A l’ouverture de la session parlementaire,
mardi dernier, le président du Sénat, Kengo wa Dondo (indépendant), a
plaidé pour le respect de la Constitution (adoptée par 84 % des
électeurs), vieille de dix ans seulement et déjà plusieurs fois modifiée
afin d’accroître les pouvoirs du président Joseph Kabila.
Pour les observateurs, c’est de plus en plus clair : le principal scrutin, celui que tout le monde attend, n’aura pas lieu cette année, le pouvoir refusant de facto de le préparer afin de se maintenir au pouvoir.
Trop simple !
Faux, souligne pour "La Libre Belgique" un bon connaisseur de la Constitution congolaise : "L’article 70 parle ‘du’ président élu, pas ‘d’un’ président élu. C’est un article défini, ce qui signifie qu’il faut qu’il y ait un tel élu pour que le Président sortant reste éventuellement en place le temps nécessaire à l’investiture de son successeur. Sinon, bien sûr, ce serait trop simple : pas d’élection, je reste au pouvoir !"
S’il n’y a pas d’élection présidentielle, on doit se rapporter à l’article 75, qui fixe qu’"en cas de vacance pour cause de décès, de démission ou pour toute autre cause d’empêchement définitif, les fonctions de Président de la République […] sont provisoirement exercées par le président du Sénat", poursuit-il.
Pour de nombreux juristes, "ou pour toute autre cause d’empêchement définitif" couvre le dépassement des deux mandats successifs de cinq ans.
Le président du Sénat étant Kengo wa Dondo, la majorité présidentielle veut des élections provinciales, afin de placer éventuellement à ce poste un de ses membres, au cas où le maintien des occupants actuels des postes ne se passait pas sans casse.
Quand et où aura lieu l’explosion ?
Selon certaines sources, des figures du régime "tentent de se préparer un plan B" pour ne pas couler avec le navire si Joseph Kabila ne réussissait pas à se prolonger malgré l’interdiction qui lui en est faite par la Constitution. Ils font comprendre qu’ils n’agissent comme ils le font que parce qu’ils y sont obligés; donnent à des gens extérieurs à la Majorité présidentielle des faveurs ou des renseignements qu’ils ne leur demandaient pas, etc.
Pour le moment "tout est verrouillé" par le pouvoir, notent les observateurs. La Majorité présidentielle a remporté la présidence de 17 des 21 nouvelles assemblées provinciales - au milieu d’accusations d’achats de voix dans un contexte de salaires non payés depuis des mois.
La répression frappe toute contestation. Les dirigeants politiques d’opposition ou dissidents de la majorité sont empêchés de parler à leur électorat, ou de se déplacer - voire de prier tranquillement, pour des dissidents katangais - et leurs médias fermés.
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LaLibre.be
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