mercredi 13 octobre 2010

RDC: Qui était Armand Tungulu ?

13/10/2010 à 09h:20 Par Tshitenge Lubabu M. K.

 
Photo d'Armand Tungulu tirée d'une "page" en sa mémoire sur Facebook. © Dailymotion
 
Armand Tungulu Mudiandambu, mort dans des circonstances mystérieuses en détention début octobre, après avoir caillassé le véhicule du président congolais Joseph Kabila, faisait partie de l'opposition congolaise en Belgique.
Tout commence le 30 septembre. Le véhicule du chef de l’État, Joseph Kabila, est caillassé en pleine rue, à Kinshasa. L’auteur du jet de pierres est Armand Tungulu Mudiandambu, un Congolais d’une trentaine d’années qui vivait en Belgique depuis une dizaine d’années. Immédiatement arrêté, il est emmené au camp Tshatshi. Trois jours plus tard, la télévision nationale annonce sa mort.
Suicide, comme l’affirment les autorités, ou exécution extrajudiciaire, comme le craignent les organisations de défense des droits de l’homme ? La question n’est pas tranchée, mais le geste d’Armand Tungulu Mudiandambu suscite toujours beaucoup d’interrogations. À Bruxelles, ce père de famille était considéré comme « un homme responsable, pas du tout excité, stable ». Henri Muke, du Haut Conseil pour la libération du Congo (plate­forme d’associations congolaises), se souvient de quelqu’un « de nature calme, mais déterminé ».
D’après lui, Armand Tungulu Mudiandambu « cherchait par tous les moyens à rencontrer Kabila pour lui demander de démissionner ». Proche du mouvement Bana Congo, radicalement opposé à Kabila, et membre de l’association Un euro pour sauver le Congo, Tungulu Mudiandambu « était un vrai militant, toujours ponctuel à toutes les manifestations », affirme Marie-José Likembe, une Congolaise de Bruxelles. Il était de ceux qui, en mai dernier, avaient manifesté contre le voyage du roi des Belges à Kinshasa.
D’après ses amis, il voulait mener un combat pour le changement sur le terrain, « et son geste ne doit pas être pris à la légère, car ce n’était pas un coup de sang ». C’est parce qu’il voulait militer sur place, et affronter le pouvoir sur son terrain, qu’il avait monté, en 2009, une petite société de transport à Kinshasa. Mais elle ne marchait pas très fort.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire