Le visage enduit de cirage noir, les cheveux enserrés dans un filet retenu sur la nuque, la poitrine bardée de cartouchières, son fusil-mitrailleur équipé de deux chargeurs scotchés ensemble, son couteau de commando sur la cuisse, il monte au front en faisant le signe de la victoire. Ce « Rambo » africain, militaire des Forces Nouvelles (ex-rebelles du Nord), qui constituent la garde rapprochée du président élu Alassane Ouattara, veut en découdre. Il pense qu’il sera facile de faire fuir l’armée régulière, embusquée avec ses blindés au-dessus de l’hôtel du Golf, en bordure de la lagune Ebrié, au cœur d’Abidjan. Comme certains de ses camarades, il pense peut-être que les balles ne peuvent pas le traverser. « Les balles arrivent sur nous mais elles ne rentrent pas, alors on avance, on avance et, en face, ils fuient, ils ont peur », confie un militant pro-Ouattara, les yeux brillants. En Afrique, la réalité des choses se mélange avec la pensée magique. Après un feu nourri, échange de rafales de mitrailleuses et de roquettes, tirées au RPG, à genoux dans les buissons, les premières victimes tombent de part et d’autre. Ce « Rambo » dont l’histoire ne retiendra pas le nom, attaquant au cœur vaillant cinq minutes plus tôt, a reçu une balle en plein ventre. Quatre soldats le traînent dans la poussière. Il ne crie pas, ne se plaint pas, ses mains crispées sur la blessure qui pisse le sang. Mais son regard s’affole. En quelques minutes, il meurt.
Pour de nombreux Ivoiriens, ce combattant dont parle, ici, le journaliste de l’Est républicain (France), serait le commandat Wattao, le sous-chef d’Etat-major des Forces nouvelles.
Pour d’autres, “le Rambo africain” mort les armes à la main, serait frère de l’autre, le commandat Mourou Ouattara. D’autres encore affirment que c’est Angelo, l’adjoint de Wattao.
Koukougnon Zabril
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire