dimanche 3 mai 2015

Fosse de Maluku : Un cas flagrant de crimes politiques

22/04/2015 


"Joseph KABILA" - Président sortant de la RDC.

Joseph Kabila doit être mis aux arrêts. Sans délai. Il doit être déféré devant la Cour pénale internationale (CPI), du chef d’assassinat de masse. 


La découverte de la fosse commune de Maluku, comptant 425 cadavres, constitue un cas flagrant de crimes politiques, jamais enregistrés dans la carrière d’un homme politique, de surcroît, d’un chef d’Etat.

Il est maintenant confirmé, que ce sont des hommes en uniformes, des membres de la garde présidentielle de Joseph Kabila qui ont procédé, de nuit, à cet enterrement collectif.

A la disparition de 425 cadavres, il faut absolument ajouter les autres corps de nos infortunés et héroïques compatriotes, Fidèle Bazana et Armand Tungulu dont on n’a toujours pas de nouvelles sur l’indication du lieu de leur inhumation, et des résultats d’enquêtes crédibles. 


Dans un pays normal où règne la primauté du droit, la justice se serait saisie de cette affaire pour faire toute la lumière sur les circonstances de ces décès et partant, déterminer des responsabilités.

Il revenait aux différentes autorités d’avancer les hypothèses plausibles sur les questions pendantes sur ce charnier qui jette l’opprobre sur l’ensemble des dirigeants congolais. 


Par contre, en envoyant son vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, Evariste Boshab, et en lui laissant fournir des explications des plus invraisemblables sur cette découverte macabre, Joseph Kabila a tout simplement donné un contenu politique à cette ténébreuse affaire. 

Il admet implicitement que nous nous trouvons devant un crime d’Etat. Reste à connaître l’obscur dessein qui se dissimule derrière cette abomination.

Loin de disculper ou de blanchir Joseph Kabila, les premières déclarations d’Evariste Boshab ont, au contraire, confirmé le désarroi, et le profond embarras dans lesquels se retrouvent le premier cité, son gouvernement, et son régime. 


Un fait reste incontestable : quatre cent vingt-cinq corps, déclarés anonymes, ont été découverts, empilés dans une fosse commune, dans cette lointaine zone périphérique de Kinshasa. C’est un événement sans précédent dans les annales du Congo et même dans d’autres pays d’Afrique noire.

Car, jamais, au plus fort des luttes de libération, en Angola avec le MPLA, en Namibie avec la SWAPO, au Mozambique avec le FRELIMO et en Afrique du Sud avec l’ANC, on a déploré une telle hécatombe criminelle. 


L’émotion suscitée au Congo, comme dans le reste du monde, par la mise à nue de cette horreur, fait comprendre, sans doute à Joseph Kabila le danger auquel sa personne physique et son régime sont désormais exposés. 

Les faits étant d’une gravité extrême, même une démission volontaire de sa part n’éteindrait pas la colère et la réprobation des Congolais ni des autres peuples du monde, épris de paix, de justice et de liberté.

Le sang des 425 corps suppliciés de la fosse commune de Maluku crie vengeance, et seule une juridiction internationale pourrait se saisir d’une telle affaire, afin de lui donner le retentissement mondial qu’elle mérite.

De toute évidence, le stratagème consistant à demander à Evariste Boshab de monter le premier au créneau visait, à allumer anticipativement un contre-feu, dans l’improbable espoir de brouiller les pistes et d’éloigner les soupçons de la personne de Joseph Kabila, et de son pouvoir. Mais, ce choix s’est révélé profondément déplorable. 


Les explications fournies par le ministre de l’Intérieur sont tellement absurdes et lamentables, qu’on en vient aujourd’hui à se demander où est passé l’intellectuel Evariste Boshab que nous avons connu, aimant ses compatriotes, militant pour le triomphe des valeurs humanistes. 

On est loin, très loin de ce Boshab qui nous fabrique des discours abracadabrantesques face au destin de la femme et de l’homme congolais ! 

