"Onuci, dehors ! Onuci, dehors !" Des milliers de personnes sont venues écouter, samedi après-midi, le leader des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé, un fidèle de Laurent Gbagbo, lors d'un meeting auquel ont assisté les envoyés spéciaux de FRANCE 24 dans le quartier populaire de Yopougon, à Abidjan. Un peu plus tôt dans l'après-midi, Laurent Gbagbo a exigé le départ immédiat des forces onusiennes et françaises, dans une déclaration lue à la télévision ivoirienne (RTI) par la porte-parole de son gouvernement, Jacqueline Oblé.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a aussitôt rejeté cette demande. La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire, forte de quelque 10 000 hommes, "remplira son mandat et continuera de surveiller toutes les violations des droits de l'Homme, les incitations à la haine ou les attaques contre les casques bleus", ont affirmé les Nations unies dans un communiqué.
"Ce que ne dit pas ce communiqué de l'ONU, mais que beaucoup de diplomates soulignent en coulisses, c'est que Laurent Gbagbo n'est plus le président en exercice et n'a donc pas le pouvoir de demander aux casques bleus de quitter le pays", précise Emmanuel de Saint-Martin, correspondant de FRANCE 24 à New York. Après le scrutin du 28 novembre, Alassane Ouattara est en effet le président reconnu par la Commission électorale indépendante ivoirienne (CEI) et par la communauté internationale.
"Les propriétaires de la rue, c'est nous"
Malgré les appels répétés de l’Union africaine, de la Communauté économiques des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), mais aussi de l'Union européenne, de la France et des Etats-Unis, à ce qu'il quitte le pouvoir, Laurent Gagbo refuse de renoncer à son poste de président. Le bras de fer engagé avec le camp d'Alassane Ouattara a déjà fait une trentaine de victimes, lors d'affrontements jeudi en marge d'une marche vers le siège de la RTI.
Depuis, la capitale économique de Côte d’Ivoire est quadrillée par les forces de l'ordre fidèles à Laurent Gbagbo, qui empêchent tout rassemblement des partisans d'Alassane Ouattara. Samedi après-midi, l'armée assurait en revanche la sécurité du meeting de Charles Blé Goudé. Le mouvement des Jeunes patriotes qu'il dirige s'est illustré par ses violences lors de la guerre civile ivoirienne entre 2002 et 2004.
"Je voudrais que ceux qui sont à l'extérieur de la Côte d'Ivoire comprennent que les propriétaires de la rue, c'est nous, lance-t-il aux partisans rassemblés devant lui. Je répète et je dis que le président français Nicolas Sarkozy et l'ONU préparent un génocide dans le pays."
Des accusations violentes qui ne semblent pas surprendre les Jeunes patriotes, acquis à celui qui est surnommé "le général". "Nous les jeunes, nous sommes prêts à mourir pour Laurent Gbagbo, nous sommes prêts à libérer notre pays", affirme un homme dans la foule.
Pour la deuxième nuit consécutive, des militaires en uniforme ont par ailleurs fait incursion, vers une heure du matin ce dimanche, dans les zones pro-Ouattara de différents quartiers d'Abidjan, tels Yopougon ou Port-Bouët. "Il s'agit de mesures d'intimidation, explique Karim Hakiki, l'un des deux envoyés spéciaux de FRANCE 24 à Abidjan. Les habitants ont très peur, ils ont demandé à l'ONU de venir les protéger. Ils ne peuvent rien faire sauf se prévenir mutuellement par des coups de sifflets quand des hommes armés entrent dans le quartier."
"Gérer les provocations"
Dans la nuit de vendredi à samedi, le siège de l'Onuci à Abidjan a été l'objet d'une attaque menée par des hommes en uniforme. Des observateurs militaires de l'ONU ont également été blessés lors d'affrontements. "L'inquiétude est très vive au siège des Nations unies, indique Emmanuel de Saint-Martin. Comment les casques bleus doivent-ils répondre aux provocations, comment doivent-ils les gérer ? Le mandat de l'Onuci consiste à protéger les civils, mais pas à intervenir militairement."
Dimanche matin, la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire a déclaré "redoubler de vigilance". "Nous sommes préparés à tout, a affirmé le porte-parole de la mission, Hamadoun Touré. Nous ne voulons pas de confrontation" avec les forces loyales à Laurent Gbagbo. Il a précisé que l'Onuci allait poursuivre ses patrouilles, mais sans se rendre dans certaines "zones sensibles" à proximité de la présidence de la République, dans le quartier du Plateau.
À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir dès ce lundi, pour discuter de la situation dans le pays et du renouvellement du mandat de l'Onuci, qui expire à la fin de l'année.
