Impuissance publique ou complicité?
"Joseph Kabila", un chef d’Etat défaillant
Rarement un Etat n’a étalé à ce point son irresponsabilité. Rarement un Etat n’a donné toute la mesure de son incapacité à défendre l’intégrité de son territoire et à assurer les conditions minimales de sécurité à sa population.
Ce qui se passe dans le Territoire de Beni est tout simplement scandaleux : des tueries se succèdent aux tueries. Les criminels restent introuvables.
Pire, personne n’assume la responsabilité politique de ce qui ressemble bien à la faillite de l’Etat kabiliste en matière sécuritaire.
A Beni, le ministre de l’Intérieur Evariste Boshab a exhorté la population "à la vigilance". Interdiction de rire.
A Kinshasa, les députés nationaux interpellent le ministre de la Défense en lieu et place de "Joseph Kabila". Celui-ci est connu d’être le gestionnaire exclusif de toutes les forces dites de sécurité.
Ce qui se passe à Beni est un échec personnel pour cet homme plus préoccupé par son avenir politique que par la sécurité nationale et le bien-être de la population congolaise.
Vingt-trois habitants de Beni ont été assassinés dans la nuit de mercredi 13 à jeudi 14 mai soit 24 heures après le passage du ministre de l’Intérieur Evariste Boshab.
Comme à l’accoutumée, cette nouvelle tragédie est attribuée aux très insaisissables rebelles ougandais de l’ADF, a annoncé Amisi Kalonda, administrateur du Territoire de Beni.
Selon Kalonda, "cinq personnes ont été tuées par de présumés ADF" au niveau de la localité de Mbau. Les mêmes assaillants ont tué 18 autres personnes à l’ouest de Beni.
Selon le major Victor Masandi, porte-parole militaire de l’armée congolaise dans la région, les FARDC "ont eu des échanges de tirs nourris à l’arme lourde aux environs de Mbau" au cours de cette nuit fatidique.
Les FARDC tiraient sur qui? Quel en est le bilan?
Des questions qui restent sans réponses. Reste que les crimes sont imputés aux rebelles ADF. Ceux-ci sont accusés d’avoir tué plus de 300 civils depuis le mois d’octobre à ce jour à Beni et ses alentours.
Boshab préconise la "vigilance"
On rappelle que dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 mai, sept personnes ont été exécutées à l’arme blanche par des individus présentés comme étant des rebelles ougandais de l’ADF.
En réaction, le ministre de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab, est arrivé mardi 12 mai à Goma, le chef-lieu du Nord Kivu. But : "s’enquérir de l’évolution de la situation sécuritaire dans la ville de Beni".
Ministre de l’Intérieur et ...sécurité n’a fait que constater les dégâts humains laissés par les assaillants. A quoi servent les pouvoirs publics? Est-ce à contempler les problèmes ou à les résoudre?
A Beni, Boshab n’a annoncé aucune mesure de nature à affirmer l’autorité de l’Etat encore moins à rassurer la population. Une population manifestement abandonnée à son triste sort.
A preuve, clôturant sa "visite de travail" mercredi 13 mai, le très vaniteux Evariste Boshab a appelé la population locale "à la vigilance". Selon lui, la vigilance suffit à "faire obstacle aux groupes armés qui endeuillent les familles de cette partie du Nord-Kivu".
Le ministre de la Défense nationale interpellé
A Kinshasa, le député national (opposition) Arsène Muaka a confectionné une motion de défiance à l’encontre du ministre de la Défense Aimé Ngoy Mukena. Dieu seul sait que ce membre du gouvernement n’est qu’un "pauvre bougre".
Et que "Joseph Kabila" est le véritable responsable des questions sécuritaires.
Le Premier ministre n’est compétent en matière de la sécurité de la population que sur papier. Soucieux de garder son poste, Augustin Matata Ponyo, l’actuel "Premier", n’a les yeux rivés que sur la "croissance macroéconomique".
Au Congo démocratique, c’est connu que l’armée, la police et les services de renseignements ne rendent compte et ne reçoivent leurs instructions que d’un seul homme : "Kabila".
En clair, c’est bien le chef de l’Etat qui doit fournir des explications sur cette impuissance publique face aux bandes armées. C’est un échec sécuritaire qui engage sa responsabilité personnelle.
L’impassibilité de "Joseph" incitent de plus en plus des observateurs à assimiler l’impuissance ambiante à une complicité qui ne dit pas son nom.
Comble de cynisme, pendant que les habitants de Beni pleurent leurs morts, "Joseph Kabila" est "ailleurs". L’homme rêve d’un prétendu "dialogue" devant garantir la pérennité de son pouvoir. Un pouvoir pourtant défaillant.
