Confrontation entre l'armée et les manifestants dans les rues du Caire, le 29 janvier 2011.
Reuters/Amr Abdallah Dalsh
Malgré l’appel de l’armée à ne pas manifester, la population du Caire est de nouveau dans la rue ce samedi matin 29 janvier 2011, et la capitale égyptienne a des allures de champ de bataille. Les mouvements de protestation touchent à présent le reste du pays. A Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, trois policiers ont été tués lors de heurts avec des manifestants. La ville d’Alexandrie a été aussi le théâtre de manifestations. Ce matin, l’opposant Mohamed al-Baradei a demandé au président Moubarak de quitter le pouvoir alors que le gouvernement vient de démissionner.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Ce sont des groupes hétérogènes qui arrivent sur la place Tahrir au centre du Caire. Des groupes hétérogènes parce qu’il n’y a pas en fait de coordination puisque internet est toujours en « panne » et que la téléphonie mobile vient d’être restaurée il y a à peine deux heures. Des groupes qui n’ont pas non plus, pour l’instant, de véritables objectifs.
Hier vendredi 28 janvier 2011, un peu partout, la police, qui cherchait à disperser les manifestants, semblait au contraire les rassembler. Aujourd’hui, comme cette police est totalement absente, les Egyptiens qui sont descendus dans la rue ne semblent pas avoir de but précis.
Quant aux militaires, ils sont considérés avec une sorte de curiosité amicale. On a vu beaucoup de manifestants prendre des photos auprès des blindés dont certains d’ailleurs portent l’inscription « A bas Moubarak ! », des inscriptions qui ont été faites la nuit par d’autres manifestants.
En fait,les manifestations sont assez différentes selon les villes. A Alexandrie, elles sont violentes comme à Ismailia et à Suez. Et comme par hasard, dans ces trois villes, la police est toujours là.
Le discours de Moubarak n'a rien changé
Un nouveau gouvernement pour continuer sur la voie des réformes, c'est ce qu'a promis Hosni Moubarak dans son discours de vendredi soir. « Nous allons prendre de nouvelles mesures pour plus de démocratie, plus de liberté, réduire le chômage et améliorer le niveau de vie de la population», a-il déclaré.
Le président égyptien reprend ainsi les revendications scandées dans la rue depuis plusieurs jours. Hosni Moubarak dit comprendre les aspirations de son peuple. En revanche, il reste ferme sur la sécurité.
A plusieurs reprises dans son discours, Hosni Moubarak condamne les violences et les destructions : «Je ne tolèrerai pas ces actes qui font peur à la population», rappelant qu'il est le garant de la sécurité du pays. Pas de concession donc à ce niveau-là, tout juste regrette-t-il, en début d'intervention, les « victimes innocentes ». Samedi matin, la chaîne de télévision al-Jazira et une source hospitalière font état de dizaines de morts.
Hier vendredi 28 janvier 2011, un peu partout, la police, qui cherchait à disperser les manifestants, semblait au contraire les rassembler. Aujourd’hui, comme cette police est totalement absente, les Egyptiens qui sont descendus dans la rue ne semblent pas avoir de but précis.
Quant aux militaires, ils sont considérés avec une sorte de curiosité amicale. On a vu beaucoup de manifestants prendre des photos auprès des blindés dont certains d’ailleurs portent l’inscription « A bas Moubarak ! », des inscriptions qui ont été faites la nuit par d’autres manifestants.
En fait,les manifestations sont assez différentes selon les villes. A Alexandrie, elles sont violentes comme à Ismailia et à Suez. Et comme par hasard, dans ces trois villes, la police est toujours là.
Le discours de Moubarak n'a rien changé
Un nouveau gouvernement pour continuer sur la voie des réformes, c'est ce qu'a promis Hosni Moubarak dans son discours de vendredi soir. « Nous allons prendre de nouvelles mesures pour plus de démocratie, plus de liberté, réduire le chômage et améliorer le niveau de vie de la population», a-il déclaré.
Le président égyptien reprend ainsi les revendications scandées dans la rue depuis plusieurs jours. Hosni Moubarak dit comprendre les aspirations de son peuple. En revanche, il reste ferme sur la sécurité.
A plusieurs reprises dans son discours, Hosni Moubarak condamne les violences et les destructions : «Je ne tolèrerai pas ces actes qui font peur à la population», rappelant qu'il est le garant de la sécurité du pays. Pas de concession donc à ce niveau-là, tout juste regrette-t-il, en début d'intervention, les « victimes innocentes ». Samedi matin, la chaîne de télévision al-Jazira et une source hospitalière font état de dizaines de morts.
La presse américaine dubitative A l'image de l'administration Obama, les journaux américains hésitent entre un soutien au gouvernement égyptien, le plus sûr allié dans la région qui reçoit chaque année de la part des Etats-Unis, 1 milliard 300 millions de dollars et un soutien à la révolte légitime du peuple égyptien. « L'administration Obama semble en retard sur les évènements » note le Washington Post qui reste néanmoins évasif : « Les Etats Unis devraient utiliser toute leur influence pour assurer l'avenir » estime le journal. Tout comme l'administration Obama, les éditorialistes ne savent pas qui soutenir : ce peuple qui réclame des réformes justes au prix d'une très forte incertitude politique pour l'avenir, ou des autorités égyptiennes qui sont certes autocratiques mais qui sont pour le moment toujours les seules à avoir signé un traité de paix avec Israël, comme le rappelle avec insistance le New York Times. « L'Egypte de Moubarak continue de jouer un rôle dans la poursuite du maintien de la paix entre Israël et les Palestiniens » insiste le Los Angeles Times. Pour le Washington Post : « Le gouvernement américain doit encourager une plate-forme de l'opposition ». L'opposition, c'est les Frères musulmans, donc un islam radical, dit en substance le New York Times. L'administration Obama semble bien dans les mêmes hésitations. |
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