Sanctions internationales: Les autorités ivoiriennes ne se sentent pas concernées.

Sous pression de l'ONU, sanctionné par l'Union européenne, menacé par les Etats-Unis, les autorités ivoiriennes ignorent plus que jamais la communauté internationale selon une dépêche de l’AFP de ce mardi. L'UE a décidé d'imposer des sanctions contre Laurent Gbagbo en personne et 18 autres proches, interdits de séjour sur son territoire, et les Etats-Unis s'apprêtent à en faire autant. A ces sanctions, Emile Guiriéoulou, Ministre de l'Intérieur, répond par un haussement d'épaules. "Ca fait sourire", a-t-il dit lundi. "C'est un chiffon rouge qu'on agite chaque fois aux yeux des dirigeants africains, pensant nous faire peur". "Quoique ça nous coûte, nous ne céderons pas", a-t-il martelé, affirmant que l'avis de la France, ancienne puissance coloniale, de son président Nicolas Sarkozy et de ses partenaires de l'UE ne compte pas. "C'est l'avis des Ivoiriens qui compte". Même attitude à l'égard de l'ONU qui a décidé lundi de prolonger de six mois le mandat de sa mission en Côte d'Ivoire, l'Onuci, et envisage de la renforcer, alors que le Président avait exigé samedi son retrait "immédiat". Les troupes de l'Onuci maintiendront en dépit de cela leurs forces à 8.650 personnes parmi lesquelles 7.200 Casques bleus et 1.250 policiers, souligne la résolution adoptée par le Conseil de sécurité. "Nous demandons le départ de l'Onuci, le reste n'est que diversion", avait dit le ministre Guiriéoulou, avant que le Conseil de sécurité ne prolonge son mandat. La mission "n'a pas à se maintenir contre notre gré sur notre territoire", et si elle "choisit d'avoir des interlocuteurs autres que les autorités légales du pays, elle se met dans la rébellion et elle sera traitée comme telle" a-t-il averti. Cette décision de demande par les autorités ivoiriennes de départ des forces onusiennes et françaises intervient avoir soutenu militairement les Forces nouvelles (FN), l'ex-rébellion dirigée par Guillaume Soro, Ex-Premier ministre.