__________________
Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant
"Joseph Kabila", un chef d’Etat défaillant
Rarement un Etat n’a étalé à ce point son irresponsabilité. Rarement un Etat n’a donné toute la mesure de son incapacité à défendre l’intégrité de son territoire et à assurer les conditions minimales de sécurité à sa population.
Ce qui se passe dans le Territoire de Beni est tout simplement scandaleux : des tueries se succèdent aux tueries. Les criminels restent introuvables.
Pire, personne n’assume la responsabilité politique de ce qui ressemble bien à la faillite de l’Etat kabiliste en matière sécuritaire.
A Beni, le ministre de l’Intérieur Evariste Boshab a exhorté la population "à la vigilance". Interdiction de rire.
A Kinshasa, les députés nationaux interpellent le ministre de la Défense en lieu et place de "Joseph Kabila". Celui-ci est connu d’être le gestionnaire exclusif de toutes les forces dites de sécurité.
Ce qui se passe à Beni est un échec personnel pour cet homme plus préoccupé par son avenir politique que par la sécurité nationale et le bien-être de la population congolaise.
Vingt-trois habitants de Beni ont été assassinés dans la nuit de mercredi 13 à jeudi 14 mai soit 24 heures après le passage du ministre de l’Intérieur Evariste Boshab.
Comme à l’accoutumée, cette nouvelle tragédie est attribuée aux très insaisissables rebelles ougandais de l’ADF, a annoncé Amisi Kalonda, administrateur du Territoire de Beni.
Selon Kalonda, "cinq personnes ont été tuées par de présumés ADF" au niveau de la localité de Mbau. Les mêmes assaillants ont tué 18 autres personnes à l’ouest de Beni.
Selon le major Victor Masandi, porte-parole militaire de l’armée congolaise dans la région, les FARDC "ont eu des échanges de tirs nourris à l’arme lourde aux environs de Mbau" au cours de cette nuit fatidique.
Les FARDC tiraient sur qui? Quel en est le bilan?
Des questions qui restent sans réponses. Reste que les crimes sont imputés aux rebelles ADF. Ceux-ci sont accusés d’avoir tué plus de 300 civils depuis le mois d’octobre à ce jour à Beni et ses alentours.
Boshab préconise la "vigilance"
On rappelle que dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 mai, sept personnes ont été exécutées à l’arme blanche par des individus présentés comme étant des rebelles ougandais de l’ADF.
En réaction, le ministre de l’Intérieur et sécurité, Evariste Boshab, est arrivé mardi 12 mai à Goma, le chef-lieu du Nord Kivu. But : "s’enquérir de l’évolution de la situation sécuritaire dans la ville de Beni".
Ministre de l’Intérieur et ...sécurité n’a fait que constater les dégâts humains laissés par les assaillants. A quoi servent les pouvoirs publics? Est-ce à contempler les problèmes ou à les résoudre?
A Beni, Boshab n’a annoncé aucune mesure de nature à affirmer l’autorité de l’Etat encore moins à rassurer la population. Une population manifestement abandonnée à son triste sort.
A preuve, clôturant sa "visite de travail" mercredi 13 mai, le très vaniteux Evariste Boshab a appelé la population locale "à la vigilance". Selon lui, la vigilance suffit à "faire obstacle aux groupes armés qui endeuillent les familles de cette partie du Nord-Kivu".
Le ministre de la Défense nationale interpellé
A Kinshasa, le député national (opposition) Arsène Muaka a confectionné une motion de défiance à l’encontre du ministre de la Défense Aimé Ngoy Mukena. Dieu seul sait que ce membre du gouvernement n’est qu’un "pauvre bougre".
Et que "Joseph Kabila" est le véritable responsable des questions sécuritaires.
Le Premier ministre n’est compétent en matière de la sécurité de la population que sur papier. Soucieux de garder son poste, Augustin Matata Ponyo, l’actuel "Premier", n’a les yeux rivés que sur la "croissance macroéconomique".
Au Congo démocratique, c’est connu que l’armée, la police et les services de renseignements ne rendent compte et ne reçoivent leurs instructions que d’un seul homme : "Kabila".
En clair, c’est bien le chef de l’Etat qui doit fournir des explications sur cette impuissance publique face aux bandes armées. C’est un échec sécuritaire qui engage sa responsabilité personnelle.
L’impassibilité de "Joseph" incitent de plus en plus des observateurs à assimiler l’impuissance ambiante à une complicité qui ne dit pas son nom.
Comble de cynisme, pendant que les habitants de Beni pleurent leurs morts, "Joseph Kabila" est "ailleurs". L’homme rêve d’un prétendu "dialogue" devant garantir la pérennité de son pouvoir. Un pouvoir pourtant défaillant.
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant
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