lundi 25 mai 2015

Le premier ennemi des Congolais : C'est la classe politique congolaise, c'est l'homme politique congolais


25/05/2015


Aubin MINAKU et Leon KENGO - Respectivement, présidents du Sénat et de l'assemblée Nationale

Les Rwandais ont longuement observé la mentalité des Congolais et ils les ont bien conditionnés. James Kabarebe lui dit clairement que les Congolais sont facilement corruptibles et ne résistent pas devant l'argent et le pouvoir. 


Etant sur place en RDC, vous devez utiliser abondamment l'arme de la corruption et du pouvoir car les Congolais ont le germe de la traîtrise qui coule dans leur sang. Vous pouvez facilement les acheter car ils sont prêts à trahir même leur pays à cause d'un peu d'argent et d'une parcelle de pouvoir. » Voyez ce que fait Hippolyte Kanambe, alias « Joseph Kabila », à chaque fois qu'il se trouve en difficulté, il ne fait qu'imiter Ivan Pavlov en faisant sonner sa clochette appelée « concertation » ou « dialogue » et le fait seriner par ses collabos à longueur des jours et des semaines. En ce moment, vous verrez tous les Congolais soudainement oublier la situation d'occupation et les graves difficultés du pays pour aller se retrouver à la mangeoire. Tout au début, je croyais que les plus grands dangers pour nous provenaient des occidentaux et des Rwandais, mais aujourd'hui j'ai compris que le premier ennemi des Congolais, c'est la classe politique congolaise, c'est l'homme politique congolais. Je vous demande donc, sans oublier les Rwandais et leurs parrains, de vous concentrer sur ces dangers que sont certains hommes politiques congolais. C'est triste mais il faut le faire. 

I. STRATEGIE DU DIALOGUE LANCEE PAR «JOSEPH KABILA»

Grégoire Watupa (Radio Congo Horizons Média Plus). Le ciel politique congolais vient d'être agité par la nouvelle dynamique créé par l'initiative de «Joseph Kabila» qui a convaincu les partis politiques de l'opposition à engager un énième dialogue alors qu'on vient de sortir d'une longue «concertation nationale» qui n'a rien donné des promesses faites. Mais ce qui inquiète le peuple, c'est que la classe politique congolaise semble du coup se détourner du dossier douloureux des charniers de Maluku et de Kibembe. Les patriotes résistants congolais souhaitent connaître votre réaction ?

Honoré Ngbanda. Merci Grégoire pour cette question mais vous me permettrez d'être, pour ce que nous allons partager ce soir, un peu plus pédagogique pour faire comprendre au peuple congolais ce qui se passe exactement dans notre pays. Pour répondre à votre question, vous savez bien qu'il y a cet énorme charnier de 425 corps qui vient d'être découvert à Maluku et, si cela s'était passé dans un autre pays, la situation aurait déjà explosée. Mais qu'est-ce qui fait que maintenant chez nous en RDC, alors qu'on n'a pas résolu ce grave problème de charnier, et que Kanambe annonce l'organisation d'un dialogue, toute la classe politique ne se préoccupe plus de ces 450 morts et toute l'attention des politiciens congolais est plutôt captivée par ce fameux dialogue?

Je voudrais vous rappeler la maxime du grand résistant Sud-Africain, Steve Biko, que j'aime bien répéter et qui disait : « L'arme la plus puissante entre les mains des oppresseurs, c'est la mentalité des opprimés ». Nous allons insister longuement là-dessus ce soir pour parler de la mentalité des Congolais en général et de celle de la classe politique congolaise tout particulièrement. Car c'est ça qui constitue le nœud du problème, et pour comprendre ce phénomène, je voudrais l'illustrer par un exemple tiré de l'expérience scientifique faite par le médecin et physiologiste russe, Ivan Petrovitch Pavlov, expérience qu'on appelle le réflexe de Pavlov ou le conditionnement pavlovien.

Cette expérience a montré que si l'on accoutumait un chien à accompagner sa nourriture d'un stimulus sonore, tel une clochette par exemple, ce dernier pouvait à la longue déclencher la salivation de l'animal sans être accompagné de nourriture. Donc, la salivation peut être provoquée soit par un contact direct avec la nourriture soit par un stimulus lié à celle-ci.

J'ai évoqué cet exemple pour dire que les Rwandais ont longuement observé la mentalité des Congolais et ils les ont bien conditionnés. Dans son mail adressé à Azarias Ruberwa le 06 avril 2004, tel que je l'ai étalé dans mon livre intitulé Crimes organisés en Afrique Centrale : Révélations sur les réseaux tutsis et occidentaux, à la page 414, annexe n°10, James Kabarebe lui dit clairement que les Congolais sont facilement corruptibles et ne résistent pas devant l'argent et le pouvoir. Etant sur place en RDC, vous devez utiliser abondamment l'arme de la corruption et du pouvoir car les Congolais ont le germe de la traîtrise qui coule dans leur sang. Vous pouvez facilement les acheter car ils sont prêts à trahir même leur pays à cause d'un peu d'argent et d'une parcelle de pouvoir. » C'est ce qui se passe justement aujourd'hui chez nous.

J'ai évoqué cet exemple pour dire que les Rwandais ont longuement observé la mentalité des Congolais et ils les ont bien conditionnés. Dans son mail adressé Azarias Ruberwa le 06 avril 2004, tel que je l'ai étalé dans mon livre intitulé Crime organisé en Afrique Centrale : Révélations sur les réseaux tutsis et occidentaux, à la page 414, annexe n°10, James Kabarebe lui dit clairement que les Congolais sont facilement corruptibles et ne résistent pas devant l'argent et le pouvoir. Etant sur place en RDC, vous devez utiliser abondamment l'arme de la corruption et du pouvoir car les Congolais ont le germe de la traîtrise qui coule dans leur sang. Vous pouvez facilement les acheter car ils sont prêts à trahir même leur pays à cause d'un peu d'argent et d'une parcelle de pouvoir. C'est ce qui se passe justement aujourd'hui chez nous.

Voyez ce que fait Hippolyte Kanambe à chaque fois qu'il se trouve en difficulté, il ne fait qu'imiter Ivan Pavlov en faisant sonner sa clochette appelée « concertation » ou « dialogue » et le fait seriner par ses collabos à longueur des jours et des semaines. En ce moment, vous verrez tous les Congolais soudainement oublier la situation d'occupation et les graves difficultés du pays pour aller se retrouver à la mangeoire. Rappelez-vous comment la classe politique congolaise avait accouru lorsqu'on avait sonné la clochette « dialogue » à Addis Abeba, à Sun City. A Sun City par exemple, selon les confidences qui m'ont été faites par Thabo Mbeki en 2004 qui disait que c'est honteux de voir les Congolais déserter les débats et les groupes devant rédiger des clauses qui concernent directement la situation de leur pays. Ce sont plutôt des Rwandais, bien assidus à toutes les séances, qui ont écrit tous ces documents qui engagent l'avenir de la RDC. Pouvez-vous me citer le nom d'un seul Congolais qui avait pris part à la rédaction des accords de Sun City ? Personne ! C'était plutôt des Rwandais qui s'en étaient occupés. La dure réalité est que les Congolais s'étaient précipités à Sun City uniquement dans le but de toucher les perdiems et d'attendre le partage du pouvoir.

