lundi 27 décembre 2010

Côte d’Ivoire : nouvel ambassadeur en France désigné par Ouattara

 

Alassane Ouattara le 8 décembre 2010 à l'hôtel du Golf à Abidjan ©AFP

PARIS (AFP)
La France a accepté d’examiner une demande d’agrément d’un nouvel ambassadeur de Côte d’Ivoire nommé par Alassane Ouattara, rompant encore davantage avec le président sortant Laurent Gbagbo, qui accuse Paris de participer à un "complot" pour l’écarter du pouvoir.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a indiqué lundi que la France avait été informée de la désignation par Alassane Ouattara d’un nouvel ambassadeur à Paris.
"Nous avons pris acte de cette décision prise par les autorités légitimes de la Côte d’Ivoire, ainsi que de la demande d’agrément pour un nouvel ambassadeur", a-t-il déclaré."La procédure d’agrément est en cours", a-t-il ajouté, sans donner l’identité de celui qui a été désigné.
Le camp d’Alassane Ouattara souhaite ainsi remplacer Pierre Kipré, une personnalité proche de Laurent Gbagbo.
La fonction d’ambassadeur en France, ancienne puissance coloniale et partenaire économique essentiel, est un poste-clé pour le pouvoir ivoirien.
Après le second tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre, la France a rapidement reconnu la victoire électorale d’Alassane Ouattara, de même que l’immense majorité de la communauté internationale qui appelle depuis Laurent Gbagbo à se retirer.
Laurent Gbagbo a, de son côté, été désigné vainqueur de l’élection par le Conseil constitutionnel ivoirien et continue de détenir la majeure partie des leviers du pouvoir, tandis que son adversaire est retranché dans l’hôtel du Golf à Abidjan, protégé par la force de l’Onu, l’Onuci.
Le probable agrément accordé à un nouvel ambassadeur apparaît comme une nouvelle pression de Paris sur le camp de Laurent Gbagbo.
La veille, le ministère des Affaires étrangères avait annoncé que l’avion officiel du président sortant avait été bloqué à l’aéroport de Bâle-Mulhouse en réponse à une demande des "autorités légitimes" de Côte d’Ivoire.L’appareil effectuait un contrôle de maintenance sur cet aéroport frontalier, géré conjointement par la Suisse et la France.
Dans des interviews publiées lundi par les quotidiens Le Figaro et Le Monde, Laurent Gbagbo dénonce un "complot" mené par la France et les Etats-Unis pour l’écarter du pouvoir.Il y fustige "les positions incroyables, inexplicables et injustifiables" prises par Paris et Washington.
Le président sortant a en particulier mis en cause l’action des ambassadeurs de France et des Etat-Unis en Côte d’Ivoire, dans les jours qui ont suivi l’élection.
L’ambassadeur de France et l’ambassadeur des États-Unis "sont allés chercher Youssouf Bakayoko, le président de la Commission électorale indépendante, pour le conduire à l’hôtel du Golf qui est le quartier général de mon adversaire", a affirmé Laurent Gbagbo.
"Là-bas, alors qu’il se trouve hors délais et tout seul, ce qui est grave, on apprend qu’il a dit à une télévision que mon adversaire est élu.Pendant ce temps-là, le Conseil constitutionnel travaille et dit que Laurent Gbagbo est élu.À partir de là, Français et Américains disent que c’est Alassane Ouattara.C’est tout ça que l’on appelle un complot", a accusé le président sortant dans cette interview.

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