Affirmer donc, comme il le fait, que les 425 corps entassés dans la fosse commune de Maluku seraient des dépouilles d’indigents et de bébés morts et abandonnés par leurs mères est non seulement injurieux mais aussi de grande légèreté d’esprit.

Par conséquent, on ne devrait pas retrouver parmi ces cadavres, des corps des jeunes gens et encore moins de bébés. Les propos de Boshab, cette autre partition formant symphonie avec les tonitruantes déclarations de Lambert Mende, ne résistent à aucune analyse. 


On se demande d’ailleurs, par quelle nécessité des corps de nourrissons et des corps de personnes de troisième âge devraient-ils être entassés dans une même fosse commune ? 

Y a-t-il une calamité, un tsunami, une guerre meurtrière ? Un seul mot que le peuple congolais pourrait lui lancer aujourd’hui : Rira bien qui rira le dernier !

Sans chercher à nous étendre trop longuement sur ce sujet, rappelons à Boshab certaines autres réalités. Au Congo, on n’est pas indigent à 20 ou 30 ans, c’est-à-dire lorsqu’on est encore dans la force de l’âge. En fait, qu’entend-on par indigent dans ce contexte ? 


Si manquer des choses les plus nécessaires à la vie, c’est être indigent, alors, il faut reconnaître que le régime de Joseph Kabila est à l’origine de la paupérisation actuelle de la RDC, du fait que tout est mis en place pour que les Congolais deviennent de plus en plus pauvres au bénéfice des prédateurs et occupants. 

Nous avons déjà écrit à ce sujet, on n’y revient plus ici. Autre trait caractéristique pour compléter le concept «indigent», c’est par exemple un vieillard indigent, c’est-à-dire qui vit d’aumônes. 

En ce sens, c’est une personne sans ressources. Le contraire de l’indigent, c’est l’homme disposant du minimum vital. Au niveau actuel de notre pays où le chômage et le taux de la pauvreté atteignent des sommets, parler d’indigents qu’on a enterré, c’est dire qu’on a ouvert le chemin du cimetière pour la plupart des Congolais.

Selon certaines sources en provenance de Kinshasa, nous savons qu’il y a plusieurs centaines de morts par jour dans la ville de Kinshasa. 


Mais si le phénomène est tel qu’il oblige tout un gouvernement à enterrer, de nuit, ces centaines de morts, il y aurait lieu de nous demander où sont les familles africaines qui savent enterrer leurs morts, après des veillées funèbres ? 

Quoi qu’il en soit, le charnier de Maluku avec ses 425 cadavres pose un grave problème à tous les Congolais et il faudrait y trouver solution, comme déjà dit plus haut.

Au Congo, on compte très peu d’auspices et de homes. On ne pourrait pas envisager que cette multitude des cadavres proviendrait brusquement de ces maisons. Sans doute doit-on se tourner du côté des morgues de Kinshasa, selon les déclarations d’Evariste Boshab. 


N’est-ce pas que cette déclaration de ce membre du gouvernement ne serait qu’un grossier mensonge, une fuite en avant, voire même une ignorance coupable ?

Evariste Boshab est bien en peine, on le voit, de répondre à toutes les interrogations au sujet de cette affaire du charnier de Maluku. 


De toute manière, la tradition et les usages veulent que l’Hôtel de Ville, seul, ait la compétence territoriale de prendre en charge l’inhumation des personnes dépourvues de toutes ressources financières, et de les enterrer le plus rapidement possible, sans engager des frais inutiles en les envoyant d’abord à la morgue. 

En plus, l’Hôtel de Ville de Kinshasa réserve toujours à ces morts anonymes une sépulture modeste, mais digne. Les corps sont enterrés dans les cercueils, et non pas balancés vaille que vaille dans une fosse commune. 

A moins que cette pratique n’ait été modifiée sous le régime de Joseph Kabila, régime des occupants !