C'est cela notre problème et, même à l'époque de Mobutu, c'était la même chose. Ça ne date pas d'aujourd'hui. Je me rappelle qu'à cette époque où la Conférence Nationale Souveraine battait de l'aile et connaissait d'énorme problème, j'avais tenu une conférence à Dakar devant un parterre de plus de 60 journalistes internationaux qui, dans leurs questions, semblaient imputer les causes de ces difficultés du début de la CNS au président Mobutu seul. Mais, je leur ai demandé de me citer le nom d'un seul homme opposant politique zaïrois - toute tendance politique confondue - qui ne jouait pas le double jeu d'injurier, la journée, le maréchal Mobutu mais de courir la nuit à Gbadolite chercher de l'argent et solliciter un poste. Et j'avais publiquement lancé un défi: quiconque prétendrait faire exception, et contredire ce que j'affirme ici, je suis prêt à lui donner la date, l'heure et même le numéro matricule de l'avion qui l'avait amené à Gbadolite. Il n'y avait pas eu un démenti parmi tous les opposants politiques zaïrois à l'époque.

Les Rwandais autant que les Belges, les Français, les Américains connaissent bien la mentalité mercantile et véreuse de la classe politique congolaise pour qui la RDC et le peuple congolais n'ont aucune valeur. C'est seulement l'argent, le pouvoir pour le pouvoir, les femmes et les biens matériels qui intéressent la plupart des hommes politiques congolais au plus haut point. Tout le reste est secondaire voire inexistant à ses yeux.

C'est pour ça que je m'intéresse particulièrement aux jeunes congolais pour qu'ils ne tombent pas dans les mêmes travers que ce que nous avons, nous-mêmes, connus hier. Les jeunes doivent se départir de cette mauvaise mentalité dont ont fait montre leurs ainés, leurs parents et grands-parents que nous sommes.

Car c'est à cause de cette mentalité que Hippolyte Kanambe, cet ancien chauffeur de taxi de Dar-es-Salem, arrive à manipuler facilement les intellectuels congolais parmi lesquels des docteurs, des éminents professeurs d'université, des juristes et autres. Voilà la vérité! 


EMISSION SPECIALE AVEC HONORE NGBANDA

Grégoire Watupa. Que pensez-vous de tous les stratagèmes du pouvoir qui tantôt exhibe des cercueils pour des nouveaux enterrements le jour, tantôt annonce la création du Marché international de Maluku pour étouffer le scandale du charnier ?

Honoré Ngbanda. Ça participe justement, mon jeune frère Grégoire Watupa, de cette mentalité mercantile et véreuse des congolais que je viens de dénoncer précédemment. Ce que nous vivons présentement en RDC est unique et vous ne pouvez pas rencontrer pareil comportement ailleurs. C'est inimaginable ! Les Rwandais sont en train de nous massacrer, mais curieusement, ce sont des Congolais eux-mêmes qui prennent la défense des Rwandais pour les disculper de ces assassinats de masse. Le cas de Boshab, un professeur et juriste de surcroît, est symptomatique de cette mentalité. Il sait pertinemment bien que c'est Hippolyte Kanambe qui est le commanditaire de tous ces massacres des Congolais, mais il n'en a cure de mentir aux Congolais pour le disculper devant la pression internationale. Ne citons pas le cas de Lambert Mende qui est l'incarnation parfaite de cette mentalité que nous dénonçons. Il est le criminologue qui paradoxalement protège les criminels rwandais qui tuent massivement les Congolais. Il est devenu par ses mensonges le Joseph Goebbels congolais prenant à tout prix et quoi qu'il arrive la défense des étrangers rwandais, peu importe pour lui de savoir quels en seraient les conséquences désastreuses et même irréversibles sur son propre pays ! Il est pire que Goebbels car celui-ci était allemand comme Hitler. Tandis que lui, il est Congolais et il couvre les crimes des Rwandais sur son peuple!

C'est justement ce que j'avais dit au début de notre entretien : c'est la mentalité des opprimés qui est la puissante arme entre les mains des oppresseurs. C'est cela le drame et c'est pourquoi, je vous disais que ce soir, je serai très pédagogue pour faire comprendre aux jeunes patriotes et intellectuels congolais le danger qui plane sur nous. C'est pour cela que j'ai été obligé de revoir toute ma stratégie. Tout au début, je croyais que les plus grands dangers pour nous provenaient des occidentaux et des Rwandais, mais aujourd'hui j'ai compris que le premier ennemi des Congolais, c'est la classe politique congolaise, c'est l'homme politique congolais. Je vous demande donc, sans oublier les Rwandais et leurs parrains, de vous concentrer sur ces dangers que sont certains hommes politiques congolais. C'est triste mais il faut le faire.

Revenons au cœur de votre question. Il y a quelques jours, l'Œil du Patriote avait révélé un détail très important concernant deux magistrats au nom de Jean-Henri Masudi (magistrat au Parquet de Matete) et Mweho Kahozi (magistrat à Kinkole dépendant du Parquet de Matete) et qui sont à la fois des agents effectifs de l'ANR. Il n'y a qu'en RDC qu'on trouve pareille bizarrerie. Kanambe les avait chargé de substituer les 425 corps du charnier de Maluku par d'autres cadavres en stock chez Kimbuta. Il ne faut pas perdre de vue que Kimbuta avait déclaré, lors de l'inauguration de la morgue offerte aux cliniques universitaires, que le pouvoir d'occupation disposait d'autres morgues en stock. Où a-t-on vu qu'un gouvernement possède des morgues privées avec des cadavres en stock et pour quoi en faire ? Je vous laisse répondre à cette question.

Revenons aux deux magistrats. Hippolyte Kanambe, dans un accès de colère, les a convoqués le dimanche 10 mai dernier à Kingakati pour savoir comment le leader de l'Apareco a pu être au courant des instructions secrètes concernant la substitution des cadavres du charnier de Maluku . Les magistrats ont répondu ne pas le savoir et, si c'est vrai, la fuite ne pouvait provenir que de l'entourage immédiat de Kanambe lui-même qui ne constitue plus un secret pour le site internet de l'Apareco. De toutes les façons, a enchainé Kanambe, vous devez parachever d'ici la fin du mois de mai, cette opération de substitution de corps peu importe que l'Apareco publie ou pas les informations là-dessus, parce que les Américains continuent toujours à me faire des fortes pressions car ils tiennent absolument à mener leurs enquêtes internationales sur ce charnier.

Vous remarquez ici que cette sale besogne est une fois de plus dévolue aux Congolais, mais non aux Rwandais. Pour conserver leur poste de magistrat et toucher un peu d'argent de corruption, les deux gaillards, bien conditionnés tels les chiens de Pavlov, ont accepté ce sale boulot. C'est cela notre malheur!

C'est pourquoi je lance ce cri pour que la jeunesse congolaise abandonne cette mentalité, mais malheureusement parmi vous les jeunes congolais il se développe aussi cette mentalité pourrie.

Grégoire Watupa. J'ai retenu un détail important et significatif dans votre réponse que la classe politique congolaise est semblable au chien de Pavlov qui salive au tintement de la clochette. Dans ce même contexte de la course au dialogue, on a enregistré des querelles entre Kengo et Kamanda, deux grands juristes, pour participer au dialogue. Qu'en pensez-vous ?

Honoré Ngbanda. C'est bien l'illustration supplémentaire de ce nous avons dit jusqu'ici. Comment pouvez-vous comprendre que des éminents juristes qui, dans le passé, avaient fait la pluie et le beau temps dans notre pays puissent tomber aussi bas ? Comment expliquer que ceux qui se disent docteurs en droit - avec ou sans thèse, ce n'est pas mon problème - des professeurs d'université qui ont accepté que les membres de leurs partis politiques entrent au gouvernement et y occupent des postes-clés, comment expliquer que ces mêmes leaders politiques se réclament de l'opposition, dite «républicaine»? Que les juristes viennent nous expliquer ce phénomène qui peut faire du chef d'un parti politique dont les membres sont des ministres dans le gouvernement, un membre de l'opposition à ce même gouvernement. Tel est le cas de Kengo wa Dondo. De l'autre côté et dans ce même ordre d'idées, c'est le cas du juriste qui se dit être le président élu de la RDC et qui est en même temps le président de son parti politique. Cela ne se fait nulle part, et pourtant, c'est un juriste qui le fait en RDC. Dès que lors qu'on est élu président de la république, on cesse immédiatement d'être le président de son parti politique, on se met au dessus de tous les partis politiques, parce que l'on est devenu le président de tous les citoyens indistinctement. La première chose à faire est de quitter la gestion du parti. Ces bizarreries prouvent à suffisance qu'il n'y a plus de sincérité, de crédibilité au sein de la classe politique congolaise. C'est ça justement ce que j'appelle la médiocrité de la classe politique congolaise qui fait qu'un petit pays comme le Rwanda puisse dominer un grand pays comme la RDC et son grand peuple.

Grégoire Watupa. Selon la stratégie de « Kabila », KALEV compte donner la Primature à l'UDPS à travers Félix Tshilombo Tshisekedi pour désamorcer la pression du peuple congolais. L'APARECO saura-t-elle déjouer cette manœuvre ? Comment ?

Honoré Ngbanda. Merci pour votre question, mais je n'aime pas souvent répondre aux questions relatives aux autres partis politiques pour ne pas susciter des polémiques. Toutefois, à partir du moment où le problème soulevé concerne l'avenir de la RDC, la libération de notre pays, là ce n'est plus le problème spécifique d'un parti politique, il devient le problème de tous les Congolais. C'est pour cela que je vais relever certains faits avant de répondre précisément à votre question.

Parlons d'abord du rôle joué par Kalev Mutond qui est l'Administrateur général de l'ANR, les services de renseignements. Certains prétendent que dans notre pays, la démocratie est enfin devenue une réalité vivante contrairement à l'époque de Mobutu qui était une dictature. Vous entendez, mon jeune frère Grégoire Watupa, les collabos et ceux qui sont rentrés à Kinshasa dire que jamais la RDC n'a connu la démocratie comme actuellement. Je vous demande alors de me citer l'exemple d'un seul pays dit "démocratique" où le chef des services des renseignements est chargé de négocier avec les hommes politiques de l'opposition. Imaginez-vous qu'aux Etats-Unis d'Amérique l'on puisse envoyer le chef de la CIA pour négocier avec les partis Républicain ou Démocrate selon que l'un ou l'autre est au pouvoir ? De même en France, peut-on voir le chef de la DGSE faire des contacts politiques avec l'UMP, les Centristes ou les Verts pour le compte de François Hollande? Il n'y a qu'en RDC qu'on peut voir de choses pareilles.

La Vérité est celle-ci comme à chaque fois et à demi-mot, je n'ai cessé de le dire. Depuis toujours, Theodore Mugalu et Kalev Mutond manipulent les dirigeants de certains partis politiques d'opposition y compris l'UDPS comme vous venez de le dire. Si je l'avais dénoncé avant, des voix se seraient élevées pour crier partout que Ngbanda cherche à diviser l'UDPS : mais heureusement aujourd'hui, c'est eux-mêmes qui viennent de divulguer publiquement ce qui n'était en fait qu'un secret de polichinelle. Sachez que c'est la Congolaise Olive Lembe, cette étiquette de la femme de Kanambe, qui est derrière toute cette stratégie d'approche des chefs des partis d'opposition pour leur faire accepter la tenue du dialogue à l'issue duquel la primature reviendrait à l'UDPS. Comme l'état sanitaire d'Etienne Tshisekedi ne lui permet pas de faire quoique ce soit politiquement, son fils Felix Tshilombo et sa maman ayant tout fait pour, les émissaires du pouvoir d'occupation ont proposé de donner la primature à Felix Tshilombo qui, d'ailleurs, l'a acceptée pour la formation d'un gouvernement qui va durer trois ans. Cette échéance de 3 ans permettrait facilement le glissement du mandat de Kanambe au-delà de 2016. Tout ceci concerne ceux qui, en chien de Pavlov, ont accepté les élections et le dialogue. Pour ce faire, il a fallu que le pouvoir arrive à convaincre le MLC et L'UDPS ; les deux grands partis ayant pignon sur rue au pays. Car, dans leur calcul, si ces deux partis entrent dans le jeu, le pouvoir d'occupation pourra retrouver la tranquillité surtout dans la ville-province de Kinshasa et partant rendre facile le glissement du mandat de Kanambe au-delà des dates échues.

C'est pourquoi, le pouvoir a intimé l'ordre à Evariste Boshab de fermer la bouche pour ne pas gêner la réussite du schema de Mugalu et de Kalev. Mais ce schéma a créé un mécontent. Le plus déçu dans ce jeu des dupes est le Rwandais Vital Kamerhe Rwakanyasigize a qui Kanamabe avait préalablement promis la primature s'il réussissait la mission de noyauter l'opposition et de ramener autour du pouvoir les dirigeants de principaux partis politiques d'opposition dont l'UDPS et le MLC.

Puisque vous avez posé la question, je me devais d'éclairer le peuple congolais en donnant ces détails. Ce n'est pas une première, cette stratégie fréquente qui consiste à utiliser à son avantage le «préjugé» des enfants des chefs politiques importants. Nous avons vu dans le passé Hippolyte Kanambe utiliser le fils de Mobutu, la fille de Kasa-Vubu, le fils et la fille de Lumumba... Mais où sont-ils aujourd'hui? Nulle part.

C'est pour cette raison que les jeunes congolais, qui ont beaucoup souffert et qui, dans l'entretemps ont mûris, doivent aujourd'hui s'approprier la RDC car elle n'est pas la proprieté de Ngbanda ni de Tshisekedi ni de Bemba encore moins de la " famille de" ou des "enfants de",... car tous nous passerons. La RDC appartient à tous les Congolais. Il n'y a pas non plus d'hérédité politique qui ferait que les enfants des leaders politiques de tous bords bénéficient du droit de préemption au seul motif qu'ils sont les fils de leurs pères.

Grégoire Watupa. On a débauché les combattants qu'on présente au pays comme des représentants de la Diaspora. Et d'autre part, Molière TV a déclaré que la Résistance dans la Diaspora est divisée en deux blocs : la tendance Bangala dirigée par H Ngbanda dans l'APARECO et la tendance Baluba par E. Tshisekedi dans l'UDPS. Que lui répondez-vous ?

Honoré Ngbanda. C'est pitoyable que dans notre pays il y aie encore des gens qui raisonnent de cette manière comme venait de faire l'animateur de Molière TV. C'est la conséquence de cette mentalité et de cette médiocrité des Congolais, que nous ne cessons de fustiger. Quand une personne arbore l'étiquette de journaliste, il lui incombe de vérifier au préalable - la déontologie journalistique oblige- les faits, d'en faire le constat à partir duquel le journaliste va affirmer ou infirmer les résultats de son analyse. Si l'on pose la question à ce journaliste de Molière TV (au cas où il est vraiment journaliste) de savoir à partir de quels faits s'est-il fondé pour affirmer que la tendance « Bangala » est véhiculée par l'APARECO, je suis sûr qu'il ne saura pas répondre.

