici qu’au Nigeria la victoire échoit, par la grâce des urnes cette fois, à un putschiste repenti qui s’est choisi pour emblème de campagne la balayette. A croire que les rois, les fous et les cavaliers de l’échiquier politique subsaharien font leurs emplettes au Salon des Arts ménagers.
Muhammadu Buhari, tombeur du sortant Goodluck Jonathan, a donc troqué la cravache du despote en treillis contre le chasse-poussière. Fort bien. Pas sûr néanmoins que cette arme légère suffise à purger le colosse aux pieds d’argile fédéral de ses fléaux.
Monsieur Propre, s’il tient à honorer ses promesses, doit de toute urgence enrichir sa panoplie. Il s’est déjà doté d’une éponge, promptement passée sur les aigres anathèmes échangés avec son rival aux quatre coins du ring électoral.
Magnanime dans la victoire, Buhari a salué en Goodluck un « grand Nigérian » ; ce qu’il est à coup sûr, au moins par la taille. Mais il lui faut sans tarder changer le logiciel de l’aspirateur-maison. Lequel avait jusqu’alors vocation à siphonner le pactole pétrolier au profit d’élites, civiles comme galonnées, cupides et corrompues.
Idem pour le lave-linge de la famille, trop souvent détourné de sa mission initiale afin de blanchir des fortunes indues.
S’agissant de la lutte contre les djihadistes de Boko Haram, le futur locataire du palais d’Aso Rock, siège de la présidence, devra préférer le karcher au plumeau. Mais lui sait bien qu’il lui faudra, au-delà d’un grand nettoyage à hauts risques, s’attaquer aux ressorts socio-économiques du mal.
Tout jardinier vous le dira : en terrain fertile, le chiendent repousse tant que ses racines perdurent.
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Vincent Hugeux
Je ne vois pas vraiment le lien entre le balai et la politique. Mais j'aime bien le symbolisme qu'il revêt. Les images que vous utilisez aussi sont assez pertinentes.
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