En ma qualité d’ancien bourgmestre de Ngaliema, je peux affirmer qu’à notre époque, il était fait une obligation, à la fois morale, humanitaire et administrative aux édiles de prendre en charge l’inhumation immédiate des indigents de son ressort.

Enfin, puisque les 425 corps ont été enterrés le même jour, dans la dite fosse commune, on a dû se poser un sérieux problème de logistique. En effet, il a fallu mobiliser des dizaines de corbillards pour le transport de ces corps depuis les morgues des hôpitaux jusqu’à Maluku, commune éloignée de 120 Km du centre ville. 


Personne à Kinshasa n’ayant aperçu un cortège de véhicules des pompes funèbres, il faut donc, en conclure que ces 425 corps ont été enterrés de nuit, en cachette, et à l’insu de tous.

Manifestement, toutes ces précautions démontrent qu’on a cherché à dissimuler un crime horrible. D’autant plus que le creusement d’une telle fosse, le transport des dépouilles mortelles et le remplissage de l’immense cavité n’ont pas été exécutés par des fonctionnaires de l’Hôtel de Ville, généralement commis dans ce genre de besogne, mais par des militaires de la garde présidentielle.

Force est de conclure que ces morts sont des victimes tombés sous les balles des soldats, dont on a ainsi cherché à dissimuler l’assassinat, loin des regards indiscrets, en allant les enterrer la nuit, en lieu désert, pratiquement dans la campagne.

L’une des questions essentielles à laquelle il convient encore de répondre sans attendre, est celle de savoir : de quoi et quand sont mortes les 425 personnes enterrées furtivement à Maluku? Il convient de procéder à des déductions logiques. 


A savoir, primo, une unité des lieux, puisque ces 425 corps ont été enterrés dans la même fosse commune. 

Secundo, une unité de temps, puisque l’inhumation a eu lieu le même jour, et à la même heure. 

Tertio, une unité d’action. De ces deux premiers facteurs d’unité, on doit nécessairement déduire que ces 425 personnes, sont effectivement mortes au cours des mêmes événements. Donc, l’unité d’action est avérée.

Au lieu de spéculer, il appartient à la communauté internationale d’imposer une enquête impartiale pour déterminer les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire. Une affaire qui doit aboutir à l’effondrement d’un pouvoir criminel. Joseph Kabila doit être seul à supporter les conséquences.

Au-delà du caractère insoutenable de ce fait, force est d’admettre que la crise congolaise est de nature ethnique. Aucune explication purement politique, aucune cause autre qu’ethnique ne peut permettre d’interpréter le massacre de 425 personnes et leur enfouissement dans une fosse commune.

Et dans mon esprit, il reste une dernière hypothèse. S’il ne s’agissait pas de 425 indigents, mais de personnes ayant l’âge d’élèves, des étudiants, des shégués ou de jeunes activistes de partis politiques, ayant été abattus par le pouvoir, lors des manifestations des 19, 20 et 21 janvier? 


Si tel est le cas, alors je prédis que les jours de Joseph Kabila, comme président de la République, des membres de son gouvernement, des institutions congolaises actuelles, et du régime congolais, dans son ensemble, peuvent être comptés sur les 5 doigts d’une seule main !

Les 425 corps de Maluku deviendront alors la goutte de sang qui aura fait déborder le vase du génocide dont les « Bantous » congolais sont victimes depuis l’avènement de "Joseph Kabila" à la mi-janvier 2001. 


En tendant bien l’oreille, on croit même entendre le son du glas annonciateur de l’effondrement d’un pouvoir criminel. Un pouvoir despotique incarné par un chef d’Etat qui présente toutes les caractéristiques d’un ogre et d’un vampire, qui, parvenu à la tête du pays, passe le plus clair de son temps à dévorer ses administrés !

Nous le répétons : Joseph Kabila doit être mis aux arrêts et déférer devant la Cour pénale internationale. Le plus tôt sera le mieux !

Morte la bête, mort le venin !
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[Bamba-di-Lelo] 

© KongoTimes

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