Pour ne pas perdre de temps pour ces sottises, je prends seulement l'exemple du tableau de l'état-major de l'APARECO (qui se trouve d'ailleurs sur notre site) pour démontrer que les affirmations de ce «journaliste» procèdent tout simplement de l'ordre du fantasme.

En dehors de moi-même, Président national de l'APARECO, je suis Mongala mais le Vice-Président national, Maitre Ndala wa Ndala est du Kasaï : Muluba. L'ancien Secrétaire général qui a été exclu, Faustin Shungu, et dont les charges sont assumées ad intérim par le Vice-Président national, était du Kasaï : Mutetela. Nous avons trois Secrétaires généraux-adjoints. Le Secrétaire général-adjoint chargé de la Coordination des SNE, Amisi Kilosho, est originaire du Kivu ; le Secrétaire General-adjoint chargé de la Mobilisation, Mulopo Kapita, est du Bandundu et le Secrétaire général-adjoint chargé de l'Administration, Raphy Kizozo, est originaire du Kivu. La Directrice de mon Cabinet, madame Candide Okeke, est du Kasaï : Mutetela.

Si nous descendons au niveau des ministres de l'APARECO que nous appelons des Secrétaires Nationaux Exécutifs (ndlr. SNE), je vais vous en citer quelques-uns occupant les principaux postes de front : le SNE Patrick Lukika, chargé de la Mobilisation, est du Kasaï (Mutetela) ; le SNE Grégoire Watupa, chargé de Presse et Communication, est aussi du Kasaï (Moluba); le SNE José Ilunga, chargé des Droits Humains, est du Kasaï (Moluba) et le SNE Christian Lufungulo, chargé d'Analyse et Etudes, est originaire du Kivu.

Jusqu'ici, il va falloir que le journaliste de Molière TV vous dise à quel niveau se situe ce qu'il qualifie de tendance « Bangala » et combien sont-ils dans le staff de l'APARECO ? Je ne dirais rien en ce qui concerne l'UDPS parce que je n'en suis pas le président. Voilà le phénomène que nous stigmatisons : c'est ça la stratégie du chaos et du mensonge qui ravage notre pays où le lobby tutsi fait avaler les mensonges et les ragots aux Congolais, en recourant quotidiennement aux politiciens congolais comme Lambert Mende ou ce journaliste de Molière TV. Ils ont la mission de répéter ou de faire répéter sans cesse des mensonges et des sornettes au peuple congolais jusqu'à polluer son cerveau.

Pour ce qui concerne le débauchage comme vous dites des combattants qui partent au pays et qu'on présente à Kinshasa comme étant des représentants de la diaspora ; rappelez-vous que je vous avais dit et prévenu l'année dernière qu'il faut vous identifier parce qu'il y a beaucoup de taupes qui se sont infiltrées parmi vous. Ce sont ces gens-là qui s'illustraient dans des vidéos matin, midi et soir criant à tue-tête Honoré Ngbanda, Honoré Ngbanda, Honoré Ngbanda,... et maintenant ils partent à Kinshasa les uns après les autres pour toucher leurs récompenses. Sur place à Kinshasa, vous avez vu et entendu Olive Lembe dire que personne ne touche à leurs combattants. En clair, ce sont les idiots utiles d'Olive Lembe et donc du pouvoir d'occupation. Cela démontre que les Congolais sont devenus manipulables entre les mains des Rwandais qui les utilisent pour détruire la RDC, le combat des Congolais et la résistance pour balkaniser notre pays voire le faire disparaitre de la carte d'Afrique.

Grégoire Watupa. Pour clôturer ma série de questions et laisser la place à mes confrères, je vous demande pourquoi chaque mouvement de résistance qui décroche et rejoint la mangeoire au pays déclare chaque fois qu'il est toujours avec l'APARECO ?

Honoré Ngbanda. Ces gens font de la comédie quand il affirment à tous ceux qui peuvent les entendre qu'ils sont avec l'APARECO alors qu'il n'en est rien du tout. Mais ils le font pour une raison simple à savoir que même s'ils nous attaquent très souvent injustement et publiquement, ils savent au fond de leur conscience que le seul combat crédible aujourd'hui contre l'occupation en RDC est celui que mène l'APARECO. C'est pourquoi, ce qu'ils trouvent mieux à faire quand ils reviennent de la diaspora, c'est de faire croire à la population à Kinshasa et de l'intérieur du pays qu'ils sont avec l'APARECO . C'est une façon pour eux de se donner une certaine consistance et une certaine visibilité.

C'est pourquoi, toutes les radios patriotiques doivent multiplier des campagnes pour dénoncer tous ces imposteurs qui rentrent au pays en provenance de la diaspora pour soi-disant parler au nom de la résistance. D'ailleurs, nos compatriotes en RDC savent que ces gens qui rentrent au pays n'ont aucune crédibilité mais ils cherchent plutôt, en utilisant certains collabos sur place, comment brouiller les pistes de la résistance, brouiller l'intelligence du peuple congolais.

Tous les évènements qui se sont succédés, depuis le début de cette année 2015, ont grandement bouleversé les occupants rwandais qui se sont rendus compte que le message de la résistance a effectivement pénétré et touché la population. Ils sont convaincus que le peuple congolais et sa jeunesse se sont appropriés le message de la Résistance. Donc leur stratégie dorénavant consiste à brouiller les pistes ainsi que le message de la résistance, à multiplier des taupes dans la diaspora pour que le peuple congolais restent maintenus dans la domination et l'occupation.

C'est pour cela que je lance cet appel au peuple congolais en lui disant que tous ces gens rentrent au en RDC où vivent déjà sur place et qui tentent de vous entuber pour vous faire accepter le processus des élections ou des dialogues à répétition , quel que soit leur parti politique ou leur popularité, considérez-les comme des collabos et des traitres sans plus! 


II. ISOLEMENT DU COMBAT DE L'APARECO ET CRITIQUES DE SON APPROCHE?

Libita Libongo (Radio TV Bendele). Merci beaucoup cher confrère Grégoire Watupa de passer l'antenne à la radio-télévision patriotique Bendele où je vais aborder avec vous, monsieur Honoré Ngbanda, le deuxième thème de cette interview. Certains congolais disent que cette fois, on voit que toute la classe politique congolaise a répondu favorablement à l'appel au dialogue lancé par Hippolyte Kanambe alias « Joseph Kabila ». Vous êtes resté pratiquement le seul leader politique contre «le dialogue», contre «les élections» donc contre «la démocratie». Ces mêmes personnes vous reprochent de refuser catégoriquement de rejoindre le reste de la classe politique congolaise pour mener le combat à l'intérieur du pays. On vous dit isolé. Quel est finalement votre schéma ? De quoi avez-vous peur ?

Honoré Ngbanda. Merci mon jeune frère Libita pour votre question. Je vais essayer, comme je l'avais dit, d'être un peu plus pédagogique.

Le samedi 08 mai dernier ici en France, on avait célébré la capitulation de l'Allemagne hitlérienne qui signa la fin de la deuxième guerre mondiale. Avant d'aller déposer une gerbe de fleur sur le monument du général De Gaulle, père de la résistance française, et d'aller ensuite sur la Place de l'Etoile allumer la flamme sur la tombe du soldat inconnu, le président François Hollande avait commencé d'abord par présider la cérémonie de remise de prix du concours de la résistance.

Ce concours, sous forme d'une dissertation, avait comme thème « Le retour à la République après la libération ». Plus de 32.000 élèves de tous les lycées de France y avaient pris part. Qu'est-ce à dire ? C'est une façon d'apprendre aux jeunes lycéens français que la République en tant que telle avait cessé d'exister à partir du moment où la France, en juin 1940, avait signé l'armistice avec l'Allemagne acce‏ptant de ce fait l'occupation nazie. C'était le début de l'hibernation du processus républicain qui dura jusqu'à la libération en août 1944 et la création du gouvernement provisoire de 1944 à 1946 (ndlr. Ce gouvernement était chargé de préparer le retour à la légalité républicaine la création de la IVème République le 27 octobre 1946).

Mes chers compatriotes, nous Congolais pensons que nous allons réinventer la poudre ou la roue. Mais non, la poudre ou la roue ont déjà été inventées. Nous n'allons pas non plus inventer l'histoire. Mais pourquoi la France considère-t-elle que la république, la démocratie dans tous ces aspects étaient mortes durant la période de l'occupation allemande (ndlr. Durant cette période, il n'y eut pas d'élection, à quelque niveau que ce soit, et cela dans toute l'Europe occupée par les nazis). Cette situation était due au fait que, cela reste valable aussi de nos jours, le peuple avait perdu sa souveraineté dont découle justement la démocratie : le pouvoir du peuple par le peuple.

C'est ce que je veux faire comprendre aux jeunes congolais : c'est le peuple qui est souverain et la classe politique, les hommes politiques ne sont que les serviteurs du peuple qui leur donne par la voie des élections le pouvoir de le représenter. On assiste maintenant à l'inversion de rôle. Les hommes politiques affublés des épithètes telles que "excellence", "honorable",... sont devenus des patrons qui doivent être servis par le peuple. Donc, on ne peut parler de la démocratie que lorsque le peuple est souverain et qu'il exerce réellement et effectivement sa souveraineté. Or, sous l'occupation, le peuple perd automatiquement sa souveraineté, son pouvoir de décider par voie des élections de qui peut le diriger ou pas. Les élections ne font pas la démocratie mais celle-ci engendre et organise les élections.

En RDC, le peuple congolais, ayant perdu sa souveraineté depuis l'occupation du pays en 1997, ne décide de rien. C'est une évidence. Je vais prendre quelques faits pour illustrer cette réalité. Les élections de 2006 et de 2011 sont deux exemples très éloquents.

En 2006, le peuple regroupé au sein de l'Union pour la Nation autour du MLC de Jean-Pierre Bemba pour qui le peuple avait massivement voté. Mais comme il y avait quelqu'un au-dessus du peuple, c'est-à-dire les occupants, en lieu et place de Jean-Pierre Bemba, on avait plutôt imposé Hippolyte Kanambe comme président de la république.

Toujours en 2006, pour l'élection du gouverneur de la Ville-province de Kinshasa. Le candidat de l'Union pour la Nation (ndlr. Le député provincial Adam Bombole du MLC) qui était majoritaire à l'assemblée provinciale avait miraculeusement perdu cette élection au profit du député provincial PPRD, André Kimbuta candidat des occupants rwandais. Où voyez-vous donc la démocratie ? Au Bas-Congo, c'était le même scenario qui avait été mis en scène (ndlr. L'élection controversée du gouverneur Jacques Badu, candidat indépendant soutenu par le PPRD au détriment de Déogratias Nkusu, candidat indépendant).

Dans ce même ordre d'idée, voyons ce qui s'était passé au Sénat car c'est totalement ubuesque. Il est vrai qu'en 2006 au Senat le PPRD était majoritaire mais le candidat congolais et membre du PPRD, Léonard She Okitundu, avait perdu la présidence du Senat en faveur de Kengo wa Dondo, candidat de la minorité rwandaise qui était presque indépendant et n'avait rien derrière lui. Pouvez-vous, messieurs les politologues, me démontrer le mécanisme démocratique là-dessus ? Non ! Ceci montre que la démocratie ne fonctionne pas dans un pays occupé comme la RDC. Mais il est très surprenant d'entendre des gens dire que Ngbanda n'aime pas la démocratie, autrement il n'a qu'à rentrer au pays car la démocratie y règne plus que jamais au paravent.

Enfin aux élections présidentielles de 2011, Etienne Tshisekedi avait été victime du même tripatouillage qu'avec Jean-Pierre Bemba. Tous les congolais s'étaient retrouvés derrière lui, fils du pays pour l'élire au détriment du Rwandais Hippolyte Kanambe. Il a été élu très massivement mais c'est toujours Hippolyte Kanambe qui a été proclamé président de la république.

C'est pourquoi, j'ai toujours insisté et persisté pour dire que les élections ne signifient pas la démocratie, elles n'apportent pas la démocratie et elles ne résoudront rien tant que notre pays sera dominé et occupé par les étrangers. Le peuple congolais vote mais n'élit pas ses dirigeants car il n'est pas souverain, il y a un autre pouvoir (d'occupation) au-dessus de lui qui abolit sa volonté.La seule solution qui vaille est de se battre pour d'abord chasser l'occupation, et ce n'est que par la suite qu'on pourrait créer les conditions de l'émergence d'une vraie démocratie.

Libita Libongo. D'aucuns disent que votre combat a assez duré et vous n'avez tiré aucun coup de feu jusqu'ici. Que leur répondez-vous ?

Honoré Ngbanda. Votre question a deux volets. Je voudrais commencer par celui qui concerne la durée des combats.

Beaucoup de gens individualise ce combat et disent souvent que « votre combat a trop duré ». Ce langage véhicule en lui déjà une erreur grave : ce n'est pas le combat d'Honoré Ngbanda tout seul, mais ce combat est celui de tous les Congolais, c'est notre pays à nous tous. Je vous convie, mon jeune frère Libita, à lire un peu l'histoire pour voir ce que les autres avaient fait avant Honoré Ngbanda. Ces gens sont nombreux dans l'histoire des peuples et je vais vous en citer quelques-uns.

1. Hô Chi Minh. Ce monsieur a lutté pendant 49 ans entre 1920 et 1969. Certaines personnes disent toujours que monsieur Ngbanda, s'il veut réellement se battre qu'il rentre au pays au lieu de rester à 8.000 kms. L'histoire nous apprend que Hô Chi Minh avait combattu à partir de la Chine.

2. Le général de Gaulle a combattu seulement pendant 4 ans entre 1940 et 1944 alors que Hô Chi Minh a mis 49 ans pour venir à bout des occupants du Vietnam (ndlr. D'abord les Français et ensuite les Américains). C'est pour montrer qu'on ne peut pas fixer de délai au combat de la libération. Le général a combattu à partir de Londres mais il s'est rendu compte que les collabos et les nazis cherchaient le tuer, il s'est enfui pour continuer la lutte depuis Brazzaville qu'il a proclamée capitale de la France Libre (ndlr. c'est la résistance extérieure) et enfin à partir d'Alger. Bien qu'il était en dehors du pays mais ses réseaux opéraient à l'intérieur de la France. L'état-major du leader qui fait la lutte de la résistance ne se trouve jamais à l'intérieur du pays.

3. Le cas de Rouhollah Mousavi Khomeini dit «Ayatollah Khomeni». Il a lutté pendant 17 ans entre 1962 et 1979 et il n'était pas resté en Iran pour mener sa lutte. Il a été d'abord Turquie puis en Irak avant de venir se réfugier en France.

4. Enfin, je ne peux oublier l'exemple de Yasser Arafat qui combattit Israël pendant 47 ans entre 1959 et 2004, l'année où il mourut en France mais sa lutte continue avec ses successeurs. Nous savons bien qu'Arafat n'était pas en Palestine pour mener son combat. Comme pour tous les autres dont nous venons de parler, Yasser Arafat a commencé son combat à partir successivement de Koweït, de Jordanie, du Liban et enfin la Tunisie. Il y a échappé à plus de 37 attentats israéliens.

Les politiciens qui sont à Kinshasa n'intéressent pas Hippolyte Kanambe, parce qu'ils ont accepté, il faut que les patriotes le comprennent, la compromission avec les occupants rwandais et beaucoup d'entre eux sont tranquilles et jamais inquiétés. Par contre, Hippolyte Kanambe me poursuit par ses sbires partout à l'extérieur. Vous avez sans doute entendu parler de différentes missions diligentées par Hippolyte Kanambe pour m'éliminer.

La nuit de jeudi à vendredi de la semaine passée (ndlr. La nuit du 14 au 15 mai 2015), un commando des tueurs envoyés par des occupants rwandais qui sont à Kinshasa et à Kigali s'étaient introduits dans ma résidence à Paris et m'ont cherché dans les différentes chambres en cassant tout au passage. Je ne vous en dirais pas plus car la police scientifique mène des investigations sur le dossier, et j'ai écrit au ministre français de l'intérieur.

Mais pourquoi ces occupants me cherchent-ils à l'extérieur ? C'est parce qu'ils savent que la seule force qui menace leurs projets et déstabilise leur système, c'est bien la Résistance que je représente. Le jour où vous, les patriotes congolais vous apprendrez que je suis rentré à Kinshasa, dites-vous bien que j'ai abandonné le combat de la Résistance. Un leader, un responsable de la Résistance ou un résistant digne de ce nom ne peut pas vivre librement et publiquement à Kinshasa. C'est bien possible d'y aller en clandestinité, comme l'avait fait notre Vice-président national, Maitre Ndala wa Ndala, sans se découvrir. Mais dès que j'avais enregistré les premières fuites, je lui avais immédiatement demandé de rentrer en Europe.

Ces gens qui viennent à l'extérieur pour attenter à ma vie savent bien que je ne vais jamais céder. Ils ont assassiné mon propre petit-frère et ma mère en est morte de chagrin, et ils croient toujours que je vais reculer eu égards à leurs menaces. Seuls deux faits peuvent m'arrêter dans ce combat : la mort ou la victoire. C'est tout ! Mais je vous assure que je ne mourais pas mais nous aurons la victoire, car le combat que nous menons est juste, et Dieu combat pour nous.

Dans le second volet de votre de question, vous dites que l'on nous reproche que jusqu'ici nous n'avons pas encore tiré un seul coup de feu. Une fois de plus, les gens parlent sans pour autant savoir ce qui se fait réellement. D'abord, nous n'avons signé avec personne un quelconque contrat pour mener ce combat. Quand j'ai commencé ce combat, j'avais réuni autour de moi 60 officiers ex-FAZ à Bruxelles conduits par le général Vungbo. Mais ce sont d'autres généraux et ministres congolais acquis à la cause des occupants qui, les uns avaient menacé le général Vungbo et, les autres avaient amené des valises d'argent. Ils ont réussi à le convaincre de rentrer à Kinshasa avec la promesse d'occuper un poste, mais un mois seulement après son retour, le général Vungbo était mort empoisonné. C'est la conséquence de cette mentalité mercantile et véreuse chevillée au corps des Congolais. Mais quand nous avons compris après que beaucoup de généraux congolais, que vous connaissez mais dont je tais volontairement les noms pour éviter des polémiques inutiles, s'étaient faits corrompre par nos occupants, nous avons changé nos dispositifs. Et depuis quelques temps, je ne communique plus rien du tout à ce propos pour des raisons de stratégie. Je n'ai pas besoin d'éloge des gens pour ce que je fais. Je vise l'efficacité et le résultat.

Libita Libongo. D'autres disent que vous attaquez tout le monde : les Rwandais, les Ougandais, les pays occidentaux, les multinationales... ! Qui sont finalement vos alliés ? Comment allez-vous gagner ce combat sans alliés pour vous soutenir ? La résistance française avec De Gaulle avaient des alliés américains et anglais !

Honoré Ngbanda. C'est une bonne question, mon jeune frère Libita, et je comprends le souci et les interrogations de ces compatriotes. Je voudrais m'y appesantir un peu pour vous répondre parce que le peuple doit être instruit pour avoir un large horizon de connaissance.

Mon allié dans ce combat est la jeunesse congolaise, le peuple congolais en général parce cet allié-là est imbattable et s'il se met debout, aucune force ne peut lui résister. Il faut seulement savoir identifier son ennemi comme dit par ailleurs le chanteur-patriote Fanny Zongo : « Soki omoni ndoki belela » autrement dit, l'ennemi qui est déjà connu est à moitié déjà vaincu.

Si les Congolais ne savent pas identifier qui sont leurs ennemis nous allons perdre et mourir comme des idiots. Beaucoup de leaders cherchent à être populaires mais contrairement à eux, moi je cherche plutôt à faire comprendre au peuple ce que je vois, ce que je perçois et ce que je veux lui faire savoir, même si cela lui déplait. Beaucoup de Congolais souhaiteraient que les Américains, les Français, les Anglais soient nos alliés. Ce serait aussi mon souhait. Mais la vérité est que présentement, ce n'est pas possible compte tenu de réalité de la situation de notre pays.

Avant de continuer, je voudrais rectifier, disons préciser, d'abord quelque chose d'une grande importance. J'entends les Congolais dire que le général De Gaulle avait les Américains pour alliés. Qu'entend-on par être l'allié d'une personne ? C'est le fait de partager les mêmes intérêts ou avoir les mêmes centres d'intérêts en commun à défendre contre l'adversaire ou contre l'ennemi. La deuxième guerre mondiale a débuté en septembre 1939 mais le débarquement allié de Normandie a eu lieu le 06 juin 1944. Mais pourquoi les Américains ont-ils dû attendre 4 ans pour pouvoir intervenir directement en Europe à partir de la France ?

Les Américains étaient entrés directement en guerre non parce qu'ils adoraient les Français et que ceux-ci étaient matés, dominés et occupés par les Allemands, mais bien plutôt parce que l'aviation japonaise (ndlr. Le Japon était l'allié et membre des puissances de l'Axe avec Adolf Hitler et Benito Musolini) avait attaqué le 07 décembre 1941 leur base aéronavale de Pearl Harbor située à Honolulu dans les Iles Hawaï. (ndlr. Au lendemain de cette attaque aérienne japonaise sur le territoire américain, une première dans l'histoire des USA, le président Franklin D. Roosevelt déclara la guerre au Japon et engagea les armées américaines seulement sur les fronts du Pacifique. Cette entrée en guerre en1941 a rompu l'isolationnisme américain instaurée depuis 1912 comme base de la politique étrangère américaine).

Donc, c'est bien facile de dire que De Gaulle avait bénéficié du secours américain alors que cela était plutôt dû à un concours de circonstances. Les Américains, pour la défense de leurs propres intérêts, étaient contraints d'entrer en guerre et la France a profité de cette aubaine pour se sortir de l'occupation nazie.