Dans le camp d'Alassane Ouattara, on juge la demande du retrait des forces onusiennes "ridicule". "Cette décision ne peut pas être puisque Laurent Gbagbo n'est plus président", a déclaré Guillaume Soro, Premier ministre du gouvernement Ouattara et leader des Forces nouvelles (FN). C'est "une vraie folie meurtrière qui va semer la désolation et créer un autre Rwanda en Côte d'Ivoire". Vendredi, Guillaume Soro avait appelé les Ivoiriens "à rester mobilisés jusqu'au départ de Laurent Gbagbo."
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a aussitôt rejeté cette demande. La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire, forte de quelque 10 000 hommes, "remplira son mandat et continuera de surveiller toutes les violations des droits de l'Homme, les incitations à la haine ou les attaques contre les casques bleus", ont affirmé les Nations unies dans un communiqué.
"Ce que ne dit pas ce communiqué de l'ONU, mais que beaucoup de diplomates soulignent en coulisses, c'est que Laurent Gbagbo n'est plus le président en exercice et n'a donc pas le pouvoir de demander aux casques bleus de quitter le pays", précise Emmanuel de Saint-Martin, correspondant de FRANCE 24 à New York. Après le scrutin du 28 novembre, Alassane Ouattara est en effet le président reconnu par la Commission électorale indépendante ivoirienne (CEI) et par la communauté internationale.
"Les propriétaires de la rue, c'est nous"
Malgré les appels répétés de l’Union africaine, de la Communauté économiques des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), mais aussi de l'Union européenne, de la France et des Etats-Unis, à ce qu'il quitte le pouvoir, Laurent Gagbo refuse de renoncer à son poste de président. Le bras de fer engagé avec le camp d'Alassane Ouattara a déjà fait une trentaine de victimes, lors d'affrontements jeudi en marge d'une marche vers le siège de la RTI.
Depuis, la capitale économique de Côte d’Ivoire est quadrillée par les forces de l'ordre fidèles à Laurent Gbagbo, qui empêchent tout rassemblement des partisans d'Alassane Ouattara. Samedi après-midi, l'armée assurait en revanche la sécurité du meeting de Charles Blé Goudé. Le mouvement des Jeunes patriotes qu'il dirige s'est illustré par ses violences lors de la guerre civile ivoirienne entre 2002 et 2004.
"Je voudrais que ceux qui sont à l'extérieur de la Côte d'Ivoire comprennent que les propriétaires de la rue, c'est nous, lance-t-il aux partisans rassemblés devant lui. Je répète et je dis que le président français Nicolas Sarkozy et l'ONU préparent un génocide dans le pays."
Des accusations violentes qui ne semblent pas surprendre les Jeunes patriotes, acquis à celui qui est surnommé "le général". "Nous les jeunes, nous sommes prêts à mourir pour Laurent Gbagbo, nous sommes prêts à libérer notre pays", affirme un homme dans la foule.
Pour la deuxième nuit consécutive, des militaires en uniforme ont par ailleurs fait incursion, vers une heure du matin ce dimanche, dans les zones pro-Ouattara de différents quartiers d'Abidjan, tels Yopougon ou Port-Bouët. "Il s'agit de mesures d'intimidation, explique Karim Hakiki, l'un des deux envoyés spéciaux de FRANCE 24 à Abidjan. Les habitants ont très peur, ils ont demandé à l'ONU de venir les protéger. Ils ne peuvent rien faire sauf se prévenir mutuellement par des coups de sifflets quand des hommes armés entrent dans le quartier."
"Gérer les provocations"
Dans la nuit de vendredi à samedi, le siège de l'Onuci à Abidjan a été l'objet d'une attaque menée par des hommes en uniforme. Des observateurs militaires de l'ONU ont également été blessés lors d'affrontements. "L'inquiétude est très vive au siège des Nations unies, indique Emmanuel de Saint-Martin. Comment les casques bleus doivent-ils répondre aux provocations, comment doivent-ils les gérer ? Le mandat de l'Onuci consiste à protéger les civils, mais pas à intervenir militairement."
Dimanche matin, la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire a déclaré "redoubler de vigilance". "Nous sommes préparés à tout, a affirmé le porte-parole de la mission, Hamadoun Touré. Nous ne voulons pas de confrontation" avec les forces loyales à Laurent Gbagbo. Il a précisé que l'Onuci allait poursuivre ses patrouilles, mais sans se rendre dans certaines "zones sensibles" à proximité de la présidence de la République, dans le quartier du Plateau.
À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir dès ce lundi, pour discuter de la situation dans le pays et du renouvellement du mandat de l'Onuci, qui expire à la fin de l'année.
Dans le camp d'Alassane Ouattara, on juge la demande du retrait des forces onusiennes "ridicule". "Cette décision ne peut pas être puisque Laurent Gbagbo n'est plus président", a déclaré Guillaume Soro, Premier ministre du gouvernement Ouattara et leader des Forces nouvelles (FN). C'est "une vraie folie meurtrière qui va semer la désolation et créer un autre Rwanda en Côte d'Ivoire". Vendredi, Guillaume Soro avait appelé les Ivoiriens "à rester mobilisés jusqu'au départ de Laurent Gbagbo."
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