Pour ce qui est de notre pays, vous vous souviendrez que Jean Boulle, patron de l'American Mineral Fields (AMFI) dont le siège est en Arkansas, et ami personnel du couple Hilary et Bill Clinton, avait déboursé 50 millions de dollar pour financer la guerre d'occupation de notre pays et comment puis-je, cher compatriote, le considérer comme un allié ? Sur le plan militaire, une filiale de l'AMFI (ndlr. la Nasa/Betchel) prenait des photos satellite de tous les mouvements et les positions des Forces Armées Zaïroises pour les donner à Paul Kagamé afin de l'aider dans les guerres d'occupation qu'il menait contre notre pays avec leur bénédiction..

Mon jeune frère Libita, je ne suis pas contre les occidentaux mais je suis farouchement contre la mafia et les lobbies politiques mafieux. Je suis contre tous ceux qui ont déboursé des fonds et planifié l'occupation pour balkaniser notre pays. Le rôle du leader est de dire la vérité au peuple au lieu de chercher à lui faire plaisir de manière factice en disant que les Américains sont nos alliés. Je préfère qu'on me jette la pierre parce que j'ai dit la vérité aujourd'hui plutôt qu'on me reproche demain d'avoir volontairement caché la vérité.

J'ai toujours dit, mon jeune frère Libita, qu'on ne peut pas pas tout dire à haute voix et sur le toit. Le peuple congolais est mon véritable allié, mais j'ai également des alliances en occident. Comment je peux être au courant de tout ce que je vous dis depuis des années, si je n'avais pas d'alliés ? Je ne suis pas le Saint-Esprit, pour savoir tout ce qui se passe tant dans les arcanes du pouvoir d'occupation à Kinshasa qu'à l'extérieur. Les occupants rwandais savent bien que je suis à la base de tous les blocages et des pressions qu'ils reçoivent de l'extérieur et c'est pour cette raison qu'ils cherchent par tous les moyens à m'éliminer. Donc, je ne peux claironner partout que tel ou tel est mon allié dans ce combat de libération ; et je sais ce qu'il faut dire et ne pas dire.

Libita Libongo. Dans votre interview à la Voix de la Russie, n'avez-vous pas dévoilé votre position vis-à-vis de l'Occident ?

Honoré Ngbanda. Je vous dirais tout simplement qu'il n'y a rien de secret dans ce que j'avais dit sur la Voix de la Russie parce que je n'ai fait que répéter tout ce qui se trouve écrit noir sur blanc dans mes différents livres. A " la Voix de la Russie", je n'ai pas dévoilé mes stratégies, c'est mon domaine. Si vous lisez notre livre coécrit avec Patrick Mbeko, vous y trouverez encore beaucoup de détails sur les manigances et l'implication des multinationales et les lobbies occidentaux dans tout ce qui se passe en RDC. 


III. SITUATION POLITIQUE CONFUSE AU BURUNDI

Nono Makwanza (Radio Polele). Merci confrère Grégoire Watupa de me passer la parole et sans plus tarder, j'enchaine tout de suite avec le dernier thème de cette interview. Quelle lecture faites-vous, monsieur Honoré Ngbanda, des événements qui se déroulent au Burundi ? Ont-ils un impact direct sur la sécurité de la RDC ?

Honoré Ngbanda. Je serai direct pour répondre à votre question. Tout ce qui se passe actuellement au Burundi n'est autre que le plan du trio infernal que j'appelle les « 3 K » c'est-à-dire Kaguta, Kagame et Kanambe qui veulent étendre la sphère d'influence du lobby « Tutsi Power » jusqu'au Burundi.

Sans me prononcer pour ou contre le président Nkurunziza ni m'immiscer de quelque manière que ce soit dans ses problèmes de prolongation de mandat, j'aborde seulement les aspects susceptibles d'engendrer des conséquences sur notre propre sécurité. Vous savez que c'est un Hutu qui est au pouvoir au Burundi et comme les Hutus commencent à récupérer progressivement le contrôle de l'armée, cela ne peut que déplaire considérablement à Paul Kagame. D'autant plus que les présidents Nkurunziza et Jakaya Kikwete de la Tanzanie soutiennent la thèse selon laquelle les Hutus des FDLR qui sont depuis longtemps en RDC devraient retourner au Rwanda. D'ailleurs les années passées, Paul Kagame était en froid avec le président tanzanien Kikwete parce que celui-ci disait qu'il faudrait que les Tutsis qui sont au pouvoir au Rwanda acceptent de négocier avec leurs rebelles, les Hutus des FDLR et dans la foulée de toutes ces discussions, Nkurunziza avait même traité Paul Kagame de génocidaire.

De son côté, Hippolyte Kanambe prépare à partir de Kalemie les «rebelles burundais» pour aller déstabiliser le pouvoir en place. En clair, au-delà des gesticulations, l'objectif ultime du trio Kaguta-Kagame-Kanambe est d'assurer l'extension du Tutsi Power dans la région de Grands Lacs le plus rapidement possible ; mais le Burundi échappe pour le moment à l'emprise de cette pieuvre qu'est le Tutsi Power. C'est cela la toile de fond de toute la nébuleuse au Burundi!

Nono Makwanza. Après les pays arabes africains et après le Sénégal et le Burkina Faso en Afrique occidentale, peut-on parler maintenant du «printemps des grands-Lacs» avec ce qui se passe au Burundi ?

Honoré Ngbanda. Vous avez raison de dire cela mais nous n'avons pas de printemps dans la région de Grands Lacs. J'ai déjà entendu parler du « printemps de Grands Lacs » dans la presse internationale ; mais personnellement, je n'aime pas les idées préconçues et les schémas prêt-à-porter.

Je viens de vous montrer dans les différents combats de libération dans l'histoire que chaque pays est spécifique et particulier quant au schéma à suivre, et quant à la durée et aux contraintes liées au combat mené par sa résistance. Ce que je peux en revanche dire est que les évènements tels qu'ils s'étaient déroulés au Burundi, en Egypte, en Tunisie, au Burkina Faso puissent fortement nous inspirer ; mais nous n'avons pas à copier le schéma utilisé par tel ou tel autre pays. La RDC étant spécifique, nous devons avoir notre propre schéma et lorsque le peuple congolais va se mettre debout, nous mettrons fin à cette situation d'occupation. C'est un problème qui relève tout simplement de la prise de conscience de chaque fille et de chaque fils de notre pays.

Nono Makwanza. Comment expliquez-vous cette série noire de massacres à l'Est de la RDC, particulièrement à Beni et l'indifférence de la classe politique congolaise face à cette situation ?

Honoré Ngbanda. Comme j'ai dit au début de nos entretiens d'aujourd'hui, c'est vraiment triste de constater que beaucoup de collabos en RDC me reprochent le fait de mener mon combat à l'extérieur au lieu de descendre au pays. Quel combat mènent-ils, eux, à l'intérieur ? Dans le secteur où se commettent tous ces massacres depuis octobre 2014 et selon le bilan macabre fait par le gouverneur Julien Paluku jusqu'à ce jour, on dénombre déjà 300 victimes. Or, ce secteur est justement sous le contrôle des Fardc, d'après le langage des occupants, et totalement quadrillé par les troupes de la Monusco.

Comment est-ce possible que les massacres des civils se poursuivent sans qu'il y ait une réaction significative et déterminante contre les tueurs ? L'on nous disait que l'ONU a créé une brigade d'intervention rapide et renforcée par les drones en vue de neutraliser et localiser avec précision les forces négatives. Comment pouvez-vous comprendre, mon jeune frère, que ces massacres puissent continuer et que ces terroristes ne soient pas inquiétés outre mesure ?

Même si l'on considère le problème dans sa globalité, de 1997 jusqu'à ce jour, presque 22 ans maintenant, comment pouvez-vous expliquer que les troupes étrangères - celles des FDLR et de l'Ouganda qui tuent, violent la population dans notre pays - opèrent dans une zone géographiquement enclavée ne soient jamais à court de minutions et comment expliquer tout l'arsenal à leur disposition ? Comment renouvellent-elles leurs stocks en armes ? Tous les aéroports environnants sont soit sous le commandement de la Monusco soit sous le contrôle des Fardc. C'est ça que j'appelle l'occupation de la RDC et la complicité de la communauté internationale. Dans notre livre "Stratégie du Chaos et du Mensonge, il est démontré que l'ONU fut au courant des préparatifs du génocide rwandais, car à l'époque les signes tangibles du génocide étaient apparents, l'ONU a pourtant jugé bon de réduire l'effectif de son personnel au Rwanda au lieu de l'augmenter. Comment comprendre autrement ce bizarre comportement?

Tout ceci pour dire que nous ne devons pas nous attendre à quoi que ce soit de la part de l'ONU car il s'agit bien d'un complot international contre notre peuple et malheureusement, la classe politique congolaise au lieu de plancher sur de vrais problèmes, elle tourne son regard et concentre maintenant toute son attention sur le "dialogue", sur les élections car elle sait bien que c'est là où est la mangeoire. Le seul recours qui reste pour sauver ce peuple est la jeunesse congolaise qui doit se mettre débout pour mettre définitivement fin à l'occupation. Tout ce que vous avez dit, mon jeune frère Nono, est vrai et je n'ai rien à rajouter. 


IV. SERIE DE MASSACRES A BENI

Nono Makwanza. L'ONU et le gouvernement de la RDC continuent toujours à se renvoyer la balle au sujet de la neutralisation des FDLR à l'Est de la RDC. Qu'en pensez-vous ?

Honoré Ngbanda. Ici, je serai très bref car je reviendrai sur cette question lorsque nous ferons le bilan des 10 ans de combat de l'APARECO. Néanmoins, il faut retenir une chose et se demander, lorsqu'il s'agit du RCD Goma, CNDP et M23 qui sont des Rwandais mais qu'on qualifie faussement des rebelles congolais, pourquoi l'ONU oblige le soi-disant gouvernement de Kinshasa à négocier avec ces groupes des terroristes mais lorsqu'il s'agit des FDLR qui sont notoirement identifiés comme des Rwandais pour rentrer dans leur pays, la même ONU nous oblige plutôt à les garder chez nous. Dans toutes ces manœuvres, la vérité est que l'ONU est l'instrument par lequel certaines superpuissances veulent avoir la mainmise et le contrôle sur le monde. Aujourd'hui, nous Congolais n'y échappons pas ; mais retenez tout simplement que là où la jeunesse se met debout, l'ONU recule!

Nono Makwanza. Avant de remettre la parole à mon confrère Grégoire Watupa, permettez-moi, monsieur Honoré Ngbanda, de rappeler ce que vous nous aviez dit dans votre dernier message à la jeunesse congolaise et qui m'avait beaucoup marqué. En substance vous aviez dit : « nous ne pourrons jamais corriger ce que vous avez fait dans le passé mais, ce que vous faites aujourd'hui, nous avons l'opportunité de le corriger, de le réparer pour notre avenir.»

Grégoire Watupa. Monsieur le Président national de l'APARECO, si vous avez un dernier mot à adresser au peuple congolais qui vous écoute massivement ce soir, je vous donne la parole.

Honoré Ngbanda. Merci Grégoire Watupa de me donner quelques minutes pour donner le mot de la fin. Mais je ne l'appelle pas le mot de la fin mais plutôt le mot de conclusion parce que le mot de la fin pour nous autres les résistants, ce sera la libération de notre pays. Et meme après la libération, nous continuerons à conscientiser et à parler aux Congolais pour que les erreurs du passé ne se commettent plus sur le parcours de notre marche.

Premièrement, je voudrais que les patriotes et les jeunes patriotes congolais sachent et retiennent que la RDC n'appartient à personne ni à l'APARECO ni à l'UDPS ni au MLC ni à un leader politique quel qu'il soit. La RDC appartient à tous les Congolais. Je compare notre pays à un hôpital où chacun de nous vient se faire soigner et en ressort, soit guéri et il rentre chez soi, soit mort et il est enterré au cimetière. Même si quelqu'un est hospitalisé pour plusieurs années, le pavillon où il est hospitalisé ne deviendra jamais sa propriété privée. C'est ça justement la RDC, elle est la propriété du peuple congolais. Et le peuple est une notion qui transcende le temps. Nous passerons tous un jour ou l'autre, mais la RDC restera à jamais. Le peuple congolais est le véritable patron de la RDC, il faut qu'il s'assume lui-même.

Et, pour que le peuple congolais s'assume afin que nous sortions de cette situation d'occupation, je vous exhorte à réaliser les 4 étapes suivantes de la marche: la connaissance, la conscience, la volonté et le courage.

Permettez-moi d'expliciter brièvement ces étapes pour faciliter la bonne compréhension à tout le monde.

1. La connaissance. J'aime bien rappeler chaque fois la célèbre phrase du grand révolutionnaire Simon Bolivar qui disait : «Ils nous dominent plus par l'ignorance que par la force». Aujourd'hui, les Rwandais nous dominent parce que, par naïveté ou par ignorance, nous ne savons pas ce qui se passe réellement. Nous devons savoir qui sont nos ennemis et quelles sont leurs méthodes, leurs stratégies et leurs objectifs ; qui sont leurs alliés et leurs intérêts communs... C'est le travail auquel se livre l'APARECO depuis sa création, celui d'informer, de conscientiser et de dire la vérité au peuple congolais.

2. La conscience. Prendre conscience de son identité, de ses droits et devoirs, de ses responsabilités. Savoir prendre conscience de l'importance de la Patrie, de le Terre, de la Souveraineté et d'un pays. Si quelqu'un comprend que la RDC lui appartient aussi, il ne peut demander aux autres : où en êtes-vous avec votre combat ? Il ne pourra plus tenir les propos du genre : « Votre combat, le combat de Ngbanda ou le combat de l'APARECO n'a que trop duré ». Car il comprendra qu'il n'y a pas d'acteurs d'un côté et de spectateurs de l'autre. La RDC est la terre de nos ancêtres, de nos parents, c'est notre maison à nous tous.

3. La volonté. Dès lors qu'on a compris la vérité de la situation de notre pays, il faut maintenant avoir la volonté de descendre dans les arènes pour combattre les ennemis de notre pays. Engagez-vous résolument dans la résistance sans vous préoccuper du temps passé dans la lutte.

4. Le courage. Nous nous battons jusqu'à la victoire, et cela nécessite une volonté solide pour que rien ne vous entraine au découragement. Il vaut mieux mourir pour une cause que de vivre sans cause.

Pour terminer, je vous exhorte à nous rejoindre, ce n'est pas uniquement le combat de l'APARECO, mais celui de tous les Congolais. Venez donc rejoindre la résistance pour aller de l'avant et libérer notre pays.

Que Dieu vous bénisse.
Ingeta !

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© KongoTimes

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